Kubica, des séquelles trop importantes pour revenir ?

Sirotkin serait alors le meilleur choix sportif pour Williams...

Par Emmanuel Touzot

25 décembre 2017 - 16:10
Kubica, des séquelles trop importantes

Les blessures de Robert Kubica pourraient jouer un rôle au moins aussi important que l’aspect financier dans la quête d’un retour en Formule 1 pour le Polonais. Ses chances semblent avoir chuté au moment où les sponsors de Sergey Sirotkin ont annoncé la somme qu’ils étaient prêts à investir dans la carrière de ce dernier, mais la confrontation directe entre les deux pilotes a également tourné à l’avantage du Russe.

C’est en tous cas ce qu’indiquent tous les rapports qui ont été faits de la séance d’essais d’Abu Dhabi, où Williams a fait tourner Kubica et Sirotkin au volant de sa FW40.

Moins bien soutenu financièrement, Kubica aurait montré des faiblesses dans son rythme de course et surtout, n’aurait pas rassuré dans sa capacité à tenir pour une course complète, et donc sur l’ensemble d’une saison.

Après tout, son accident de rallye en février 2011 lui a quand même valu 17 opérations pour réparer l’amputation partielle qu’il avait causé. Les progrès de la médecine ont permis à Kubica de garder son bras et sa main et de récupérer une grande partie de leur mobilité, mais est-ce suffisant pour revenir en Formule 1 ?

Il ne faut pas oublier que le Polonais avait d’abord exclu définitivement un retour en compétition sur circuit, lorsqu’il s’est lancé dans son aventure en rallye, où il a décroché le titre mondial en WRC2.

L’étroitesse du cockpit d’une monoplace et son incapacité à se mouvoir totalement par la force et l’agilité des poignets semblaient insurmontables pour envisager de piloter de nouveau une monoplace. Il a déjoué les pronostics sur ce point mais entre pouvoir piloter une monoplace et être compétitif au volant d’une Formule 1, la différence est énorme.

Ses essais sur d’anciennes générations de monoplaces de F1 avaient été encourageants mais la plus grande difficulté à piloter celles de 2017 semble avoir posé problème, si l’on lit entre les lignes.

Renault avait donné à Kubica le premier goût d’un retour en F1 en lui faisant piloter une Lotus de 2012 pour un essai prévu sans suite. Cela avait tout de même intrigué l’équipe française au point d’offrir un test officiel à Kubica.

Rendez-vous était pris en Hongrie pour l’une des journées d’essais privés officiels avant la pause estivale, dans le but éventuel de remplacer Jolyon Palmer. Aucune communication précise n’était faite par Renault ou par l’entourage de Kubica, mais Palmer gardait finalement sa place... jusqu’à son remplacement par Sainz.

Cette volonté avouée de remplacer le Britannique trahissait alors le fait que Renault n’avait pas eu les garanties nécessaires pour offrir le volant à Kubica. A ce moment-là, le revers ne semblait pas si évident puisque l’on ne connaissait pas les soutiens financiers dont il disposait.

Ces mêmes soutiens qui, certes inférieurs à ceux de Sirotkin, ne semblent pas en mesure aujourd’hui de lui trouver une place en Formule 1. Il est donc logique de se demander si Robert Kubica n’est pas dans l’incapacité de retrouver le niveau qu’était le sien avant son accident de rallye et si, en mettant de côté l’aspect financier, il ne représente pas un plus mauvais choix sportif que Sergey Sirotkin.

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