Le directeur technique en F1, un métier de moins en moins évident

Selon les mots d’Aldo Costa

Par Alexandre C.

4 septembre 2016 - 11:33
Le directeur technique en F1, un (…)

Directeur de l’ingénierie chez Mercedes, Aldo Costa est un homme qui n’est pas souvent dans la lumière mais que la firme à l’étoile peut pourtant remercier grandement pour les deux derniers titres mondiaux.

Invité à la conférence de presse de la FIA vendredi, l’ingénieur a fait le point sur la situation de ses deux pilotes. Tandis que Lewis Hamilton bénéficie de trois moteurs neufs pour la fin de la saison, Nico Rosberg n’a pas autant de marge, mais pourra en revanche bénéficier d’une évolution si elle venait à se présentait.

« Nous évaluons un autre développement. Nous ne sommes pas encore tout à fait décidés sur la marche à suivre, mais nous travaillons dur pour trouver de nouvelles pièces à améliorer cette année, ce qui est de toute façon une très bonne base aussi pour le championnat l’an prochain. »

Le règlement 2017 sera justement celui d’un grand changement technique, au niveau de l’aérodynamique, non des moteurs. Cela n’inquiète-t-il pas Aldo Costa ?

« Nous savons que nous avons devant nous ce gros, gros défi. Nous adorerions être l’équipe qui enfreindrait la règle qui veut que de nouveaux leaders arrivent avec de nouvelles règles. Nous l’adorerions, oui, mais c’est ardu cependant… »

Les unités de puissance ont commencé d’ailleurs à converger sérieusement… Aldo Costa s’y attendait. « Nous sommes dans une situation où la différence entre les unités de puissance est effectivement de plus en plus ténue. Nous pensons que cela va continuer parce que la formule est dans un règlement fixe et c’est inévitable, nous aurons cette situation. Nous allons dans la bonne direction. »

Ancien ingénieur Ferrari, Aldo Costa a peut-être des conseils à donner à Mattia Binotto, le nouveau directeur technique de la Scuderia…

« Je pense que je connaissais très bien la planète Ferrari quand j’y étais. J’essaie de faire de mon mieux comme Mattia maintenant. Blague à part, cinq ans déjà ont passé depuis que je suis en Angleterre. Donc non, je ne connais plus très bien l’environnement. Il y a des personnes jeunes, très, très talentueuses, des très bonnes personnes qui progressent dans l’entreprise, des gens que je connais et à qui je fais confiance et oui, j’aimerais voir leur développement. Mais c’est presque impossible de donner une recommandation à quelqu’un parce que vous connaissez la situation. Nous ne parlons pas d’immenses désavantages partout. Ce n’est pas une seule chose dont vous devez vous occuper. Le moteur, mais aussi l’aéro, la suspension… Il y a beaucoup, beaucoup de facteurs qui comptent dans la performance finale. Donc c’est presqu’impossible de dire quoi que ce soit. »

Il est parfois difficile de remplacer du bon personnel et Ferrari l’a déjà expérimenté après le départ de James Allison…

« C’est un gros problème que toutes les organisations en F1 ont en ce moment. J’ai changé dans mon équipe la nature de nombreux postes pour essayer de comprendre tout ce que je pouvais faire. Maintenant, de nos jours, les jeunes gars sont employés et ils deviennent des spécialistes et ils ne passent pas ailleurs, ils ne grandissent pas avec une compréhension générale de la voiture. Donc oui, nous avons ce problème, nous recherchons le prochain directeur technique de Mercedes et nous essayons de construire un programme de développement pour ces étudiants qui sont légèrement différents, pour essayer de leur faire comprendre un peu plus globalement la voiture, pour devenir, je l’espère, la prochaine génération de directeurs techniques. »

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