La FIA évoque le sujet de la sécurité lors de son congrès au Mexique
Protections, commotions, danger et spectacle
Le directeur de course en F1 Charlie Whiting et l’ancien délégué médical en Indycar Steve Olvey ont été questionnés au Mexique, où se tient le Conseil Mondial de la FIA, à propos de la sécurité, des chocs et des risques en sport automobile. Voici ce qu’il en est ressorti.
Charlie, pouvez-vous nous parler des travaux actuels concernant la sécurité en Formule 1 ?
« Nous travaillons en étroite collaboration avec les équipes et je dois dire qu’elles y mettent de la bonne volonté. Nous développons toutes sortes de choses, comme des parois renforcées pour les cockpits ou une standardisation des structures de protection contre les impacts de côté, entre autres. Notre plus gros chantier reste tout de même de fournir davantage de protection frontale aux pilotes contre les objets et autres débris. »
Steve, nous avons pu être témoins d’un certain nombre de chocs violents dans les sports mécaniques ces derniers mois, comme l’accident de Fernando Alonso pendant les essais hivernaux. Êtes-vous inquiet ?
« Je suis très préoccupé par les chocs qui engendrent des commotions cérébrales. Quand un pilote sortait d’un accident il y a 10 ou 15 ans, on se disait ‘oh ça va, ça n’est qu’une commotion’. Mais avec les exemples du hockey ou du football américain, nous savons dorénavant que ce genre d’incidents rapprochés sont néfastes et peuvent causer des troubles sévères. »
« Tous les jeunes qui font du karting sont susceptibles de subir une commotion cérébrale, et il est important que nous apprenions à les diagnostiquer plus vite : les symptômes n’apparaissent qu’entre 24 et 48 heures après le choc initial et le diagnostic doit être plus rapide pour éviter aux accidentés de reprendre la compétition trop tôt, d’endommager leur cerveau et risquer de graves maladies plus tard. »
L’un des ingrédients-clef de la NASCAR et de l’Indycar reste les accidents en piste dus aux voitures qui se suivent de très près. Les fans adorent mais l’exercice est très risqué. Quel est votre point de vue sur l’équilibre danger/spectacle, Steve ?
« Je suis moi-même mitigé à propos de cet équilibre parce que les courses sont passionnantes, mais peut-être finalement plus effrayantes que palpitantes. J’ai discuté avec deux ou trois pilotes d’Indycar et je comprends ce qu’ils veulent dire : si les règles sont telles que tout le monde se trouve groupé, des moins bons jusqu’aux cadors, la situation devient très dangereuse. À Fontana en Californie, ils foncent à 320 km/h roue dans roue et il suffit qu’un seul des pilotes les moins accomplis se décale un peu trop pour déclencher une réaction en chaîne et que ce soit le chaos. »