Kaltenborn : Je ne pense pas que ce soit bien d’avoir deux moteurs différents

"Il faut mettre fin au développement"

Par Franck Drui

30 octobre 2015 - 12:08
Kaltenborn : Je ne pense pas que (...)

Si Force India et Sauber se sont unies pour porter plainte devant la Commission Européenne contre la répartition des revenus distribués par la FOM, les deux écuries n’ont en revanche pas le même point de vue à propos de l’introduction éventuelle d’un moteur moins onéreux équipé uniquement d’un KERS. En effet, l’écurie suisse estime qu’en fait de nouveau propulseur, il serait préférable de réduire les coûts pour les équipes clientes.

« Je ne pense pas que ce soit bien d’avoir deux moteurs différents, déclare la directrice de Sauber, Monisha Kaltenborn. Je sais de notre expérience avec un motoriste qu’il ne souhaite pas qu’il y ait différents types de propulseurs au sein d’un même championnat. Je me demande d’ailleurs comment on peut techniquement arriver à une équivalence entre les deux. Il ne suffit pas de dire que la puissance disponible est de tant de chevaux pour que ce soit réglé. Si on commence à jouer sur la masse de la voiture, l’alimentation en essence, le ravitaillement, il faut tout prendre en considération. Je ne vois pas comment ce serait possible, et je ne suis donc pas en position de dire si c’est quelque chose que je souhaite ou non. »

« Entendons-nous bien, les nouveaux moteurs hybrides sont l’une des principales causes d’augmentation des coûts par rapport à 2013, et c’est bien ce qui nous gène. Mais en prenant du recul, la Formule 1 ne sera pas bien vue si on commence à éloigner les règles des technologies pertinentes sur le marché d’aujourd’hui. La F1 est là pour représenter ces technologies de pointe. Les gens y accordent de l’importance et nous ne devrions pas fermer les yeux sur cette réalité. Je ne pense pas qu’il soit juste de commencer à discuter sans avoir une idée ou une vision très concrète de ce à quoi on veut en venir. »

De 8 millions d’euros pour les anciens V8, la facture a grimpé à 20 millions pour les V6 hybrides. Et Kaltenborn estime qu’avec la poursuite du développement, il est impossible que le tarif diminue.

« Si on nous avait dit que cette technologie coûterait 20 millions d’euros, quasiment tous les clients auraient voté contre. Un prix de 10 millions aurait été acceptable. »

« Il faut aussi mettre fin au développement, comme d’autres séries font. En DTM par exemple, ils ont vu qu’il y avait des différences entre une équipe et les autres, et ils se sont mis d’accord pour mettre en place des règles qui permettraient aux autres de rattraper leur retard. Poursuivre le développement ne permet en aucun cas d’avoir un moteur abordable, à moins qu’une règle ne précise qu’il coûtera telle somme aux clients quoi qu’il arrive. »

Sauber est en revanche prête à investir sur un simulateur. En effet, Hinwil n’en dispose pas, contrairement à la grande majorité des équipes.

« Nous sommes proches de prendre une décision à ce sujet. Nous étudions les différents systèmes qui existent. Ensuite, cela prendra 3 à 6 mois avant que l’on puisse en tirer des données sérieuses, en corrélation avec la piste. Mais nous sommes proches de faire notre choix. »

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