Lotus : Le point à mi-saison avec James Allison

Du bon, du mauvais et de la fierté

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2 août 2012 - 17:45
Lotus : Le point à mi-saison avec (…)

A l’issue de ce début de saison 2012 réussi, le Directeur technique de Lotus, James Allison, nous détaille les hauts et les bas de la saison jusque-là. Il explique également pourquoi il trouve beaucoup de sources d’optimisme pour la suite de l’année…

James, quel moment retenez-vous comme votre préféré de cette première partie de saison ?

Il y a eu plusieurs grands moments. Mais les qualifications à Melbourne m’ont offert mon plus grand plaisir. Depuis les tests de pré-saison, nous sentions que nous avions une très bonne voiture. Mais vous ne pouvez en être sûr qu’après les qualifications de la première course. Lorsque Romain a franchi la ligne en Q3, j’ai su que notre cadence des essais d’hiver n’était pas un leurre. C’était la preuve que, après une année 2011 vraiment compliquée, nous étions capables de rebondir. Nous étions à même de compliquer la vie des autres et en passe d’accomplir une bonne saison.

Inversement, avez-vous vécu un très mauvais moment ?

Oui. Le pire s’est produit quand le châssis a cassé lors du premier jour des premiers tests de Barcelone, avec Romain. Pendant une douzaine d’heures, il n’était même pas certain que nous pourrions réparer la voiture pour la première course. Manquer les premiers essais était déjà dur, mais rater la première course nous aurait placés dans une situation désespérée. Ce n’est qu’après avoir identifié l’origine de la défaillance et trouvé comment y remédier que le monde s’est remis à tourner dans le bon sens.

Avez-vous eu particulièrement peur ?

Cette défaillance du châssis a été effrayante. Je ne le souhaite à personne !!

Vous pensez peut-être aussi me faire parler de cet instant tendu en Hongrie, entre Kimi et Romain au virage 1. Mais je n’ai pas eu particulièrement peur parce que je ne l’ai pas vu. J’étais sur le muret des stands et j’observais les temps au tour et la télémétrie ! J‘entendais bien dans le casque les voix de leurs ingénieurs respectifs leur dire « Tu vas te battre contre ton équipier » et je savais que l’excitation montait. Mais nos pilotes sont du genre sensé et je ne m’attendais pas à ce que cela se termine dans les larmes. Le temps que j’apprenne qu’ils s’étaient frottés l’un contre l’autre en négociant le virage, c’était déjà fini. Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur…

Qu’est-ce qui vous a donné le plus de fierté ?

Vous avez, évidemment, ces moments où la voiture a réalisé un beau podium et où vous êtes fier de l’équipe. Mais ce sentiment de fierté est éphémère et il est très rapidement supplanté par la préparation pour la course suivante.

Ce qui me rend vraiment et durablement fier c’est de travailler à Enstone. De faire partie d’un groupe qui a traversé des tempêtes ces dernières années et qui a refusé de courber l’échine. Nous avons été plusieurs fois qualifiés de force sur le déclin, mais, en interne, nous savions ce jugement injuste. L’équipe est remplie à ras-bord de gens absolument fantastiques. Ils ont travaillé avec acharnement et pour eux, les éléments clés commencent à se mettre en place et montrent que la qualité a toujours été là. Nous avons un duo de pilotes très décent et tous les investissements, tous les efforts fournis par nos propriétaires et par tous les employés commencent à porter leurs fruits. Je me sens très fier et très heureux de faire partie de cette histoire.

Pour finir, qu’attendez-vous le plus de la seconde moitié de la saison ?

Je suis surtout impatient de voir comment vont se dérouler les batailles pour les deux championnats. Nous avons marqué des points à un rythme qui nous a remis en course au championnat des pilotes comme à celui des constructeurs. Néanmoins, même si nous avons fait mieux que toute autre équipe depuis Monaco, nous savons que nous aurions pu obtenir encore plus, beaucoup plus, compte tenu des performances de notre voiture et de nos pilotes. Nous paraissons de plus en plus forts au fur et à mesure de l’année. Nos deux pilotes sont sabre au clair et je continue à regarder le calendrier en me disant : « la voiture devrait être bien à tel endroit… et à celui-là… et à celui-là… » Cette partie de moi qui tient à son mariage souhaite la fermeture estivale. Mais il y a cette autre facette qui n’a qu’une envie, zapper les vacances et arriver tout de suite sur la série de courses suivante. Histoire d’avoir une chance de chasser ceux qui nous précèdent et de voir si nous pouvons les affronter.

Source : www.lotusf1team.com

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