Jacques Villeneuve critique envers l’IndyCar
« Certains croient jouer à une sorte de jeu vidéo »
Champion du monde de Formule 1 en 1997, Jacques Villeneuve est aussi connu pour avoir remporté le championnat IndyCar et les 500 Miles d’Indianapolis en 1995. Mais l’ancien pilote Williams a également vécu un drame personnel avec le décès de Gilles Villeneuve, son père, en 1982 durant les essais qualificatifs du Grand Prix de Belgique de F1. Alors forcément, l’accident mortel de Dan Wheldon, dimanche dernier à Las Vegas, ne peut laisser le Québecois indifférent. Loin de là...
« C’est très triste pour les membres de sa famille qui vont devoir vivre avec ça », a déclaré le champion de 40 ans à Auto123.com. « Malheureusement, il est impossible d’éviter les accidents en courses automobiles. Le pauvre Dan était un excellent pilote. Il avait gagné deux fois les Indy 500. Mais il n’avait rien à voir avec l’accident survenu loin devant lui à Las Vegas. Il n’était que le passager de sa voiture ».
Mais Jacques Villeneuve est ensuite revenu sur les conditions qui ont entouré ce drame. « Ces pistes ovales ne sont pas adaptées aux monoplaces », a critiqué le vainqueur de 11 Grands Prix en F1. « Elles sont prévues pour des bolides de NASCAR qui sont fermés et conçus pour rouler sur ces circuits. C’est tenter la chance que de courir sur ce type de circuit. De plus, c’est trop facile d’être à la limite avec ces voitures. J’ai fait de l’ovale et quand je courais en series CART (ancien nom de l’IndyCar, ndlr), on avait plusieurs ovales qui exigeaient du pilotage, car il fallait freiner, placer la voiture en glisse, et se laisser de la place les uns les autres. Mais là, tout le monde roule le pied dans le tapis. Cela signifie que des pilotes moyens peuvent rouler très vite. Cela groupe le peloton et crée un trafic monstre, et des accidents ».
« Les gens oublient que la course automobile est dangereuse », a poursuivi Villeneuve. « Tout le monde croit que le sport automobile est super sécuritaire, car il n’y a presque plus de fatalités. Faux. Et les jeunes pilotes ne semblent pas se rendre compte des dangers. Quand j’ai essayé la Ferrari 312T3 de mon père à Goodwood, je me suis rendu compte à quel point la course était dangereuse à cette époque et que les pilotes devaient se respecter. Aujourd’hui, ça pilote différemment. Certains croient jouer à une sorte de jeu vidéo ».
Le Québecois a également précisé que selon lui, la vitesse n’est pas toujours la coupable dans un accident grave. « Il n’est pas nécessaire de rouler à 300 km/h pour se faire mal », a-t-il livré. « Regardez ce qui est arrivé à Felipe Massa il y a de cela quelques années quand il a reçu un ressort métallique en plein dans le casque. Quelques centimètres à côté et il y laissait sa peau. Le danger n’est pas relatif à la vitesse du véhicule ».