Les écuries pas très favorables aux tests des pneumatiques Pirelli
Ou sous certaines conditions
Si Pirelli a remporté l’appel d’offres de la FIA et continuera d’être l’unique fournisseur de pneus en Formule 1 jusqu’en 2019, le manufacturier italien n’a de cesse de répéter qu’il souhaiterait bénéficier d’un peu plus d’essais pour mettre au point ses pneumatiques. Mais force est de constater que les écuries ne l’entendent pas de cette oreille.
« Les coûts vont radicalement augmenter, affirme Franz Tost de Toro Rosso. Je suis totalement contre ces essais. Il y a quelques séances de tests prévues en début de saison et ça devrait être suffisant. Avec 20 courses au calendrier, intercaler des essais pendant la saison nécessiterait la mise sur pied d’une équipe dédiée avec 10 ou 15 mécaniciens et 5 à 7 ingénieurs, pour un coût total avoisinant les 10 millions. Ce n’est absolument pas nécessaire. Je peux l’affirmer parce que ces dernières années, nous pouvions atteindre nos objectifs sans tests. Ce serait de l’agent gaspillé. »
Le directeur de Force India, Vijay Mallya, se range derrière Tost : « je suis d’accord avec ce que vient de dire Franz. Nous n’avons même pas réussi à contrôler les coûts que voilà qu’on veut nous ramener à l’époque des essais illimités et exploser encore une fois les budgets. »
Le directeur de McLaren, Éric Bullier, se montre quant à lui plus mesuré.
« Il est vrai que les coûts gonfleraient, et ce n’est évidemment pas quelque chose que nous recherchons. Il faut aussi comprendre que Pirelli a peut-être besoin d’expérience en piste, alors s’ils peuvent couvrir les coûts ou au moins une grande partie, nous pourrons peut-être trouver un terrain d’entente et ne pas revenir aux essais illimités, mais plutôt tester sur quelques jours. »
« Entre la vieille époque des essais et ce que Pirelli propose, déclare pour sa part Matthew Carter de Lotus, il n’y a probablement qu’un pas. Je pense que nous devrions nous pencher dessus. Mais je crois aussi que si on met en place ces tests à des fins de sécurité ou de fiabilité, c’est probablement une bonne chose. »
Et Christian Horner, le directeur de Red Bull, souligne la difficulté de la tâche qui attend Pirelli et les équipes à partir de 2017 et des règles revues.
« La largeur et le diamètre des pneus de 2017 seront bien différents et il ne suffira pas de les monter sur votre voiture actuelle. Les niveaux d’appuis seront aussi très différents alors Pirelli devra compter sur des simulations pour mettre au point ses pneumatiques ou trouver un moyen de les tester en dehors de la Formule 1. »