Les directeurs d’équipe analysent leur métier

Ils sont les mieux placés pour en parler

Par Emmanuel Touzot

30 octobre 2016 - 16:22
Les directeurs d'équipe analysent

Le travail de directeur d’équipe est très complexe, quel que soit le titre précis qui lui est donné. Du directeur de la compétition au directeur d’équipe, chacun doit organiser et souder une équipe de plusieurs centaines de personnes autour de deux pilotes afin de parvenir à de très bons résultats. Aucune formation n’est dispensée pour un rôle aussi complexe qui est finalement celui d’être en haut de la hiérarchie d’une équipe, avec la pression des millions de dollars investis dans cette dernière.

"En effet, il n’y a pas d’école pour cela" s’amuse Bob Fernley, de Force India. "C’est un rôle que l’on doit se construire avec l’expérience, rien ne vient facilement. Il faut connaître tous les éléments de la compétition, tant du point de vue technique, commercial, mais aussi au niveau des infrastructures. Je pense que si l’on n’est pas conscient de tout ce que ce travail implique, il nous échappe".

"Une équipe de Formule 1 n’est pas une entreprise normale" poursuit Franz Tost, directeur de Toro Rosso. "Cela prend énormément de temps de construire une équipe, de trouver les bonnes personnes et de les faire travailler ensemble. Il faut également trouver des sponsors, convaincre des entreprises que la Formule 1 est la meilleure plateforme commerciale qui existe. Il faut également apporter un bon contexte de travail, que les gens soient motivés, qu’ils aiment leur travail".

Pour Eric Boullier, en plus des compétences requises, c’est l’amour de la F1 qui prime : "Il faut tout d’abord aimer la compétition. Si on l’aime, il faut ensuite aimer diriger, aimer comprendre les personnes avec qui l’on travaille et avoir des compétences économiques et politiques, et c’est ça qui fait un bon directeur d’équipe".

Selon Dave Ryan, le métier de directeur d’équipe a changé lors des dernières années, et il est difficile de le comparer à ce qu’il était il y a quelques décennies.

"Tout d’abord, si l’on revient à Frank Williams, Ken Tyrrell ou encore Ron Dennis, ces gens possédaient l’équipe qu’ils dirigeaient, ils faisaient absolument tout. Aujourd’hui, aucun d’entre nous n’est propriétaire de l’équipe, nous travaillons tous pour quelqu’un et selon moi, il faut tout d’abord comprendre son rôle dans l’équipe. Je pense qu’il faut maintenant mettre les bonnes personnes au bon endroit et leur faire accomplir le meilleur travail possible" conclut le directeur de Manor.

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