La Scuderia Ferrari doit réagir : le peut-elle ?

Les rouges ont raté leur entrée en 2014

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21 mars 2014 - 16:17
La Scuderia Ferrari doit réagir : le (…)

Il serait évidemment prématuré de tirer des conclusions définitives après une seule des dix-neuf manches prévues cette saison, mais il faut bien reconnaître que Ferrari n’a pas brillé à Melbourne. Pas si mal lotie du point de vue du moteur, très bien emmenée par ses deux pilotes et correctement préparée à ce premier Grand Prix, la Scuderia n’a pas fait fausse route mais n’a impressionné personne.

Un goût de déjà-vu pour cette équipe qui s’avoue chaque année prête à vaincre sans toutefois y parvenir. Au sortir d’une saison 2013 frustrante, elle-même précédée par une saison 2012 perdue pour une poignée de points, Fernando Alonso pourrait encore ronger son frein cette année. L’occasion était pourtant trop belle pour Ferrari de bénéficier de la remise à zéro des forces en présence avec l’apparition d’un nouveau règlement.

Critiquée, contestée, la gestion de Ferrari par Stefano Domenicali est pourtant toujours d’actualité. En contraste avec la Scuderia des années Todt, celle de Domenicali se permet de prendre du recul, d’attendre que les choses changent sans oser mettre un coup de pied dans la fourmilière. Le nombre de sursis accordés à un Felipe Massa usé en est la preuve, tout comme le peu de réactions manifestées suite à la perte de deux titres mondiaux en trois saisons.

Ayant enfin décidé de rompre avec les traditions et d’engager deux champions du monde sous son toit, il paraissait évident que Ferrari voulait inverser la dynamique et amorcer un nouveau tournant. Peu ennuyée lors des essais de pré-saison, elle semblait avoir le potentiel pour jouer les premiers rôles et le principal débat la concernant abordait la lutte intestine qui allait faire rage entre Alonso et Raikkonen, surtout dans le cas où les F14T seraient des candidates régulières à la victoire.

Il n’en fut rien en Australie, notamment parce que le duel tant attendu n’a pas eu lieu. Alonso a dominé Raikkonen et ce dernier a d’ailleurs reconnu être en délicatesse avec sa monoplace tout au long du week-end, notamment en termes de réglages. Mais le vent de panique souffle tout de même à Maranello, là où chaque mot est toujours mesuré. Fernando Alonso a été clair : « Nous devrons faire mieux en Malaisie » a-t-il lâché après la course, après avoir souligné qu’il n’avait pu dépasser personne en course et que Raikkonen avait terminé juste devant les Toro Rosso.

Stefano Domenicali a soulevé les différents soucis rencontrés lors de la manche d’ouverture, a commencé par un moteur impossible à exploiter à fond. « C’est un problème que nous devons résoudre pour la Malaisie, puis encore nous améliorer après » a reconnu l’Italien. Travailler sur l’équilibre de la voiture avec Kimi Raikkonen sera un autre objectif principal pour Ferrari afin que le Finlandais se sente à l’aise et puisse se remettre au niveau de son équipier.

Si ces améliorations devraient nous permettre d’assister à la lutte tant attendue, on peut se poser la question de la place qu’elle occupera dans la hiérarchie globale. Comme toujours, Ferrari n’inspire pas confiance et l’on peut craindre un temps de réaction trop lent pour passer au-delà des soucis. Il faudra évidemment gérer mieux les stratégies, puisque dans la cohue de l’entrée en piste de la voiture de sécurité, Ferrari est la seule à avoir vu ses monoplaces bloquées l’une derrière l’autre près des garages.

La malchance de Massa et l’absence des Red Bull dans le top 10 a bien aidé le cheval cabré en Australie, et les points obtenus sont très importants pour garder du positif de ce premier rendez-vous que l’on pourrait qualifier de raté. S’il semble acquis que Ferrari sera encore en difficulté jusqu’au retour en Europe, il faut espérer qu’elle saura changer la dynamique avec l’arrivée massive d’améliorations sur la monoplace, surtout dans cette course au développement que va être 2014.

Il ne faudrait pas, en revanche, que le scénario de 2013 se répète. Ferrari avait vu la concurrence la dominer très rapidement après un Grand Prix d’Espagne triomphal, et l’avance qui était la sienne sur les manches d’ouverture s’était rapidement transformée en retard. La donne est différente cette saison puisque le retard est déjà colossal après la première manche et que, même si elle peut s’appuyer sur eux pour progresser, ses pilotes ont un niveau d’exigence aussi élevé que leur statut et leur palmarès.

Moins impliqué en interne mais tout autant exigeant, le public italien mettra sans aucun doute une pression énorme sur la marque qui représente l’Italie en Formule 1. Les tifosi sont dévoués à Ferrari et attendent en retour que les monoplaces rouges brillent en course. Compte tenu des moyens injectés et des pilotes engagés, sur lesquels personne ne voudra logiquement remettre la faute, Ferrari ne peut pas se permettre une autre année ratée et devra se ressaisir dans un délai très court pour que ses champions du monde s’affichent de nouveau sur les podiums de la F1.

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