Les gants biométriques, une innovation pour la santé et la performance
La FIA explique cette innovation
Après le halo, la FIA a décidé de se doter d’un nouvel instrument pour renforcer la sécurité des pilotes.
Les pilotes seront équipés cette année de gants biométriques, destinés à collecter des informations sur leur santé et leur état physique (taux d’oxygène dans le sang, pouls du pilote dans un premier temps). Ces informations seront transmises en temps réel à la FIA, afin de renforcer encore la sécurité des pilotes.
Insérés au niveau de la paume, les capteurs seront de 3 mm d’épaisseur seulement, et leur poids excédera pas 30 grammes.
Ce projet de gants biométriques est piloté par Drian Roberts, délégué médical adjoint à la FIA, et Alan van der Merwe, le pilote de la voiture de sécurité.
« Nous savons que le suivi en temps réel des personnes en général est essentiel pour leur apporter des soins médicaux de qualité – et il en va de même pour les pilotes accidentés » explique Drian Roberts. « Nous aimerions commencer cette surveillance aussitôt que possible. Mais l’équipement que nous utilisons aujourd’hui est relativement encombrant et se déclenche seulement une fois l’accident arrivé. Il y a aussi des moments pendant lesquels les informations sur le pilote ne sont pas portées à notre connaissance tout de suite. »
Des prototypes de ces gants ont déjà été testés en piste, par plusieurs écuries, et les standards techniques requis par la FIA en matière de règle anti-incendie ont été atteints.
Afin de généraliser la technique de la biométrie à d’autres équipements, la FIA devrait encore prochainement publier son « Standard Biométrique » qui fixera des règles communes en la matière.
Les gants fonctionnent grâce à une version améliorée de la technologie Bluetooth avec une portée maximale de 500 mètres pour transmettre les informations. 20 paquets de données peuvent être transmis en seulement une seconde. Une petite batterie est insérée dans les gants. Elle peut être rechargée grâce à la technologie de l’induction – les pilotes posent leurs gants sur une plaque de recharge.
A noter que les données seront protégées et cryptées ; les équipes ne pourront y accéder qu’une fois le pilote de retour dans le garage.
« Nous donnerons un accès aux données pour les équipes cette année, et elles pourront les télécharger, pour obtenir toutes les données d’un week-end de course » précise Alan van der Merwe. « Une fois que nous aurons achevé la mise en place de ce dispositif, l’idée est que les équipes installent un récepteur sur la voiture pour suivre en temps réel l’oxygénation des pilotes. »
Les gants sont développés par l’entreprise Signal Biometrics, qui est installée… non loin du circuit de Silverstone. L’entreprise britannique a dû mener un travail de conception original pour s’adapter aux contraintes de la F1 : il fallait notamment faire attention au risque d’incendie, et prendre en compte les nombreuses interférences radio.
En œuvrant pour la sécurité des pilotes de F1, la FIA pourrait aussi rendre service à un plus vaste public. En effet, comme le précise Alan van der Merwe, « ce projet peut être utilisé dans un environnement très hostile. Si nous adaptons ces gants, cela pourrait potentiellement avoir un gros impact. Il y a toutes sortes d’industries qui pourraient tirer profit de ces capteurs, qui sont à la fois légers et résistants au feu. »
Dans un premier temps, la FIA et Safety Biometrics envisagent de diffuser ces gants biométriques à d’autres catégories. Pour l’avenir, existent déjà des plans pour mettre en place des capteurs mesurant le rythme respiratoire et la température des pilotes. « Ce sont les deux gros prochains chantiers » poursuit Drian Roberts.
Les applications ne seront pas que sécuritaires pour les écuries ; ces données seront également utiles pour surveiller la performance pure des pilotes. En effet, conclut Roberts, « le rythme respiratoire donne une très bonne indication de l’état de santé et de stress d’un pilote, alors que la température – on le sait bien – affecte la performance. Le rythme cardiaque et la température, voici ce que nous allons étudier en priorité. »
Les capteurs pourront être dans cette optique placés sur d’autres parties du corps. Des tests complémentaires sont prévus cette année pour en peaufiner la mise en place.