L’évolution de Max Verstappen vue par son père

Entre 1994 et 2003, Jos Verstappen a disputé 107 Grands Prix de Formule 1 et aujourd´hui, c´est son fils Max qui roule en catégorie reine. Malgré le jeune âge du pilote Néerlandais, la majorité du paddock le considère comme un futur champion.

En qualité de père et d´ancien pilote de F1, Jos Verstappen est le mieux placé pour parler de l´évolution de son fils. Il rapporte que le désir de piloter de Max ne s´est pas fait attendre.

« Max s´est exprimé sur son envie de rouler en kart à l´âge de 4 ans et demi » révèle Jos Verstappen à Speedweek.

« À cette époque, j´étais encore en Formule 1, au sein de l´écurie Arrows. Bien sûr, j´ai moi-même pensé à initier mon fils au kart, mais je voulais attendre qu´il ait 6 ans car selon moi, on comprend mieux et on assimile plus de choses à partir de cet âge-là. Mais non, Max a dit de manière claire et nette qu´il voulait avoir un kart et qu´il le voulait tout de suite. »

Pour l´ancien pilote, il y a eu un moment décisif où il a compris que son fils pouvait faire carrière en sport automobile. Max était rapide mais face à des enfants un peu plus âgés et expérimentés, il était plus lent. Et puis un jour le déclic.

« Un jour, alors que Max avait six ans, Genk, notre circuit habituel, était fermé à cause de travaux. Nous nous sommes alors rendus sur une autre piste, sur laquelle il n´était pas très confiant. Il fut ce jour-là immédiatement compétitif : je n´ai plus eu à le conseiller. À ce moment précis, je me suis dit qu´il avait compris. »

Le savoir-faire de Jos a été un avantage pour accompagner au mieux Max dans son évolution. Le plus important dans un premier temps : que son fils accumule le plus d´expérience possible.

« Nous avons concouru parallèlement dans deux catégories, car je voulais le faire rouler le plus possible. C´était important pour moi qu´il travaille beaucoup en kart, afin qu´il approfondisse sa connaissance de son véhicule. »

Les manœuvres de dépassement sont indubitablement l’un des points forts du pilote Red Bull, et Jos Verstappen explique que les prouesses de son fils dans ce domaine sont le fruit d’un long travail.

« Un pilote doit observer finement son adversaire, espionner ses faiblesses. Max a travaillé cet aspect pendant des années : quand il perdait du temps en dépassant, j´essayais de lui expliquer comment il pouvait mieux faire. Au bout d´un moment, il a tellement bien assimilé mes conseils que j´ai par la suite dû lui interdire de dépasser là où c´était trop facile, en lui disant qu´il n´avait le droit de faire ce genre de manœuvres qu’aux endroits où les autres n´attaquaient pas : les virages. C´est la raison pour laquelle aujourd´hui, on a l´impression que Max est capable de doubler partout. Il a beaucoup travaillé et réfléchi à tout ça par lui-même, et ça explique aussi pourquoi il est très mature pour son âge. »

L´ancien pilote n´a en revanche eu aucune influence sur le calme olympien dont son fils fait preuve en toute circonstance.

« Le flegme dont il fait preuve est typique de son caractère, il a toujours été comme ça. Je sais que je ne suis pas la personne la plus facile à vivre et j´ai beaucoup exigé de Max. Mais il a tenu le coup : il a toujours été mentalement très fort. Par la suite, au fil des victoires, il a naturellement développé une énorme confiance en lui. »

Pour Jos Verstappen, l´ultime tournant dans l´évolution de la carrière de son fils a eu lieu il y a deux ans, « en juin 2014. Max roulait en Formule 3 et beaucoup de gens de la Formule 1 se sont intéressés à lui et les bonnes personnes se sont présentées à nous. C´est arrivé assez vite, car on n´a pas besoin de s´y prendre à deux fois pour montrer à un gars comme le Dr. Helmut Marko ce qu´est le talent. »