La Formule 1 ne peut plus suivre le développement des voitures de route
Sinon cela finira mal selon Ross Brawn
En 2016, la gouvernance de la Formule 1, composée de la FOM, des équipes et de la FIA, ont décidé de prendre à nouveau le virage de l’amélioration du spectacle dans le sport.
Dès cette année nous verrons donc à nouveau des monoplaces plus rapides et plus difficiles à piloter. Ce qui envoie un bon signal aux fans.
Reste l’image donnée par les moteurs turbo hybrides, souhaités par la FIA il y a quelques années. Ils sont effectivement très puissants et efficaces mais aussi très coûteux. Ce sujet sera évidemment à l’étude par Liberty Media, comme le confie Ross Brawn.
"Il y a eu un débat il y a quelques années : la Formule 1 devait servir aux voitures de route. Maintenant, je pense que nous sommes un peu à la croisée des chemins," confie le nouveau manager de la F1.
"Les voitures se développent aujourd’hui plus rapidement que n’importe quand dans l’histoire. Nous avons maintenant des hybrides, des 100% électriques et il y a même des voitures à hydrogène. Mais nous avons aussi les premières voitures autonomes, capables de rouler seules."
"J’ai moi-même une voiture qui me permet d’enlever les mains du volant sur l’autoroute et elle peut continuer ainsi, tout seule, en surveillant les lignes blanches et l’environnement autour d’elle. Et ça clairement, ce n’est pas ce que nous voulons en Formule 1."
"Sommes-nous arrivés au moment où la F1 et les voitures de route commencent à nouveau à prendre de la distance l’une par rapport à l’autre ? Si nous continuons à dire que la F1 doit s’aligner avec ce qui se fait pour la route, alors nous finirons avec une F1 100% électrique capable de se piloter toute seule. Personne ne veut de ça !"
"Nous nous sommes engagés en partie sur la voie de l’hybride, et les moteurs d’aujourd’hui son fabuleux en termes de technologie, mais je veux lancer le débat avec les constructeurs pour savoir quel serait leur moteur de course pour l’avenir."
Brawn espère les convaincre qu’il faudra une décision à un moment ou un autre.
"Les constructeurs devront tous reconnaitre que si nous persistons à vouloir trop suivre ce qui est fait pour la route, l’électrique serait la seule solution et je ne pense pas que c’est ce que doit être la Formule 1. Cependant, je n’ai pas la solution. Je ne dis pas que nous devons revenir à l’ère d’avant parce que ces V6 sont fabuleux. Et d’ailleurs nous ne l’avons pas fait assez savoir."
"Je dis juste que je ne vois pas comment nous pourrons également continuer sur ce chemin sans rien changer. Il faut donc se réunir avec les constructeurs et comprendre leurs objectifs, pourquoi ils investissent autant en Formule 1, afin de voir quel chemin tracer pour les moteurs du futur."
Mercedes et Renault ont clairement fait savoir que leur engagement en Formule 1 devait être lié à leurs performances commerciales, en termes de vente.
"Oui, la recherche et le développement sont une des justifications de leur présence, et nous le respectons. Nous devons trouver une solution quelque part. Mais je ne crois qu’aucun constructeur va nous dire de continuer de suivre la technologie des voitures de route parce que nous savons comment ça va se terminer."
"Le bruit est une part de l’émotion et le manque de bruit de ces moteurs est une critique constante. Le bruit et la passion ont disparu. Comment pouvons-nous retrouver ça ? Peut-être que nous le pourrons pas, peut-être qu’il faudra vivre avec et trouver des solutions pour l’avenir. C’est un débat très important à avoir, sans oublier que nous devons respecter que les constructeurs ont beaucoup investi sur ces moteurs et en Formule 1. Vous ne pouvez pas effacer ça d’un coup."