Les rêves de F1 de Susie Wolff sur le point d’être brisés

Trop peu d’opportunités

Par Franck Drui

26 août 2015 - 11:42
Les rêves de F1 de Susie Wolff sur (...)

Susie Wolff était devenue la première femme en plus de 20 ans à prendre part à un week-end de F1 quand elle s’était installée dans le baquet d’une Williams à quatre reprises, lors des séances d’essais du vendredi entre 2014 et 2015. Mais alors qu’elle est peut-être plus proche que jamais d’un volant de titulaire, l’Écossaise songe désormais à abandonner à cause du manque d’opportunités.

« Je ne peux pas attendre ma chance indéfiniment sur le banc de touche, déclare Wolff dans l’émission The Circuit de CNN. Il ne semble pas y avoir beaucoup d’opportunités de se présenter sur la grille l’an prochain. Cet hiver sera celui de la réflexion. Je suis très ambitieuse mais également très réaliste et ce sera dur, très dur. »

Claire Williams, la directrice adjointe de l’équipe du même nom et soutien de Wolff, affirme qu’à l’instar de tous les autres pilotes, Wolff doit encore prouver qu’elle est capable de gagner son baquet de Formule 1.

« Susie doit continuer à travailler dur. Elle doit s’assurer que sa panoplie de compétences est aussi complète que possible. Elle est pour le moment notre pilote d’essais, et nous verrons bien où nous en serons à la fin de l’année. »

Quand Valtteri Bottas s’était blessé au dos et avait dû déclarer forfait pour le Grand Prix d’Australie en début de saison, Wolff avait cru tenir sa chance. Mais son équipe en avait décidé autrement : elle avait en effet annoncé qu’en cas de besoin, elle ferait appel à l’ancien pilote de F1 Adrian Sutil alors même qu’il n’avait aucun lien avec Williams.

« Ce ne fut pas le meilleur moment de ma carrière, reprend Wolff. C’était dur. Ma première pensée est allée vers Valtteri, qui est un bon copain mais, en tant que pilote égoïste, ma deuxième réflexion a été ‘bon, mon heure est-elle venue ?’. Les médias ont beaucoup parlé, et Adrian n’a pas essayé la voiture alors ça a fait beaucoup de bruit pour rien. Mais cet épisode m’a simplement rendue plus déterminée à faire du bon boulot au volant de la voiture. »

Si l’équipe a été critiquée à l’époque, c’est donc parce qu’elle semblait avoir négligé Wolff au profit de Sutil. Mais Claire Williams explique que « nous avions besoin de quelqu’un prêt à courir en Grand Prix. Il fallait que le pilote en question ait tâté de la compétition. »

Et à l’époque, Wolff ne disposait pas d’une superlicence, requise pour prendre part à une course de F1. Mais y avait-il d’autres ficelles tirées dans l’ombre de cette affaire ?

« Si je me mets à la place de l’équipe, analyse l’Écossaise, ils avaient une voiture assez rapide pour prétendre au podium et une pilote d’essais qui n’avait jamais pris part à une course de F1 auparavant. Ils voulaient donc quelqu’un d’expérimenté et je peux tout à fait recevoir cet argument. Il n’y a aucune force invisible qui œuvre contre moi dans l’équipe et je pense que c’était la bonne décision pour l’équipe à ce moment. »

Avant six années impressionnantes au volant de voitures de tourisme dans le championnat allemand, Wolff avait pu se mesurer à Lewis Hamilton lorsqu’ils couraient tous deux en karting. Mais alors que Hamilton s’est envolé vers deux titres mondiaux en F1, l’un avec McLaren et l’autre avec le mari de Susie Wolff chez Mercedes, l’Écossaise ne peut que se demander de quoi son avenir sera fait.

« C’est la dernière question qui reste en F1, médite-t-elle. Une femme peut-elle courir à ce niveau à cette époque ? Il y a eu quelques pionnières mais pourquoi n’y a-t-il plus de femme depuis si longtemps ? »

Si Wolff devait décider de raccrocher ses gants en fin de saison 2015, les chances de revoir une femme s’aligner sur la grille aux côtés de ses collègues masculins sembleraient plus minces que jamais.

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