Lopez : Apporter les standards les plus élevés de la F1 à Enstone
LRGP continue à avancer malgré les rumeurs
Gérard Lopez, patron de Lotus Renault GP, était invité à la conférence de presse officielle de la FIA vendredi sur le circuit de Marina Bay. Cela lui a offert l’opportunité d’exposer ses objectifs pour l’équipe.
Nous avons entendu parler des nouvelles installations et de nouveaux investissements pour l’équipe. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Oui. Nous avons voulu apporter les standards les plus élevés de la Formule 1 à Enstone. Il y manquait une ou deux choses. La première était une soufflerie qui n’était qu’à l’échelle 50%. La seconde était un simulateur pour les pilotes, ainsi que quelques aménagements logistiques. Alors nous avons décidé d’agrandir l’usine. Ce qui comportait l’accroissement de la soufflerie à 60%, le maximum autorisé, et la construction du nouveau simulateur.
Est-ce vraiment ultra-moderne ou simplement mieux que les autres ?
GL : Je pense que toute équipe ultra-moderne possède une soufflerie à 60%, aussi nous nous mettons simplement au niveau des meilleurs. Pour le simulateur, d’après ce que j’en sais, il sera l’un des tout meilleurs de la Formule 1.
Prévoyez-vous d’autres investissements ?
Nous devons investir chaque jour, juste parce qu’il s’agit d’une équipe de Formule 1 et que les choses deviennent très vite obsolètes. En termes de personnel, je pense que nous avons atteint le maximum. Quand nous avons repris l’équipe, elle comptait 480 personnes. Nous en sommes aujourd’hui à 520, je crois, nous l’avons donc augmenté. Les investissements vont se poursuivre autant que nécessaire, pour essayer d’arriver où nous voulons, c’est-à-dire parmi les trois top teams de Formule 1.
Votre troisième pilote est le nouveau champion de GP2, Romain Grosjean. Quels sont vos projets pour lui ?
Je dois prendre cette question sous un angle différent, celui d’une société de management qui gère sa carrière. Pour un vainqueur du GP2, spécialement avec cette manière convaincante, l’objectif est d’entrer en Formule 1. Nous essayons de l’aider à trouver un siège en F1 l’an prochain.
Dernièrement, vous étiez dans une position difficile avec cinq pilotes pour deux voitures potentiellement…
Et plus. Il y a des gens qui sont intéressés au cas où. Mais pour l’instant, nous avons un engagement avec Robert Kubica. Il a énormément apporté à l’équipe. Nous savons ce dont il est capable et je pense que n’importe quelle équipe le prendrait s’il peut encore produire la même chose. Notre engagement consiste à voir s’il peut revenir et nous nous poserons ensuite les autres questions.
Que pensez-vous des performances de Sebastian Vettel cette année ? Ne pensez-vous pas que sa domination a tué un peu l’intérêt du championnat et le prendriez-vous dans votre équipe ?
J’en conviens - je ne veux pas être ennuyeux - mais je pense qu’ils ont la meilleure voiture et quelqu’un qui sait s’en servir au maximum. Aussi, il mérite d’être où il se trouve. Je le connais plutôt bien depuis un bon moment déjà, et je suis bien placé pour dire cela. Je dirai la même chose concernant les pilotes : nous avons des pilotes que nous aimons beaucoup mais c’est un type bien.
D’un côté nous entendons parler d’investissements massifs comme cité plus tôt, mais d’un autre nous entendons des histoires très négatives à propos de prêts bancaires et de faillite…
Cela a été une de mes surprises en Formule 1. Le fait que chaque fois que nous avons un nouveau pilote, chaque fois que nous annonçons quelque chose, chaque fois que je prends l’avion pour le Brésil, la Russie ou ailleurs, cela supposerait que je cherche de l’argent pour le team.
Le fait est que nous sommes partie prenante dans un bon nombre d’affaires. Celle-ci, en réalité, en est une dont nous espérons qu’elle sera rentable à un moment donné. Elle ne l’est pas, mais elle ne doit pas nécessairement nous rapporter de l’argent. Nous gagnons de l’argent ailleurs. J’ai déjà répondu à cela à travers des exemples.
Honnêtement, je m’en moque parce que si c’était la réalité, nous ne serions pas là longtemps. Je pense que l’équipe que nous avons repris comptait 480 personnes. Nous avons sauvé ces emplois et nous en avons ajouté quarante. Les faits parlent d’eux-mêmes.
Comme je l’ai dit, cela m’énerve chaque fois que j’entends quelque chose de ce genre. Maintenant c’est presque comme si on criait au loup et que tout le monde s’en fiche. Les faits sont là : nous investissons, nous accueillons de nouveaux sponsors. Nos pilotes sont qualifiés de payants et en fait je me sens mal pour eux. Pas pour nous, parce que, à la fin de l’histoire, je ne crois pas - et je ne l’espère pas - qu’il existe un pilote capable d’apporter assez d’argent pour vraiment entretenir l’équipe. C’est un manque de respect pour eux. Et j’ai trouvé cela irrespectueux pour nous, pour être honnête avec vous. Ce n’est plus le cas maintenant, alors ce que nous faisons c’est nous occuper de nos affaires.
Nous faisons les investissements que nous avons à faire et nous verrons - en termes de résultats - ce que l’avenir nous réserve. J’espère que nous serons là où nous auront portés nos investissements, c’est-à-dire être l’un des trois top teams.