La Force India VJM05, côté technique

Interview avec le directeur technique de Force India

Par Franck Drui

5 février 2012 - 12:47
La Force India VJM05, côté technique

Andrew Green, le directeur technique de Force India, fait le point sur la technique de la nouvelle VJM05 et ce qui a aiguillé sa conception.

L’hiver dernier vous avez changé de philosophie pour vos F1. Cela a commencé à payer avec la VJM04 lors de la deuxième moitié de saison. Qu’en est-il pour 2012 ?

Notre approche est d’utiliser cela comme une bonne base à développer. Nous avons bien plus de confiance dans l’aérodynamique de cette nouvelle voiture que celles des années précédentes. En 2001, de Barcelone à la fin de la saison, chaque évolution apportait une amélioration et nous en avions à chaque course. Nous sommes donc heureux que la stratégie paye et se voit sur la conception de la VJM05. Il y a un peu de retour en arrière à cause de l’interdiction des diffuseurs soufflés mais nous avons mis toute notre attention à retrouver les appuis perdus dans l’histoire.

Comment résumeriez-vous la nouvelle voiture ?

Je dirais qu’elle est plus aboutie et raffinée que nos précédentes. Elle semble plus agressive et prête à décrocher de bons résultats. C’est la voiture qui montre pleinement la direction aérodynamique que nous avons pris fin 2010. Elle est assez différente, ce qui est bon signe. Les performances en soufflerie sont très encourageantes. Maintenant il reste juste une inconnue de taille : savoir où en sont les autres et on ne le saura pas avant Melbourne.

Quel impact ont-eu les changements de règles ?

Visuellement, c’est bien sûr la hauteur réduite du nez à l’avant qui provoque le plus gros changement. Et il y a aussi les règles sur les échappements. Pour le reste, c’est très subtil.

Vous utilisez toujours la boîte de vitesses de McLaren. A-t-elle évolué ?

Oui, elle est plus petite et plus légère. C’est encore une superbe boîte, bien conçue, très fine, comme on peut l’attendre d’une équipe comme McLaren.

Le KERS de Mercedes était une nouveauté pour vous l’an dernier. Cela a-t-il bien marché pour vous ?

C’était aussi simple que de lire un livre et de le fermer. On ne pouvait rêver meilleure intégration. C’est un système fantastique et nous sommes très heureux. Pour 2012, quelques détails changent mais, fondamentalement, c’est le même système que la saison passée.

En 2011, la VJM04 a été compétitive sur tous les circuits, une première pour l’équipe...

Nous gardons la même philosophie donc cela devrait être encore vrai. Peut-être que nous sommes allés un peu trop loin dans l’autre direction l’an dernier, en devenant meilleur sur circuit lent et moins bon sur circuit rapide. On savait que nous ne serions plus aussi compétitifs à Monza alors nous veillerons à corriger cela pour 2012.

Pirelli a été la nouveauté de 2011. Après une année d’apprentissage, comment cela a-t-il impacté le dessin de la VJM05 ?

Nous avons beaucoup appris des pneus et bien entendu toutes ces connaissances ont été incorporées dans le design de la VJM05. Nous nous sommes donnés un peu de marge de manœuvre sur les suspensions et leurs caractéristiques afin de pouvoir les adapter à chaque circuit aux pneus qui seront sélectionnés. C’est une nouveauté de notre voiture que nous comptons bien exploiter.

En d’autres mots, l’an passé vous n’étiez pas en mesure d’ajuster certaines choses comme vous le vouliez ?

Exactement, on s’est mis nous-mêmes dans un coin dans certains domaines. On a bien vite reconnu qu’il fallait en sortir mais on ne le pouvait pas ! Tout cela a été corrigé sur la voiture 2012.

A cette époque de l’année, en 2011, tout le monde parlait du DRS, l’aileron arrière mobile. Y a-t-il eu des changements pour cette année ?

Il y a en effet eu beaucoup de développements sur l’aileron arrière l’an dernier et ça s’est calmé vers la fin de la saison, quand tout le monde a appris comment s’en servir au mieux. Cela ne devrait donc plus être un sujet de concentration en 2012. On a poursuivi le développement de notre système de l’an passé, que nous pensons raisonnablement compétitif. Nous veillerons à le faire évoluer encore au début de l’année mais pour être honnête, les changements seront minimes.

De manière générale, la stabilité relative des règles rend-il plus dur le fait de trouver des améliorations ?

Oui, avec de la stabilité, les gains en soufflerie sont de plus en plus petits et plus durs à trouver. Il faut donc réfléchir davantage pour améliorer. Cela se voit en soufflerie si vous continuez sur la même route, alors il faut chercher à penser autrement pour trouver de l’appui. Il y a deux ou trois domaines que nous explorons en ce moment et qui devraient porter leurs fruits.

Cela permet aussi de resserrer la grille, nous aimerions bien courir plus près des meilleurs. Il y avait une vraie première division l’an dernier et ce serait bien de leur coller aux basques. C’est bien notre objectif !

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