La convergence des moteurs arrivera tôt ou tard pour Renault
Rémi Taffin l’assure
Afin d’améliorer le spectacle en piste, les instances de la F1 réfléchissent à favoriser la convergence des performances moteurs. La FIA souhaiterait ainsi ne pas revivre l’expérience des saisons 2014 et 2015, quand certains moteurs (Renault, Honda) étaient largement en retrait par rapport aux meilleurs (Mercedes).
Rémi Taffin, Directeur Technique Moteur du Renault Sport Formula One Team, pense que la convergence des moteurs arrivera naturellement avec le temps : "Je pense qu’à un moment donné, la différence sera comme par le passé [infime]." Une ère approche, celle de la convergence des unités de puissance, dans laquelle "l’écart est plus ou moins quelque chose que vous ne pouvez pas vraiment éprouver, parce que la différence est faite par les pilotes et le châssis."
"Je ne pense pas que nous y sommes arrivés", tempère toutefois Rémi Taffin. "Il y a toujours une différence, et l’année d’après, et celle qui suivra, il y aura encore une différence. Nous avons toujours des opportunités pour être meilleur que les autres. Mais il est juste de dire que dans l’ensemble, la différence sera de moins en moins importante."
Pour favoriser cette convergence, la FIA a décidé de supprimer le système de jetons et de libérer totalement le développement des unités de puissance. "En fait", explique Taffin, "les règles n’ont pas vraiment changé dans le monde des moteurs. Nous nous sommes débarrassés du système des jetons, mais nous savons maintenant que ce n’est pas un grand problème, depuis que la technologie a évolué." Renault a en effet fait grandement évoluer son moteur cette saison en utilisant seulement quelques jetons.
A l’avenir, la fiabilité deviendra en outre de plus en plus un impératif : "Nous passerons de 5 à 4 unités de puissances en 2017, et ensuite, en 2018, nous aurons encore moins d’unités de puissance. Cela fait partie du travail de développement actuel", a confié l’ingénieur français.
Les moteurs évoluent certes, et affichent des performances impressionnantes, mais le bruit n’est toujours pas à la hauteur des ères V8 et V10. "Nous y travaillons avec tout le monde, la FIA et les motoristes", se défend Rémi Taffin. "On a nous demandé de se pencher sur le problème. Nous le faisons".
Le bruit n’est pas la préoccupation centrale de Rémi Taffin, qui devra gérer la saison prochaine le retour de Toro Rosso au sein du giron Renault. La charge de travail supplémentaire devrait être tout à fait gérable pour Renault : "Quand vous avez une spécification stable, et que votre moteur est fiable, alors je ne pense qu’il y a un désavantage à avoir une troisième équipe, un second client pour nous. Nous avons utilisé plus de moteurs et nous avons plus de données. Si nous pouvons aider Toro Rosso à atteindre leurs objectifs, c’est un bon accomplissement."
Alors que Renault motorisera, en plus de sa propre écurie, Red Bull et Toro Rosso, Honda est contrainte de rester fidèle à McLaren. La situation ne serait pas idéale à en croire Rémi Taffin : "C’est important d’avoir plus d’une équipe, parce que parfois nous devons considérer notre futur. Bien sûr, la discussion est plus facile si vous pouvez avoir un groupe d’équipes (...) mais cela aide, bien sûr."
Renault a franchi des pas de géants cette saison dans sa marche vers les performances du moteur Mercedes. Cependant le motoriste tricolore affiche toujours un déficit de puissance en lignes droites.