Le Circuit Gilles Villeneuve, complexe et exigeant

C’est un ingénieur de chez Lotus qui en parle

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2 juin 2013 - 12:01
Le Circuit Gilles Villeneuve, complexe

Théâtre du Grand Prix du Canada, le circuit Gilles Villeneuve est un tracé exigeant pour les monoplacess. L’équipe Lotus nous explique comment aborder cette manche avec l’œil de l’ingénieur, et nous en dit plus sur les caractéristiques du circuit et les contraintes qu’il impose.

Le premier enchaînement du circuit est un gros freinage dans lequel les voitures arrivent à plus de 300 km/h. Il a toujours été le lieu d’actions impressionnantes, notamment au départ lorsque la vingtaine de voitures y arrive en même temps. Il précède une chicane rapide légèrement en dévers, que les pilotes sont obligés de prendre à bras le corps pour ne pas perdre de temps et ressortir à pleine vitesse. La clé de cette chicane, comme celle de la suivante, est d’escalader les vibreurs, obligeant une monoplace parfaitement réglée pour subir ces contraintes. Après une ligne droite, les pilotes négocient une nouvelle chicane rapide, et toujours en composant avec les vibreurs qu’il est conseillé d’absorber pour gagner du temps.

L’arrivée à l’épingle au bout du circuit se fait après une autre zone d’accélération, et les 200 km/h perdus lors du freinage provoquent aux pilotes l’envie de montrer leur courage et tenter des manœuvres de dépassement. La dernière partie du circuit est une très longue ligne droite, ou les vitesses atteintes approchent les 330 km/h, avant la dernière chicane du circuit, où les voitures volent de vibreur en vibreur, mais où les pilotes doivent faire attention de ne pas se faire envoyer dans le célèbre « Mur des Champions ».

Concernant les monoplaces, le circuit de l’île Saint Laurent demande un réglage fin et un ensemble aérodynamique fait de compromis et d’équilibre. L’aileron arrière est très différent de ceux utilisés lors des dernières courses, qui généraient un fort appui. Ici, il faut pouvoir gagner de la vitesse rapidement pour négocier les lignes droites qui séparent les différents virages. A l’avant, l’aileron est également assez peu chargé en appui.

Le casse-tête se situe au niveau des suspensions, qui doivent pouvoir supporter en souplesse les passages sans ménagement sur les vibreurs durant les 70 tours de course, mais aussi pouvoir réagir très bien aux changements rapides de direction qu’imposent les chicanes. Un compromis au niveau de la souplesse sera donc indispensable pour que les voitures soient à l’aise dans les quatre chicanes du circuit. Le moteur quant à lui sera sollicité par les lignes droites du circuit, qui lui imposent un long temps de pleine charge. L’avantage à tirer de ce paramètre est en revanche le peu de contraintes appliquées sur la boîte de vitesses.

Les pneus ne seront pas trop mis à rude épreuve, même si les températures variables pourraient influer sur les performances de chacun au cours d’une séance d’essais ou même pendant la course. Les freins en revanche seront extrêmement sollicités, plus que sur n’importe quel autre circuit, et les équipes prévoient d’ailleurs d’y consacrer la journée du vendredi, mettant les trois heures d’essais à profit pour vérifier leurs températures et simuler leurs variations de performances.

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