Le nom Schumacher, cadeau doré ou empoisonné pour Mick ?
Plus de facilités… mais plus de pression
Après le père, le fils ? Mick Schumacher est en effet désormais un pilote sous contrat avec la Scuderia Ferrari. Non pas avec l’écurie-mère à proprement parler, mais avec la Ferrari Driver Academy, comme Jules Bianchi ou Charles Leclerc avant lui. Alors que Red Bull, via sa filière jeunes, ou Mercedes (dernière équipe de F1 de Michael Schumacher) semblaient aussi sur les rangs, c’est finalement Ferrari qui a remporté la mise pour sécuriser l’avenir du dernier champion de F3 Européenne.
La perspective de voir un jour Mick devenir pilote titulaire chez la Scuderia, si elle demeure encore lointaine et incertaine, a indubitablement gagné en crédibilité. Mais auparavant, le fils du Kaiser a une immense tâche devant lui : prouver qu’il mérite, comme son père, un volant au sein de la plus prestigieuse écurie de F1.
Dans ce but, porter le nom Schumacher est-il un cadeau à double tranchant pour le jeune Mick ? Certes, un certain nombre de pilotes sur la grille, ces dernières années, sont des « fils de » (Jolyon Palmer, Kevin Magnussen, Max Verstappen, Carlos Sainz…), et leurs origines paternelles leur ont évidemment facilité la tâche, sur le plan médiatique ou financier, alors que de nombreux jeunes pilotes, dépourvus de généalogies comparables, peinent à sortir des catégories inférieures.
Sans aucun doute, être le fils du Kaiser apporte ainsi des avantages précieux à Mick. Tout d’abord, comme les autres fils de pilotes de F1, il a pu baigner très tôt dans l’environnement de la course auto, découvrir le karting précocement, comme une évidence, en profitant des conseils de son septuple champion du monde de père. Pour apprendre à piloter, quoi de mieux qu’un père qui s’appelle Schumacher ?
Sur le plan médiatique et financier, Mick jouit aussi d’avantages incomparables, que n’ont pas même les autres fils de pilotes de F1. Par un tel patronyme, Mick bénéficie en réalité d’atouts de même nature que les pilotes payants : sa signature offre immédiatement un coup de pouce financier à l’écurie qui l’accueille. Non pas directement, grâce à des valises de billets que Mick apporterait ; mais indirectement, grâce à l’exposition médiatique qu’il offre. L’annonce de son arrivée en Formule 2 en 2019 a ainsi fait l’objet de plusieurs dépêches AFP, a été reprise par la presse généraliste. Quasiment du jamais vu pour un pilote de F2.
Mick Schumacher est un formidable atout marketing, et c’est ce qui explique, en partie, pourquoi il a pu trouver, pour sa première saison en F2, un volant dans une excellente écurie, chez Prema. Bien sûr, les excellents résultats qu’il a obtenus l’an dernier (champion de F3) ont aussi joué. Mais en signant Mick Schumacher, Prema sait que la visibilité de son écurie en sera décuplée. Dans l’univers ultra-concurrentiel des formules inférieures, c’est un atout-maître pour le jeune Allemand.
S’appeler Schumacher comporte ainsi de nets avantages, mais qui doivent être nuancés. Mick Schumacher, si les résultats ne suivent pas en F2, risque de s’attirer les mêmes critiques que celles qui accablent les pilotes payants : s’il est là, risquerait-on de dire alors, ce n’est pas grâce à son talent pur, son mérite, mais grâce à son nom. Sa légitimité dans le sport auto risquerait de n’être que patronymique.
Le nom Schumacher comporte un deuxième désavantage flagrant : le risque de vivre une carrière perpétuellement dans l’ombre du père, en voyant ses performances sans cesse être comparées avec celles du Kaiser. Et que la marche est grande ! Mick risque ainsi, inconsciemment ou non, de subir trop de pression, en subissant un parallèle continuel et, forcément, exigeant, avec son père.
De quel côté la balance penchera-t-elle ? Pour le moment, Mick s’attache en tout cas à se construire un véritable cocon médiatique, pour se concentrer sur la piste. Cette approche, intelligente et raisonnable, lui permet de ne pas susciter trop d’attentes autour de lui. En début de carrière, il n’affichait d’ailleurs pas son nom de famille sur sa voiture.
S’appeler Schumacher n’est pas s’appeler Magnussen ou Palmer. Mick Schumacher porte ainsi, sur ses épaules, le poids d’une légende. Que faire alors ? Ne pas vivre dans l’ombre du père, trouver sa place au soleil sans être ébloui, tel est l’équilibre que devra constamment trouver Mick Schumacher au cours de sa carrière de pilote. Son titre en F3 montre qu’il en est capable. En F2, il lui faudra encore hausser le niveau.
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