Les consignes d’équipe expliquées par Coulthard

David n’aime pas, mais il comprend....

Par D. Thys

29 juillet 2010 - 11:09
Les consignes d'équipe expliquées

David Coulthard n’aime pas les consignes d’équipe, mais il a appris à les accepter, car elles ont toujours existé en F1 et qu’elles ont pour objectif de protéger les intérêts d’une équipe de plusieurs centaines d’employés.

"Je sais que ce que nous avons vu à Hockenheim, lorsque Felipe Massa a reçu l’ordre de laisser passer Fernando Alonso, a été difficile à avaler pour beaucoup de fans, mais pour l’amour de Dieu, humez l’odeur du café et réveillez-vous," déclare David Coulthard, ex-pilote de F1, dans les colonnes du Telegraph.

"Les consignes d’équipe existent en F1. Elles ont toujours existé et elles existeront toujours. Est-ce parce que l’équipe Ferrari a été maladroite dans sa façon de contourner les règles qu’elle est pire que d’autres ? Je n’arrive pas à m’expliquer certaines des déclarations hypocrites que nous avons entendues ces derniers jours," poursuit le pilote écossais.

On sent que Coulthard n’est pas favorable aux consignes d’équipe, mais qu’il est bien conscient qu’il est impossible de les interdire. "La seule façon de les faire disparaître serait d’obliger les équipes à n’avoir qu’une seule voiture. Tant qu’il y en aura deux - et certaines équipes en veulent trois, ce qui pourrait encore compliquer les choses - cette règle sera inapplicable. Les directeurs d’équipe devraient être autorisés à faire ce qu’il y a de mieux pour leur équipe, pour leurs employés et pour leurs actionnaires. C’est ce qu’ils ont toujours fait. A un certain moment au cours de ces 60 dernières années, nous avons perdu cela de vue."

Pourtant, le public ne semble pas apprécier ces "petits arrangements". "La fureur du public est basée sur une incompréhension majeure et qui consiste à faire croire que la F1 est un sport individuel. Lorsque j’étais en F1, je pensais aussi comme ça, comme tout le monde. Comme tous les pilotes, je roulais seulement pour moi. Malheureusement, on m’avait demandé de laisser passer Mika Hakkinen à Jerez en 1997 et à Melbourne l’année suivante. Les deux fois j’ai accepté de le faire et les deux fois c’était à contrecœur," précise Coulthard.

"Je me suis souvent demandé ce qui serait arrivé si je n’avais pas accepté d’obéir à ces consignes. Peut-être aurais-je gagné plus de respect des autres ? Peut-être aurais-je été licencié ? Ce sont des décisions que les pilotes doivent évaluer avec attention. Massa a dû se poser ces questions dimanche passé. Le côté le plus dommageable de cette course est peut-être que désormais Felipe va être considéré comme un ’Yes Man’, quelqu’un qui se plie à toutes les volontés de son employeur. Et peut-être qu’ils auront raison. Faut-il jouer le jeu de l’équipe ou devenir un faire-valoir ? La différence est parfois mince," ajoute-t-il.

"Mon ancien patron Frank Williams avait l’habitude de prendre des décisions qui mettaient les pilotes de mauvaise humeur et lorsque nous nous en plaignions, ils disaient que cela n’avait rien à voir avec nous et que cela concernait ses 700 employés. Nous n’étions que deux pilotes qui percevaient un salaire. Il avait raison," conclut David Coulthard.

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