Les pneus restent un mystère pour les équipes
Leur fenêtre d’utilisation est très étroite
A Bahreïn, la Red Bull de Sebastian Vettel a dominé la course de la tête et des épaules alors que Mark Webber au volant de la même voiture n’a jamais été en mesure de viser le podium. L’Australien aurait-il subitement perdu de sa superbe ? Non, sa voiture était tout simplement moins bien réglée que celle de son équipier.
De nos jours, une voiture doit être réglée pour tirer le meilleur des pneumatiques et certaines équipes ont parfois du mal à comprendre pour quelle raison elles y arrivent parfois et pourquoi d’autres fois elles s’en sortent beaucoup moins bien…
"Si les pneus restent dans l’actualité de janvier à décembre, il y aura au moins un sujet de conversation," confie Bernie Ecclestone à Reuter. "Ce qui est bien dans cette situation c’est que nous revenons à une situation que nous connaissions lorsque les pilotes devaient faire attention à leurs freins, à leur boîte de vitesses et ce genre de choses."
La dégradation des nouveaux pneus Pirelli est très importante, mais outre la réduction de cette dégradation, ce que recherchent les équipes c’est la meilleure façon d’utiliser ces pneus, car certaines y arrivent et d’autres pas. Il faut donc trouver la bonne recette ou espérer que les conditions externes soient plus favorables.
"Nous savons que les températures plus fraîches en Europe nous conviendront bien mieux," affirme Lewis Hamilton. Son patron Ross Brawn est du même avis. "Les pneus sont les mêmes pour tout le monde, mais sous une forte chaleur, nous ne sommes tout simplement pas aussi bons que nos concurrents."
Sebastian Vettel a remporté une victoire aisée dimanche passé à Bahreïn, mais cela ne signifie pas qu’elle reproduira cette performance le mois prochaine à Barcelone.
"Ces pneus sont très complexes," affirme Christian Horner. "Lorsque vous êtes dans la bonne fenêtre de fonctionnement, les choses se passent comme à Bahreïn. Mais cette fenêtre est extrêmement étroite et lorsque vous en sortez, cela peut vous obliger à faire quatre ou cinq arrêts."
L’ancien pilote de F1 Alex Wurz doute que l’équipe Red Bull ait subitement percé tous les secrets des pneus Pirelli. "S’ils ont réussi à percer ce secret, ils seront très forts jusqu’à la fin de l’année. Mais parfois, les choses tournent en votre faveur et on ne sait pas toujours pourquoi. C’est une science que personne ne comprend vraiment."
Mark Webber confirme. "Tout est dicté par les pneus. Si vous n’êtes pas dans la bonne fenêtre de fonctionnement, vos chronos sont mauvais. A Bahreïn, nous avons vu une Lotus être capable de faire seulement deux arrêts alors que Button s’est arrêté quatre fois alors que ce dernier a la réputation d’être très économe avec ses pneus. Nous sommes toujours dans un processus d’apprentissage."