Les pneus plus larges en 2017 compliquent la tâche de Pirelli

Pour les pneus maxi-pluie

Par Alexandre C.

29 décembre 2016 - 17:35
Les pneus plus larges en 2017 compliquen

A Silverstone et à Interlagos tout particulièrement cette année, mais aussi régulièrement depuis plusieurs saisons, le composé maxi-pluie de Pirelli est sous le feu des critiques. Les pneus bleus, selon la plupart des critiques, n’évacuent pas assez d’eau, tant et si bien que les composés intermédiaires apparaissent parfois comme une solution privilégiée par les pilotes autant que faire se peut.

C’est ainsi que Sebastian Vettel, lors du dernier Grand Prix de Grande-Bretagne, lancé sous la pluie derrière la Voiture de Sécurité, avait affirmé ne pas faire confiance aux pneus maxi-pluie.

Kimi Raikkonen, victime d’un tête-à-queue suite à de l’aqua-planing au Brésil, n’a pas été plus tendre. « Ils sont très vulnérables, il est facile de partir en aqua-planing » commentait ainsi le Finlandais. « Cela dépend bien sûr du circuit et de bien d’autres facteurs, mais si on les compare à ceux des années précédentes, les pneus pluie pouvaient auparavant gérer cette quantité d’eau sans problèmes d’aqua-planing. »

Responsable de la F1 chez Pirelli, Paul Hembery assure aujourd’hui que le manufacturier italien a tout fait pour offrir des pneus 2017 de qualité supérieure. Pirelli doit cependant faire avec le changement de réglementation : les pneus seront bien plus larges et les monoplaces plus rapides en courbe l’an prochain.

« Eh bien, les pneus seront beaucoup plus larges, donc simplement arriver aux niveaux d’évacuation de 2016, pour ce qui est de l’aqua-planing, est déjà un défi important, que nous croyons avoir relevé positivement » a assuré Paul Hembery. « C’est un domaine où nous devons probablement travailler toujours un peu, si on se fonde sur tous les changements ces dernières années ». Et Hembery de citer les départs arrêtés sous la pluie et les longues périodes passées derrière la Voiture de Sécurité.

En 2016 quoi qu’il en soit, la différence entre les pneus intermédiaires et les pneus pluie n’était pas au rendez-vous selon la majorité des observateurs. Qu’y répond Hembery ? « Si vous parlez à différentes personnes, vous aurez des opinions différentes, honnêtement. Les pilotes nous ont dit une chose : ils ne veulent pas que nous touchions aux intermédiaires. Le point principal, c’est d’améliorer la performance des pneus pluies, leur montée en température. Bien chauffer les pneus pluie : c’est le domaine où nous sentons qu’il est possible de faire le plus de progrès. »

Or le changement de réglementation l’an prochain ne joue pas en faveur de Pirelli et Paul Hembery ne l’ignore pas… « L’an prochain, nous allons dégager bien plus d’eau dans l’air avec les pneus. Nous aurons 25 % d’eau en plus par pneu, ce qui est beaucoup. Quand vous parlez aux pilotes, ils disent que la visibilité des caméras embarquées est bien meilleure que leur propre visibilité, donc je pense parfois que les gens doivent être un peu plus conciliants sur ces niveaux de visibilité. »

Pour progresser, Pirelli devra effectuer de nombreux tests en piste, mais à l’heure des réductions des coûts, cette solution n’est plus aussi aisée que par le passé. « Il y a aussi quelques possibilités pour nous pour faire des tests des pneus pluie. Tous les circuits sont différents, et même un seul circuit peut être différent de jour en jour. »

Et Hembery de conclure, avec un mélange de philosophie et de fatalisme : « Il y a tant de variables à considérer dans la technologie des pneus pluie… »

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