Le chemin difficile des pilotes australiens
Accéder à la F1 n’est pas facile, et encore moins pour eux
Daniel Ricciardo est le 17è pilote de F1 australien. Seuls trois d’entre eux ont gagné des Grands Prix (le dernier étant bien sûr Mark Webber) et deux sont devenus champions du monde : Jack Brabham et Alan Jones. Autant que les Allemands, direz-vous (Michael Schumacher et Sebastian Vettel), mais nettement moins que les 10 champions du monde britanniques.
Daniel Ricciardo explique que le plus dur est le fait qu’il faille s’exiler très jeune, quitter sa famille et ses amis, pour venir tenter sa chance en Europe. Ce problème ne se pose évidemment pas seulement pour les Australiens mais pour tous les extra-Européens. "C’est le plus grand pas à faire et je crois que c’est aussi ce qui fait que beaucoup de talents australiens, ou nord-américains ou sud-américains, ne réussissent pas. Soit ils renoncent soit ils échouent."
Le jeune australien donne quelques exemples pour étayer son propos : "Je l’ai vu chez quelques pilotes qui ne venaient pas de pays européens. Ils ont le mal du pays, ou bien ils pensent que, loin de la maison, ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Faire la fête ça va, mais pas tout le temps."
Certains jeunes talents se perdent donc dans les fêtes, ne s’entraînent pas comme il le faudrait, et voient le rêve d’une carrière dans le sport automobile - ou tout du moins la F1 - leur échapper par manque de discipline. "A cette époque ça m’a beaucoup aidé d’être dur avec moi-même et de me priver des belles choses de la vie. Je me disais : peut-être que dans 5 ans tu pourras vivre des choses encore meilleures", se souvient Ricciardo.
Et c’est ce qu’il s’est passé. Le pilote Toro Rosso a été récompensé de ses sacrifices et précise qu’il a fait tout ça par amour de ce sport, qu’il voulait tant pratiquer au plus haut niveau. "Quand on aime assez son boulot, alors c’est facile. J’aime la course et au final ça n’a pas été difficile pour moi de me décider entre la course et les fêtes."
Daniel Ricciardo sait que cela ne vaut pas que pour les pilotes hors d’Europe, mais c’est encore plus valable pour eux car ils sont livrés à eux-mêmes une fois en Europe. A tous les jeunes qui voudraient percer en F1, Ricciardo conseille donc de rester sérieux. "Vous pouvez demander à tous les pilotes dans le paddock de F1 : chacun d’entre eux a cette discipline et s’impose des règles. Ca ne veut pas dire qu’on ne peut pas s’amuser, mais peut-être juste plus tard..."