Les conseils des directeurs d’équipe à Gene Haas

Après 30 ans sans équipe pour porter leurs couleurs, les États-Unis se sont enfin trouvés un représentant en la personne de Gene Haas et sa nouvelle écurie. L’homme d’affaires américain était ainsi présent à la conférence de la FIA à l’occasion du Grand Prix d’Australie, au beau milieu des personnalités les plus influentes de la Formule 1 moderne.

« Tout d’un coup, je me retrouve parmi tous les directeurs d’écurie, de Ferrari à Mercedes en passant par Renault, Honda et Red Bull, a ainsi réalisé Haas. Être assis aux côtés de cette élite est une leçon d’humilité. Ça a été un long voyage, et si je ne suis pas vraiment certain de comment je me suis retrouvé là, j’y suis bel et bien. J’imagine qu’il faut saisir au vol les occasions qui se présentent à vous, et c’est le début du processus qui mène à ce niveau de compétition. C’est tout simplement impressionnant. Je sais que de grandes difficultés nous attendent mais je suis impatient de relever le défi. »

Et les directeurs d’écurie y sont ensuite allés de leurs commentaires et conseils.

« Je crois que c’est fantastique que Haas rejoigne la Formule 1 en tant qu’équipe indépendante, très crédible qui plus est. C’est super d’avoir une véritable présence américaine en F1. Un petit conseil : prenez un bon avocat ! » a lancé Christian Horner de Red Bull.

« Comme vient de le dire Christian, a ensuite déclaré Éric Boullier, le directeur de McLaren, c’est très bien pour la F1 d’accueillir une personnalité américaine qui a de grandes connaissances de la course et peut compter sur une expérience utile en NASCAR, que je serais ravi d’entendre raconter. Je n’ai pas de conseils à prodiguer. Gene en sait suffisamment et je pense qu’il entreprend un voyage peut-être difficile mais enrichissant en Formule 1. »

Rompu à l’exercice des conférences de presse quand Renault n’était encore que motoriste, Cyril Abiteboul a endossé son nouveau costume de directeur général de l’écurie au losange et se demande bien ce que réserve Haas en piste.

« Je crois qu’il est intéressant de voir un nouveau modèle émerger, tout particulièrement quand il s’agit comme ici d’une collaboration avec Ferrari, parce que je pense qu’il y a tout un panel de possibilités pour que les équipes travaillent ensemble. Je crois que ces possibilités ne sont pas assez exploitées et je suis très curieux, et je dois avouer un peu effrayé, de voir ce que ça va donner samedi. Pour ce qui est du conseil, j’ai entendu beaucoup de gens arriver avec des plans ambitieux et qui voulaient faire les choses très différemment. Alors je suggèrerai de ne pas essayer de trop se distinguer, parce que les bonnes vieilles recettes fonctionnent toujours bien. »

« Je ne crois pas que Gene ait besoin de conseils, a ensuite estimé Toto Wolff de Mercedes. Il a monté avec succès son écurie en NASCAR et prospère bien plus que n’importe lequel d’entre nous avec son entreprise. Si je dois tout de même en donner un, c’est qu’il faut gérer ses attentes en Formule 1. Parce que la pression augmentera à mesure que les résultats s’amélioreront, et je crois que la bonne approche consiste à garder les pieds sur terre et rester humble. »

Et le directeur de Ferrari, Maurizio Arrivabene, a tenu à rendre hommage au nouvel arrivant.

«  Je crois que nous parlons la plupart du temps d’équipes qui ont quitté ou qui souhaitent quitter la F1 et pas des gens comme Gene. C’est quelqu’un de sérieux, fiable sur le plan des finances, dévoué et très expérimenté. Je n’ai pas à lui donner de conseils, mais il me faut en revanche féliciter les gens de sa trempe, qui veulent investir en F1 et prendre la discipline au sérieux et pas comme un marché pour spéculer. Pour ce qui est d’un avocat, il en a un bon, mais c’est surtout qu’il l’utilise comme il faut. »