Les menaces étudiantes se précisent au Canada

Le premier ministre appelle au calme

Par Franck Drui

3 juin 2012 - 11:10
Les menaces étudiantes se précisent (…)

Les menaces de plusieurs associations étudiantes se précisent sur le Grand Prix du Canada. Un appel clair a été lancé via de nombreuses affiches (de mauvais goût) placardées dans Montréal, invitant les jeunes à bloquer le métro menant au circuit à partir de 10h30 dimanche prochain.

Au centre du conflit, toujours l’augmentation des frais de scolarité mais aussi les nouvelles dispositions prises par le gouvernement limitant les possibilités de manifestation. Un décret qui a été très mal accueilli alors que les étudiants sont en grève depuis près de 4 mois et ont organisé près de 40 manifestations officielles. Du jamais vu au Québec.

L’inquiétude grandit donc à Montréal à une semaine de la course, ce qui a conduit le premier ministre Jean Charest a lancé un appel aux associations étudiantes. "La course de F1, événement international, est importante pour l’économie de Montréal, pour l’emploi et pour l’image de Montréal. Les organisations ont une responsabilité, elles devraient l’assumer. Je m’attends à ce qu’ils agissent de façon responsable," a-t-il déclaré.

"On fait cet appel. Ceux qui projetaient de perturber le Grand Prix, ils devraient au contraire s’abstenir, par respect envers les Québécois. Ce n’est pas juste le gouvernement, il faut faire un constat : alors oui c’est beau de manifester contre Jean Charest et le gouvernement. Mais là, ils sont en train de nuire aux Québécois, aux gens chez qui ils cherchent des appuis. On en est là. Eux-mêmes doivent faire un examen de conscience quant aux gestes qu’ils font. S’ils avaient un message à passer, ils sont pas mal tous passés. Les associations ont été reçues, mon gouvernement a compris le message. Là, ce sont les Québécois qui leur demandent d’agir de manière plus apaisée," a poursuivi M. Charest.

"Ce que tous les Québécois veulent, c’est une période d’accalmie. Le droit de manifester est largement reconnu, ce que tout le monde veut est que cela se fasse de manière paisible," conclut-il.

L’organisateur, François Dumontier, espère que tout va bien se passer.

"L’organisation d’un Grand Prix, c’est déjà du stress. Il faut parfois pallier toutes sortes de trucs externes. Dans le passé, on a vécu des grèves - le métro, les pompiers, etc. Ce sont peut-être des situations moins extrêmes, mais le Grand Prix était une cible," rappelle-t-il dans un entretien avec La Presse.

"On ne peut pas nier qu’il se passe quelque chose à Montréal, mais ce qui a été véhiculé dans les médias étrangers, c’est toujours la même chose : des images sensationnelles avec des cocktails Molotov qui explosent et un policier qui frappe quelqu’un... J’essaie de rassurer les gens qui me posent des questions à ce sujet. Il y a des gens de la F1 qui sont arrivés depuis quelques jours déjà et personne ne m’en a parlé."

"Ce qu’ils aiment le plus habituellement, c’est la sécurité de la ville... C’est aussi l’accueil des Montréalais et des Québécois. C’est la facilité de circuler, de pouvoir aller dans les bons restos. Pour un pilote de Formule 1, se promener à Montréal incognito, c’est possible. Un Michael Schumacher qui marche seul en Europe, c’est à peu près impossible."

Que va faire Dumontier pour resserrer la sécurité la semaine prochaine ? "On ne dévoilera pas les détails, mais on a déjà un plan de sécurité assez détaillé parce qu’on est un événement international. On sait par expérience que les Grands Prix sont parfois la cible de manifestants, et pas seulement les étudiants. On a donc resserré la sécurité, revu certains points qui pouvaient être plus vulnérables et, depuis plusieurs semaines, on travaille étroitement avec les services d’ordre. Je pense qu’avec eux, on est prêts à plusieurs éventualités. On veut protéger le caractère festif du Grand Prix. C’est une fête et on veut que notre clientèle puisse vivre le Grand Prix."

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