Kubica se dit prêt à faire un retour en tant que titulaire

Il ne serait pas ici si ce n’était pas le cas

Par Emmanuel Touzot

12 mai 2018 - 10:29
Kubica se dit prêt à faire un retour (…)

Robert Kubica a fait son retour dans une séance d’essais officielle hier, à Barcelone, et assure avoir les capacités nécessaires pour piloter en course. Le Polonais, très gravement blessé dans un accident de rallye en 2011, possède un bras presque totalement handicapé, avec une atrophie du poignet qui semble difficile à surmonter.

Il a pourtant largement devancé Lance Stroll, mais les caméras embarquées ont montré une main droite quasiment inutilisée, immobile, ce qui laisse penser que le pilote pourrait avoir des difficultés sur la durée d’une course. Il s’en défend toutefois.

"Je l’ai vu en essais hivernaux, je le vois maintenant" explique-t-il. "Savoir ce qu’il me manque, s’il me manque quelque chose, c’est une bonne question, puisque je suis au volant tous les deux mois. Si j’avais la chance de piloter toutes les semaines, j’aurais encore plus moyen de progresser."

Lorsqu’on lui demande s’il cherche à revenir, sa réponse est limpide : "Si je n’essayais pas cela, je ne serais pas ici. J’apprécie cette chance. Cela me donne l’opportunité de vivre ma passion. Mais je pense à ce qu’il se passera dans le futur."

Le pilote explique ensuite justement sa manière de piloter, qui montre clairement que sa main droite accompagne simplement le volant et ne lui donne que très peu de force.

"Je pilote comme mon corps et mes limites me laissent le faire. Après mon accident, j’ai découvert que pour prendre un rond point dans une voiture de route, vous n’avez pas besoin d’attraper le volant, vous pouvez utiliser la friction pour tourner. Une F1 n’est pas une voiture de route, mais j’ai aussi été à une école où l’on donne un oiseau dans la main, et vous devez l’attraper pour l’empêcher de s’envoler, mais pas trop serrer pour ne pas l’effrayer. C’est la même manière de tenir le volant."

"Quand je pilotais dans le passé, en Malaisie lors d’un de mes premiers week-ends en 2006, il y avait une vidéo où l’on me voyait piloter avec trois doigts de la main ouverts. Les ingénieurs étaient choqués et m’ont demandé pourquoi. Je leur ai répondu ’Je ne sais pas. Probablement que l’on n’a pas besoin d’utiliser toute la force que l’on a. On a juste besoin d’utiliser ce qui est nécessaire’."

"Probablement que la manière dont je pilote est suffisante pour ce que je fais, sinon je ne serais pas ici et je n’aurais pas cette opportunité. Je n’aurais pas une séance d’essais prévue mercredi dans laquelle il est prévu que je fasse 160 tours. Je sais que c’est très différent d’il y a dix ans, mais le résultat est le même, ou presque."

Nettement devant Lance Stroll hier, le Canadien ayant écourté sa séance après une visite du bac à graviers, Kubica assure qu’il ne veut pas tirer de conclusion hâtive au sujet des chronos effectués en essais, ne les estimant pas assez pertinents.

"Non, car je connais ma valeur et je n’ai pas à regarder les chronos. C’est très simple. Bien que ça semble bizarre, souvent les gens oublient que le sport auto est un sport et que les sportifs s’entraînent aussi souvent que possible. Je ne pilote pas souvent mais c’est déjà la sixième ou septième fois et ça devient plus naturel, ce qui est une bonne chose."

"Tous les sportifs, quel que soit le sport, essaient que ça soit au maximum naturel car cela est plus confortable, et c’est une meilleure façon de faire les choses. Cela fait plus de deux mois que j’ai piloté ici, ce n’est pas simple, les choses changent, les conditions sont différentes, mais j’ai plutôt bien géré cela et j’en suis content."

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