Les héros de Renault F1 : Nigel Mansell
Un titre ensemble en 1992
Quelques 17 ans après sa dernière course, Nigel Mansell se situe toujours en haut des listes des victoires et des pôles ayant marqué l’histoire de la F1.
15 de ses 31 victoires en Grand Prix l’ont été avec un Renault V10 dans son dos, et il a gagné une place particulière dans l’histoire du sport automobile de l’entreprise en remportant son premier championnat du monde.
Né en 1953, l’Anglais a commencé à courir relativement tard. Après des années difficiles passées à lutter en Formule Ford et en F3, il est arrivé en F1 chez Team Lotus en 1980, faisant ses débuts en Autriche lors du troisième GP de l’écurie.
Il a décroché un baquet course à temps plein l’année suivante et a commencé à montrer un réel talent, se qualifiant troisième à Monaco, et finissant troisième en Belgique. L’année suivante, il a également fini troisième au Brésil (même si ce fut après que des pénalités furent infligées aux deux voitures le précédant), et quatrième à Monaco.
L’histoire a commencé entre Mansell et Renault à l’époque du turbo en 1983, lorsque Lotus s’est vu fournir les moteurs par le constructeur français. Initialement l’équipe avait opté pour un moteur Renault installé dans la voiture d’Elio de Angelis et un DFV pour Mansell. Ce dernier a finalement mis la main sur un V6 Type 94T au GP de Grande Bretagne, où il a ravi les fans en terminant à une encourageante quatrième place. Il a ensuite terminé troisième - en établissant le tour le plus rapide - dans le Grand Prix d’Europe à Brands Hatch.
Lotus et Mansell ont continué avec Renault en 1984. Le nouveau 95T était plus performant, et il a régulièrement pu se qualifier dans le top six, remportant même sa première pôle à Dallas. Mais Nigel pouvait également être inconstant et a fait quelques erreurs, comme son célèbre accident sous la pluie alors qu’il menait à Monaco. Après quatre saisons complètes avec Lotus le consensus était qu’il n’avait pas encore atteint son véritable potentiel - et les critiques pensaient qu’il ne l’atteindrait jamais.
Cependant, Frank Williams croyait fermement en lui, et l’a embauché pour l’année 1985. Au volant de la Williams-Honda Mansell s’est révélé au cours des saisons suivantes, remportant de nombreuses courses et à deux doigts de gagner le titre en 1986 et en 1987, ne le perdant que dans les derniers instants.
Williams n’avait pas de moteur turbo en 1988 et à la fin de la saison Mansell est parti chez Ferrari pour ce qui devait être deux années turbulentes avec l’écurie italienne, et se terminer dans la déception. Pendant ce temps, il observait avec intérêt son ancienne équipe établir une relation fructueuse avec Renault.
Convaincu que le package était compétitif, Mansell a accepté comme prévu de revenir chez Williams en 1991. Armé de la FW14 et du moteur Renault, il a donné le rythme dans la seconde moitié de la saison, pour finalement terminer deuxième juste derrière Ayrton Senna.
L’année suivante, il a dominé outrageusement avec la très « high-tech » FW14B, remportant les cinq premières courses et sécurisant le titre dès le Grand Prix de Hongrie en Août. Cependant, avant la fin de l’année, il a eu un désaccord avec l’écurie et l’a quittée en 1993 pour rejoindre le championnat Indycar, qu’il remporta contre toute attente dès sa première année.
Après la mort d’Ayrton Senna en 1994 Mansell a été rappelé chez Williams, s’engageant dans quatre courses qui n’entraient pas en conflit avec ses engagements en Indycar. Il a terminé quatrième au Japon, puis a gagné en Australie après que son coéquipier Damon Hill soit entré en collision avec Michael Schumacher. Sa carrière en F1 a fait long feu après une brève période désastreuse chez McLaren en 1995, malgré quelques apparitions sporadiques dans d’autres catégories depuis cette époque.
Toujours spectaculaire dans la voiture, et toujours sujet à controverse en-dehors, il reste l’un des plus grands de l’ère moderne.