Les équipes n’ont dévoilé qu’un ‘ersatz’ de leur potentiel final selon Isola
Une surprise à attendre à Melbourne ?
L’année 2018 est celle de l’innovation et de la prise de risque pour Pirelli. Les essais de Barcelone ne sont en effet que le prélude d’une saison qui marque un changement de philosophie pour le fournisseur pneumatique en F1, comme l’a rappelé Mario Isola, le directeur du département Compétition de Pirelli, lors d’une conférence de presse à Paris à laquelle nous assistions.
La dégradation des pneus sera plus forte, pour pimenter le spectacle en course avec davantage d’arrêts et de choix stratégiques au programme, sans pour autant sacrifier la possibilité d’un pilotage agressif.
« Nous avions décidé d’être plus conservateurs en 2017 » rappelle Mario Isola. « Cette année, nous avons décidé de changer d’approche, pour aller vers deux arrêts par course. Mais pour ce faire, il faut une gamme plus étendue de pneus, et c’est pour cela que nous avons étendu notre gamme. Il faut que nous sélectionnions trois composés pour chaque course, mais il faut les choisir de façon plus adaptée. L’objectif est d’avoir des stratégies très différentes en course. »
« Nous ne voulons pas augmenter le niveau de dégradation jusqu’à mettre les pilotes dans une situation inconfortable. Nous voulons qu’ils soient toujours capables de pousser. Pour développer un pneu qui réponde à ces caractéristiques, il faut réduire la surchauffe du pneu – cette surchauffe arrive quand vous poussez trop, et vous perdez donc en performance. Nous devons trouver le bon compromis entre avoir assez de dégradation, sans avoir trop de surchauffe dans les pneus. »
Cette philosophie sera visible dès la première course de cette saison, en Australie. Mario Isola explique qu’une stratégie à un seul arrêt reste possible, mais ne représente pas de toute évidence le seul choix à disposition des stratégistes.
« Nous avons choisi des pneus plus tendres pour Melbourne. Même si le nom des pneus est le même que pour l’an dernier, les pneus sont un cran plus tendres. Nous visons deux arrêts cette année. C’est probablement un bon mélange entre ou deux arrêts selon nos simulations. Avec ces trois composés nous avons beaucoup de stratégies différentes qui fonctionnent bien en termes de temps par tour. Nous nous attendons à une stratégie à un ou deux arrêts, le choix des pneus permet tout cela. »
« Si vous utilisez les deux pneus les plus durs choisis, vous pourriez viser une stratégie à un arrêt. Si vous n’utilisez que les pneus les plus tendres, une stratégie à trois arrêts est possible. De 1 à 3 arrêts : ces stratégies sont possibles. »
A Barcelone, comme lors de chaque essai de pré-saison, tout le monde a scruté les performances des monoplaces pour tenter d’établir une hiérarchie. Mario Isola rappelle qu’aucune équipe n’a véritablement abattu toutes ses cartes, ce qui peut annoncer des surprises à Melbourne.
« Les performances que nous avons vues à Barcelone ne sont que des ersatz des performances finales. Toutes les voitures sont bien plus rapides qu’en 2017. Si vous comparez la pole position de l’an dernier avec le meilleur temps de cette année, c’est vraiment une grande étape de franchie. Toutes les équipes ont testé des pneus différents, elles ont beaucoup travaillé sur les réglages, ont testé différents réglages pour trouver les limites de leurs monoplaces. »
« Selon moi plusieurs équipes vont se battre pour le championnat. Mais pour le moment, il est très difficile de dire qui va gagner. Je pense que quatre équipes ont les mêmes chances de se battre pour les victoires. Nous n’avons pas vu le plein potentiel de McLaren à Barcelone, nous devons savoir s’ils sont en bonne forme. Lors des deux derniers jours, Haas aussi performait bien. »
« C’est bon d’avoir beaucoup d’équipes qui vont probablement se battre pour des victoires, au moins trois ou quatre pourront se battre pour le championnat. Nous savons que durant la saison, les équipes vont grandement développer leurs voitures, elles devront gagner la course au développement. »