La F1 de 2014 donne du travail aux délégués techniques
Elle est plus complexe pour eux aussi
Les moments qui suivent directement les Grand Prix de Formule 1 sont connus pour être très chaotiques. Les émotions mêlées des pilotes et membres d’équipe les font arpenter la voie des stands pour aller féliciter leurs collègues, leurs amis et même leurs adversaires. Mais ce chaos est superficiel et s’arrête dès que les célébrations se terminent, laissant place à une organisation précise et rodée. Tout le long du parc fermé, les commissaires se penchent sur les monoplaces par petits groupes, vérifient qu’elles ont fini la course en respectant le règlement technique et téléchargent les données du Grand Prix qui seront analysées avant la publication du résultat officiel.
Tous ces contrôles routiniers ne sont pas les seuls effectués lors des week-end de course puisque dès l’arrivée des monoplaces sur le circuit, quelques jours avant la course, les délégués techniques de la FIA sont en alerte et s’emploient à la vérification complète des Formule 1 afin de s’assurer qu’elles respectent au pied de la lettre le règlement technique. Un petit rappel à l’ordre envers les ingénieurs dont les idées et l’esprit de perfectionnement cherche à flirter avec les limites préconçues.
Avec la révolution technique opérée cette année et de par la complexité des systèmes exploités, notamment le bloc propulseur turbo hybride, le travail des délégués techniques s’est métamorphosé et surtout complexifié.
"C’est un monde différent, ça n’a rien à voir avec les anciennes voitures" explique le délégué technique Jo Bauer, dont l’équipe d’une dizaine de personnes rend ses conclusions directement à Charlie Whiting, le directeur de course. "Toute la zone dans laquelle se concentre notre travail est totalement différente. Nous avons appris beaucoup au travers des essais d’avant saison et nous avons besoin de nous organiser pour y arriver. Cela va être délicat et chronophage cette année mais nous sommes prêts".
Les personnes de l’équipe de Bauer arrivent le mercredi précédant la course sur les circuits, à l’exception des circuits à très grande distance et de Monaco dont les premiers essais libres se déroulent le jeudi. Seuls les délégués chargés d’analyser les logiciels arrivent un jour plus tard.
"Le mercredi, tout doit être opérationnel à midi" poursuit Bauer. "Les équipes ont ensuite le choix de venir tester de manière privée la résistance des monoplaces aux contraintes et de faire les vérifications de mesures voulues, mais elles doivent réserver un créneau pour cela. Puis le jeudi matin, à partir de 8h30, nous sommes sur le circuit pour les premières vérifications techniques. Les personnes chargées de ces vérifications assistent à un briefing et débutent à 10h. Le travail consiste globalement à vérifier que toutes les voitures respectent nos demandes en termes de sécurité".
"Chaque pays propose le service de 30 personnes et nous les divisons en équipe de plateforme, en équipe de vérification des pneus et d’autres sont chargés de procéder aux vérifications dans les garages. Chaque voiture est vérifiée et cela doit être fait avant 16h, lorsque nous soumettons nos rapports aux commissaires qui publient la liste des engagés".
A partir de ce moment-là, un week-end à l’ancienne n’aurait impliqué que des vérifications régulières, notamment des échantillons de carburant des équipes avant et après chaque session en piste. Ils auraient également consulté l’usage des moteurs, vérifié l’état parfait des sceaux de contrôle placés sur certaines pièces par la fédération, les pneus et procédé à une vérification logicielle des systèmes dans les voitures, et ainsi de suite jusqu’à l’après course.
Bauer le confirme, même si la méthode reste la même, le travail a bien changé : "Nous continuons les vérifications régulières sur tous les aspects des voitures durant le week-end mais la forme de la charge de travail de l’équipe technique a drastiquement changé".