Kubica a-t-il pris un risque inutile ?
Devait-il participer à ce rallye ?
Robert Kubica et son équipe avaient de grandes ambitions pour cette saison 2011 de F1, mais le Polonais, grand amateur de rallyes, s’est grièvement blessé dimanche passé alors qu’il participait à une épreuve de ce type, pour le plaisir.
Un pilote de F1 peut-il se permettre ce genre de fantaisie ? "Il n’est pas facile d’empêcher les pilotes d’arrêter de faire ce genre de choses peu raisonnables avant que la saison commence," commente Jackie Stewart.
Eric Boullier, le directeur de l’équipe Lotus Renault, n’a même pas essayé de l’empêcher de participer de temps à autre à une épreuve sur route. Robert Kubica avait en effet signé son contrat chez Renault à la condition d’avoir cette liberté, chose que BMW lui avait toujours refusée par le passé.
"Pour quelles raisons met-on autant de pression sur tout le monde en F1 afin que le niveau de sécurité soit le meilleur si un pilote se blesse finalement dans une autre catégorie du sport automobile ? Le pilote est l’une des clés du succès en F1. Il n’y a que lui qui peut transformer en résultats les efforts de centaines de personnes déterminées," déclare Mario Theissen, le patron de l’ex-équipe BMW de F1.
"C’est probablement la discipline du sport motorisé la plus risquée. Les voitures roulent à haute vitesse sur des routes qui n’ont pas été conçues pour la course. Et il n’y a pratiquement pas de barrières ou de murs de protection. C’est fou. Si j’avais un blâme à formuler, c’est à son équipe, qui n’aurait jamais dû le libérer. La faute est à l’écurie Renault," déclare le pilote canadien Patrick Carpentier, dans les colonnes du site de RueFrontenac.
Flavio Briatore pense lui que "personne n’est à blâmer, un accident est un accident."
Chez Ferrari non plus on ne freine pas les pilotes puisque Fernando Alonso était au ski à Val Gardena, au moment où il a appris l’accident de Kubica. Le directeur de Virgin Racing, John Booth, pense même que c’est inutile de vouloir contrôler les pilotes de F1.
"Nous avons été au ski avec Jérôme d’Ambrosio et Timo Glock il y a deux semaines. Nous leur avons dit ok, mais faites attention, restez sur la piste et tout le bla bla habituel. On est monté au sommet, les portes se sont ouvertes et ils étaient déjà partis un peu partout ! C’est dans leur nature, c’est ce qui les rend si bon. On ne peut pas les conserver dans une pile de coton."