Les difficultés du circuit de Valence
Alan Permane nous décrit le défi espagnol
La 8ème manche du championnat du monde nous amène à Valence, pour le GP d’Europe. Le Directeur des Opérations Piste de Lotus, Alan Permane, nous détaille les difficultés du circuit en ville de Valence.
Le Circuit
Le virage 1 est l’un des plus rapides du tracé. Les pilotes passent ce droite à 300 km/h. Exigence d’appui maximum ici pour obtenir la meilleure adhérence possible des pneus.
Au premier tour de course, le virage 2 peut se révéler très encombré, le gros freinage avec les pneus froids créant un fort risque d’accrochage. Pour bien négocier l’enchainement droite-gauche, puis gauche droite des virages 2 à 5, une bonne motricité et une bonne agilité dans les changements de direction sont nécessaires.
Le pont qui fait partie des virages 9 et 10 est un élément unique et il a déjà piégé bon nombre de pilotes ces dernières années. Comme ce pont est mobile, il comporte un petit creux à la jointure de ses deux parties. Mais cela n’affecte pas les voitures.
Un des passages les plus rapides du circuit commande l’entrée dans un des virages les plus lents, le 12. Ce qui impose au pilote de toucher légèrement les freins pour éviter de faire des plats sur les pneus. Surtout en début de week-end sur une piste très sale.
Les virages 14 à 17 proposent une autre courbe rapide qui débouche sur un virage à droite lent. Problématique identique à celle du virage 12, à laquelle s’ajoute une série de pièges à haute vitesse entre le virage 18 et le dernier virage.
La Voiture
Même si Valence est un circuit en ville, il ne réclame pas le maximum d’appui comme Monaco ou Singapour ou sur un circuit permanent. Il en demande, cependant plus que Montréal.
Les réglages d’aileron arrière ici sont un compromis entre une faible trainée pour une bonne vitesse de pointe en ligne droite et un appui suffisant pour bien passer les nombreux virages. Pour aider à la suppression du sous-virage dans les virages lents, l’aileron avant doit générer une charge suffisante pour créer un bon grip en entrée.
Une bonne motricité en sortie des virages lents est essentielle. Cela implique un train arrière souple avec le réglage du train avant en accord. La clé ici est d’éviter le sous-virage excessif dans les angles à fort braquage sur ce circuit étroit.
Les exigences sur les freins sont relativement élevées, mais pas au point d’égaler celles du Canada. La nature du circuit impose un freinage progressif, ce qui permet de réduire les risques de faire des plats sur les pneus. En particulier au début du week-end, quand la piste est encore très sale.
Pour la quatrième fois cette année, Pirelli a désigné les gommes médium et tendre. Le premier composé est assez dur pour un tracé en ville et manquera probablement de grip, surtout lors des premiers roulages, sur une piste encore verte.
Le Moteur
Valence comporte plusieurs virages lents qui demandent une bonne motricité pour s’en extraire. Cela crée une certaine exigence pour le moteur mais aussi pour les reprises, l’arrivée de la puissance moteur en souplesse devenant un facteur important.
Source : www.lotusf1team.com