Jean Todt justifie la présence de la F1 à Bahreïn
La FIA ne s’occupe que de sport et le sport c’est bien...
La présence du championnat de F1 cette fin de semaine à Bahreïn cautionne-t-elle les agissements du pouvoir très autoritaire de ce pays ? Probablement pas, car l’organisation de cette course de F1 met aussi en évidence les très sérieux problèmes auxquels ce pays et ses habitants doivent faire face.
Toutefois, cette présence provoque aussi la colère des gens qui se battent pour leurs libertés fondamentales depuis le mois de février de l’année passée. Pour montrer leur colère, ils manifestent et le pouvoir en place riposte, ce qui allonge malheureusement la liste des victimes...
Que pense Jean Todt de tout cela ? "J’aurais été très ennuyé s’il s’agissait d’une majorité de la population," déclare le président de la FIA. "Pour l’instant, il ne s’agit que de 10% de la population qui proteste. Devions-nous pénaliser 80 ou 90% parce que 10% étaient contre ? Ma réponse est non. Ma réponse est qu’une grande majorité de la population désirait cette course."
La sécurité est-elle garantie alors pour la course ? "La certitude n’existe pas, elle n’existe dans aucun domaine. Si vous me demandez si je suis confiant du bon déroulement de la course, je vous réponds oui, sans aucune hésitation."
Certains se disent que l’image de F1 ne sortira pas grandie par ce déplacement à Bahreïn, mais Jean Todt n’est évidemment pas de cet avis. "Je suis désolé par ce qui a été rapporté. Je ne suis pas persuadé que ce qui a été rapporté correspond à la réalité de ce qu’il se passe dans ce pays. La F1 est forte, c’est une marque qui a une image très forte et je crois que toutes les personnes à qui j’ai parlé et qui font partie de différentes équipes sont très contentes d’être ici. On m’a même dit que cela aurait été une erreur de ne pas venir ici. Il faut que les journalistes parlent à ces personnes, car c’est ce que la plupart des patrons d’équipe m’ont dit."
"Malheureusement, je n’ai pas vu ces commentaires dans les médias. Mais je respecte les médias et je respecte ce qu’ils écrivent, mais ce n’est pas ce que j’ai vu et ce n’est pas ce qui m’a été dit par les différentes personnes à qui j’ai parlé," ajoute Jean Todt.
Les autorités de Bahreïn n’utilisent-elles pas cette course pour tenter de démontrer (sans succès) que le pays est uni derrière son Grand Prix ? "Je veux me tenir éloigné de toute considération politique, car comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas la mission de la FIA, ni des autres fédérations internationales. On a pu le constater aussi avec les Jeux olympiques organisés à Pékin en 2008. C’est aussi arrivé à la FIFA avec leur coupe du monde. Nous ne devrions pas entrer dans ces polémiques. C’est un événement sportif. Si cet événement aide à ce qu’une solution soit trouvée, ce serait une bonne chose aussi pour le sport. J’ai lu quelques déclarations de Nelson Mandela à propos des bienfaits du sport sur les problèmes du monde. Je serais fier que la F1 ait contribué à ça," conclut le président de la FIA.
Précisons encore que le Grand Prix d’Afrique du Sud avait été retiré du calendrier du Championnat du monde de Formule 1 en 1986 suite aux sanctions internationales imposées à l’Afrique du Sud en raison de sa politique d’Apartheid. Quatre ans plus tard, Nelson Mandela était libéré après avoir passé 27 ans en prison.