Les petites équipes veulent des moteurs plus équitables

Y compris celles équipées par Mercedes

Par Emmanuel Touzot

15 juillet 2017 - 14:10
Les petites équipes veulent des (...)

La Formule 1 a opéré une grosse révolution depuis une dizaine d’années puisque dans les années 2000, les constructeurs étaient à la fête avec la présence notamment de Toyota, de Honda, de BMW, de Ford au travers de sa marque Jaguar, en plus de ceux qui y sont toujours, mais moins nombreux.

En effet, seules Mercedes, Ferrari, Renault et McLaren sont productrices de voitures de série et surtout, les petites équipes indépendantes arrivent à devancer les deux dernières citées. Mais la question est aussi de savoir si elles peuvent réussir à aller chercher les grosses structures que sont Mercedes et Ferrari et si la réglementation moteur qui entrera en vigueur au plus tard en 2021 pourra les aider dans cet objectif.

"Nous aimerions avant tout des moteurs qui ne fassent pas autant de différences sur les performances" lance Christian Horner, taclant Renault au passage. "Il y a encore une hiérarchie et ces moteurs sont très chers donc en tant que client, la quantité d’argent dépensée pour eux est disproportionnée. Ce qui est intéressant actuellement est que nous réfléchissons au règlement moteur qui entrera en vigueur en 2021 et qui doit durer une dizaine d’années. Il s’agit donc d’étudier la pertinence de la F1 jusqu’en 2030".

"En 2030, combien de gens conduiront une voiture ? Seront-elles autonomes ? Seront-elles entièrement électriques ? Le monde change tellement vite dans ce secteur, la F1 doit répondre à des questions aujourd’hui pour choisir le moteur de demain. Les nouveaux propriétaires de la F1 sont déjà en train d’accentuer l’aspect divertissant et il semble que le bruit soit l’une de leurs priorités".

Pour Claire Williams, la solution pour progresser réside dans des moyens plus importants et des investissements intelligents : "Nous devons nous assurer que les ressources nécessaires sont en place. Beaucoup de choses dépendent du budget, qui dépend lui-même des sponsors et des partenariats, ainsi que de la redistribution des revenus en F1".

"Concernant les moteurs, nous cherchons le chemin à emprunter pour la prochaine décennie, savoir ce que seront les moteurs à ce moment là, et nous assurer qu’il jouent un rôle un peu moins important, bien que nous ayons énormément bénéficié de notre partenariat fantastique avec Mercedes".

Vijay Mallya estime avoir un budget en deçà de ce qu’alignent les grosses structures pour gagner en Formule 1 mais estime que cela oblige à Force India de faire attention aux dépenses effectuées.

"Nous avons une culture qui consiste à dépenser notre argent intelligemment et tout le monde adore investir chaque centime de la meilleure manière possible" explique l’Indien. "Ceci dit, si nous avons plus de sponsors, nous dépensons un peu plus d’argent, mais je ne dépenserais pas tout. J’en reverserais aux actionnaires car je ne suis pas sûr que cet argent pourrait nous assurer d’être en haut de la grille".

"Il y a peut-être des gens qui dépensent beaucoup d’argent et qui arrivent plus facilement à développer leur voiture et à être en haut de la grille que nous, mais si on me donnait 100 millions supplémentaires et qu’on me demandait si je peux battre Mercedes, je ne pense pas que je dirais que je le peux. C’est la manière de dépenser cet argent qui est importante".

"Pour ce qui est des moteurs, comme Claire l’a dit, nous avons aussi bénéficié de ce fantastique moteur qu’est le Mercedes. Cela fait neuf ans que nous sommes partenaires et ils sont fantastiques, mais ils coûtent cher. En avançant comme le dit Christian et en regardant à l’horizon 2030, nous aurons besoin d’un moteur indépendant à un prix raisonnable, que tout le monde pourra choisir" conclut Mallya.

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