Key : Trois mois incroyablement chargés
Changement de moteur et d’installations pour Toro Rosso
Tout comme Red Bull, Toro Rosso aura attendu presque le dernier moment pour enfin connaître le nom de son motoriste pour 2016. Et forcément, la conception de la nouvelle STR11 s’en est trouvée affectée puisque les écuries commencent à réfléchir assez tôt à la voiture pour la saison suivante. Mais James Key et ses troupes ne se sont pas laissés abattre et ont redoublé d’efforts pour être prêts à temps et installer le moteur Ferrari sous le capot de leur bolide.
« Nous venons de vivre 3 mois incroyablement chargés, a ainsi déclaré le directeur technique de Toro Rosso. En août dernier, nos plans pour la STR11 étaient déjà bien engagés mais nous avons dû changer de moteur, ce qui a eu pour effet de mettre une grande partie du projet en attente. Ça ne nous a pas empêchés de développer la voiture mais nous avons perdu en flexibilité car nous avons alors dû concevoir des éléments sans savoir quel moteur nous utiliserions. »
« Quand nous nous sommes finalement mis d’accord fin octobre, nous avons discuté des détails avec Ferrari et il est apparu qu’une tâche de grande ampleur nous attendait. En plus, nous ne nous sommes pas facilité la vie car nous avons décidé de caser le nouveau moteur sous le capot déjà conçu afin de minimiser l’impact sur les performances du reste de la voiture. »
Car sur les F1 modernes, il ne suffit pas de replacer un élément par un autre et par conséquent, tout doit être repensé.
« Les moteurs influent sur une grande partie de l’architecture des monoplaces actuelles et ne se résument pas à l’espace occupé entre le châssis et la boîte de vitesses. Les autres systèmes essentiels, comme entre autres les circuits de refroidissement, les installations électriques ou les échappements, ont tous besoin d’être redessinés, et cela affecte tout, du cockpit aux suspensions arrière. »
« Le bloc Ferrari 2015 représente déjà une belle avancée par rapport à sa mouture 2014. Nous devrions bien gagner en performances et nous rapprocher des autres écuries, en plus de bénéficier d’une bonne fiabilité puisque ce moteur a déjà tourné toute une saison. »
Et comme le moteur Ferrari n’évoluera pas, Toro Rosso a bien conscience qu’elle ne pourra compter que sur elle-même et les évolutions qu’elle apportera à sa voiture.
« Il sera clairement très important de mettre toutes nos forces dans le travail sur le châssis, reprend Key. Nous serons la seule écurie équipée d’un moteur vieux d’un an qui ne recevra aucune évolution et nous devrons donc compenser. »
« Pour cette année, nous avons voulu améliorer les performances à basse vitesse de la voiture. La saison passée, Nous avions fait de grands progrès au niveau des virages rapides et à moyenne vitesse, mais nos performances en-dessous n’étaient pas à la hauteur de nos espoirs. C’est donc un domaine qui a motivé un changement d’approche pour la voiture 2016. En plus d’avoir aussi fait évoluer nos points forts de 2015, nous avons parfois complètement changé de voie pour suivre de meilleures idées afin de corriger d’autres faiblesses. »
En 2016, le seul atout de Toro Rosso ne résidera pas que dans ses pilotes, ses mécaniciens et sa monoplace : l’écurie pourra en effet s’appuyer sur une réorganisation de sa structure, dont l’objectif affiché est de fluidifier les échanges entre ses deux sites de Faenza en Italie et Bicester au Royaume-Uni.
« Pour tout notre récent travail sur la STR11, nous avons pu profiter de nos nouvelles installations de pointe à Faenza. Le groupe technique dans sa quasi-intégralité a pu être rassemblé dans le même bureau, facilitant ainsi la communication. Les départements conception, performance et simulation sont donc assis côte à côte, et de nouvelles installations de recherche et développement et d’assemblage ont aussi vu le jour, rendant l’équipe plus efficace qu’avant. »
« D’autres infrastructures ont été améliorées et nous disposons maintenant de nombreuses salles de vidéoconférence pour des communications facilitées avec notre département technique de Bicester. C’était une chose essentielle afin de permettre un meilleur fonctionnement de ces deux complexes basés dans deux pays différents. Et pour finir, le site de Bicester aussi a été revu, avec de nouvelles installations en parallèle de notre soufflerie et du département aérodynamique. »
Et Key espère bien que ces changements permettront enfin à l’équipe d’atteindre son objectif manqué de 2015, à savoir la 5e place au championnat constructeurs.
« Avec tout ça, l’objectif 2016 sera le même que la saison passée. Ce ne sera pas facile, mais nous savons que nous avions le châssis et les pilotes pour l’atteindre en 2015 si nous n’avions pas rencontré autant de problèmes en chemin. Nous essaierons donc à nouveau en 2016. »