Le baromètre Nextgen-Auto : Bahrein (3/19)

Troisième manche de la saison et troisième bilan noté de Nextgen-Auto, avec enfin le sentiment d’avoir vécu une belle course d’un bout à l’autre. Étonnamment, les luttes ont surtout opposé les pilotes au sein des équipes, à commencer par Mercedes qui a laissé Hamilton et Rosberg se battre pour la tête de la course. Vu la marge qui sépare les flèches d’argent des autres monoplaces, il aurait semblé prudent de figer les positions mais le muret des stands de Mercedes a préféré se faire quelques cheveux blancs pour le bien du sport, et c’est tant mieux !

Lewis Hamilton - 19/20

Le week-end de l’Anglais a frôlé la perfection, hormis une petite erreur en qualifications qui lui coûte la pole position aux dépends de son équipier. La lutte en course fut somptueuse, et bien que sous pression jusqu’au bout, Hamilton a montré à Rosberg que même en ratant la pole, il restait un rival plus que dangereux. L’écart au championnat est déjà faible et la bataille s’annonce passionnante.

Nico Rosberg - 19/20

Faire la pole et terminer dans le sillage d’un Lewis Hamilton des grands jours après lui avoir contesté la victoire pendant toute la course n’est pas donné à tout le monde, et Rosberg a maîtrisé son sujet d’un bout à l’autre du week-end. Heureux de la lutte avec Hamilton mais très amer d’avoir dû renoncer à l’emporter, Rosberg a juré qu’il reviendrait pour se battre en Chine. La W05 devrait encore écraser la concurrence et si la fiabilité est au rendez-vous, Rosberg aura tout intérêt à se placer à égalité de son équipier au nombre de victoires.

Sergio Perez - 18/20

Le Mexicain l’a dit, son podium est très spécial, et à plus d’un titre. Remis en doute après son passage catastrophique chez McLaren, où son image s’est dégradée tout au long de la saison au volant d’une monoplace très mauvaise, Perez a débuté la saison de la pire des manières. Il a heureusement relevé la tête dès que la voiture lui a permis et, alors que les Force India ont montré de grandes choses hier, Sergio n’a pas fait un pas de travers et a très bien négocié les dix derniers tours malgré la pression de Daniel Ricciardo. Sa qualification très réussie lui a donné l’opportunité de se montrer à son avantage et de fait, son week-end n’en apparaît que plus réussi. A confirmer en Chine et par la suite pour montrer que ce n’était pas qu’un feu de paille.

Daniel Ricciardo - 17/20

La nouvelle recrue de Red Bull a enfin eu son week-end sans problèmes et le résultat est plus que convaincant ! Devant Vettel en qualifications, l’Australien a profité des soucis rencontrés par son équipier en course pour être le premier représentant de Renault au classement, derrière le trio de blocs propulseurs Mercedes du podium. Sans complexe face à Vettel, Ricciardo montre que son recrutement était une bonne idée pour Red Bull et devrait pouvoir signer un podium qu’il gardera dès que la puissance moteur sera moins prépondérante, c’est à dire au retour en Europe.

Nico Hulkenberg - 14/20

Étincelant lors des premières manches de la saison, Hulkenberg a subi la loi de Perez tout le week-end et doit probablement s’en vouloir d’avoir manqué le podium saisi par son équipier. Lui qui trimbale l’image du pilote au mauvais endroit au mauvais moment a raté l’opportunité de l’effacer et l’a plutôt renforcée. Sa course est pourtant belle, bien qu’il ait eu à s’incliner face à un Perez très incisif, presque trop. La lutte est restée correcte et c’est finalement son équipier qui amène une Force India sur le podium.

Sebastian Vettel - 15/20

Peut-on réellement reprocher à Vettel sa position à l’arrivée ou de n’avoir pu lutter avec Ricciardo en course ? Accablé par les soucis techniques, entre un manque de puissance et le DRS inactif, l’Allemand a fait contre mauvaise fortune bon cœur et rallie l’arrivée en empochant huit points dont Red Bull se satisfait. Sa détermination a fait plaisir à voir et Vettel rappelle l’intelligence dont il sait faire preuve en course pour ramener la voiture à l’arrivée plutôt que de tenter l’impossible pour quelques points supplémentaires.

Felipe Massa - 14/20

Pour le deuxième week-end consécutif, Felipe Massa prend le dessus sur Valtteri Bottas en course même si l’écart est minime. Handicapé par la dégradation de ses pneus arrière, Massa subit un peu ce manque de concrétisation dont fait preuve l’équipe anglaise depuis le début de saison. Battu en qualifications, Massa a pris un départ incroyable et a négocié le premier tour en troisième position. La gourmandise de la FW36 avec les Pirelli l’a cependant contraint à se contenter de quelques points.

Valtteri Bottas - 13/20

Dans le sillage de son équipier, Bottas n’a pas réussi à s’en défaire et termine le Grand Prix de Bahrein à une frustrante huitième place. Sa belle qualification a été ruinée par un mauvais départ et la Williams n’avait clairement pas l’agilité de ses rivales équipées du même moteur. Bottas n’a pas grand chose à se reprocher mais on regrettera toutefois qu’il n’ait pas réussi à gagner le duel en interne.

Fernando Alonso - 15/20

Que dire ? Fernando Alonso a lancé pas mal de piques à l’encontre de son écurie à Bahrein, alors que Luca di Montezemolo était sur place. Le message est fort et ne tardera pas à être clair, Alonso n’est pas satisfait de la manière dont les choses se déroulent pour Ferrari. Di Montezemolo a également montré son agacement en quittant le garage Ferrari en cours de Grand Prix, en dépit des efforts effectués par ses deux pilotes. Sans possibilité de briller, Alonso a fait le boulot et ramène, de son propre aveu, le maximum de points que pouvait apporter sa monoplace.

Kimi Raikkonen - 15/20

Derrière Alonso en course, devant en qualifications, Raikkonen a fait le même travail que son équipier, à savoir tout ce qui pouvait être fait compte tenu des performances des F14T ce week-end en course. Le Finlandais a rassuré après deux week-ends difficiles et nous rappelle que si les Ferrari étaient performantes, nous assisterions à une bataille aussi belle que chez Mercedes. A défaut de pouvoir apprécier les performances des deux champions, il est toutefois normal de rendre hommage à leur ténacité.

Daniil Kvyat - 14/20

C’est la première fois que Daniil Kvyat ne marque pas de points en Formule 1 et pourtant, il termine juste à la porte de ceux-ci. Devant Vergne en qualifications, Kvyat a négocié sans embûches les premiers tours et a ramené sa Toro Rosso à l’arrivée en effectuant encore un sans faute précieux pour acquérir de l’expérience. Le Russe continue de montrer ses aptitudes au volant et surtout dans la meute qu’est le peloton de la Formule 1. Engagé très jeune par Toro Rosso, il est de toute évidence déjà prêt pour la catégorie reine des sports auto.

Romain Grosjean - 12/20

Au volant d’une E22 anémique, Romain Grosjean n’a rien pu montrer ce week-end. Difficile d’extraire une performance de ce Grand Prix, si ce n’est que le pilote français a encore accédé à la Q2 alors que son équipier n’y est pas parvenu. De plus, une course sage lui a permis, à défaut d’être vu pendant la course, de montrer qu’il sait désormais prendre son mal en patience quand la machine n’est pas au rendez-vous.

Max Chilton - 13/20

Comme Grosjean devant lui, Chilton fait une course sage et termine toutefois nettement devant la Caterham de Kamui Kobayashi. Pour son 22ème départ en Formule 1, Max Chilton signe sa 22ème arrivée, un joli score pour souligner que s’il montre encore un petit déficit en vitesse pure, son intelligence de la course est belle et bien développée.

Pastor Maldonado - 5/20

On voulait penser que Pastor Maldonado avait changé, qu’il était enfin maître de ses actions en piste et que son seul défaut était désormais de manquer de rythme par rapport à son équipier. Il n’en est rien puisque victime d’une nouvelle panne de cerveau, Maldonado a catapulté la Sauber de Gutierrez en tonneaux après un contact à la sortie des stands alors que le Mexicain était très nettement devant. Une action incompréhensible qui lui vaudra très certainement de partir dernier en Chine puisqu’il a pris cinq places de pénalité sur la grille de départ.

Kamui Kobayashi - 11/20

Totalement transparent en course, Kamui Kobayashi a rappelé qu’il avait une belle pointe de vitesse en qualifiant sa Caterham à quatre dixièmes de la Q2. Toutefois, son dimanche s’est passé sans relief et la monoplace anglaise ne l’a pas aidé. Dominer le débutant Marcus Ericsson ne peut toutefois pas être une source de satisfaction pour Kobayashi qui visera très rapidement la Q2 puisque la performance sur un tour est un peu plus rassurante que le rythme en course.

Jules Bianchi - 8/20

Encore devant Chilton en performances pures, Bianchi a percuté deux fois Adrian Sutil et, en plus de pousser l’Allemand à l’abandon, a ruiné sa propre course sur une manœuvre un peu trop opportuniste. Il faudra faire attention à ne pas répéter l’erreur trop souvent puisque dimanche dernier, un contact avec Vergne avait ruiné sa course également. Au volant d’une Marussia peu performante, le risque pour Bianchi est clairement de se fatiguer à vouloir établir de belles performances et de faire des erreurs.

Jenson Button - 15/20

Contraint à l’abandon suite à un problème d’embrayage, Jenson Button a pourtant disputé une course solide au volant d’une MP4-29 qui n’arrive pas à retrouver son niveau de Melbourne. Devant Kevin Magnussen tout le long du week-end, Button s’est fait plaisir au niveau des dépassements et se félicitait du spectacle offert aux spectateurs. Le bilan comptable est pourtant déplorable pour McLaren qui repart sans points de Bahrein.

Kevin Magnussen - 13/20

Lui aussi a vu sa course condamnée par un problème d’embrayage, mais le résultat n’était pas brillant avant cela. Magnussen a évolué dans l’ombre d’un Button soucieux de fêter dignement son 250ème Grand Prix et luttait avec les Ferrari avant d’abandonner. Pas totalement responsable de ses performances en baisse, le Danois est en revanche un peu en retrait après la performance éclatante de l’Australie.

Esteban Gutierrez - 10/20

Encore devant Sutil en qualifications, Gutierrez n’avait pas beaucoup de temps à l’image avant que Maldonado ne le harponne à la sortie des stands. Une course médiocre probablement due en grande partie à une Sauber très peu performante, mais Gutierrez est toutefois au niveau face à un Adrian Sutil qui ne s’adapte pas à sa nouvelle équipe. Jusqu’ici, les choses sont très compliquées chez Sauber.

Marcus Ericsson - 9/20

Encore lent en qualifications et tendre en course, Ericsson parfait son apprentissage de la Formule 1 et s’applique énormément pour progresser le plus rapidement possible. Toujours derrière Kamui Kobayashi, il a finalement été trahi par sa monoplace une nouvelle fois.

Jean-Eric Vergne - Non noté

Bien que les images n’aient pas été diffusées, Vergne clame avoir été victime d’un coup de volant intempestif de Maldonado en début de course l’ayant poussé à l’abandon après une crevaison et des dégâts irréversibles sur sa monoplace. Cependant, Vergne doit impérativement reprendre l’avantage face à Kvyat qui semble se sentir déjà chez lui au sein de Toro Rosso. Le Français dispute sa troisième saison dans l’équipe italienne et peine déjà à dominer le jeune Russe, ce qui nuit de toute évidence à son image et à sa cote dans le paddock.

Adrian Sutil - Non noté

Sutil a été percuté en début de course par Jules Bianchi et a dû abandonner, ce qui n’a pas permis de voir son rythme en course, notamment face à Gutierrez. Toutefois, les qualifications se suivent et se ressemblent pour Sutil qui, quelles que soient les conditions, n’arrive pas à franchir l’étape de la Q1. Il doit trouver les dixièmes qui lui manquent pour lutter avec Gutierrez sous peine de voir l’attention de son écurie se focaliser sur son jeune équipier.