Interview exclusive de Mario Andretti (Partie 1)

Ce week-end la Formule 1 retourne aux Etats-Unis pour la première fois depuis plus de 5 ans et quel meilleur ambassadeur pour le nouveau Grand Prix à Austin que Mario Andretti, le champion du monde de F1 en 1978.

L’Américain se confie exclusivement à Nextgen-Auto.com avant que les pilotes ne tournent pour la première fois sur le circuit des Amériques. Dans cette première partie, Mario évoque le tracé et de manière générale, le retour de la F1 au pays de l’Oncle Sam.

Tout d’abord merci Mario de répondre aux questions de Nextgen-Auto.com. Vous avez eu l’honneur le mois dernier de faire les premiers tours au volant d’une F1, votre ancienne Lotus, du circuit des Amériques. Quelles ont été vos premières impressions ?

Tout le plaisir est pour moi ! Concernant mes impressions, c’est très positif. Je décrirais le circuit comme très technique mais aussi très typique d’Hermann Tilke. Il sera intéressant de voir les réactions des autres pilotes. J’ai parlé brièvement avec Jérôme D’Ambrosio qui pilotait ce jour-là la Lotus de 2010. Il a pu faire environ quatre ou cinq tours avant que le moteur ne rende l’âme. Il a trouvé certains aspects intéressants, nous devons simplement attendre et voir ce qui va se passer. La présentation de la piste, toute la sécurité, toutes les commodités sont fabuleuses, elle sont vraiment à la hauteur. La piste a de grandes qualités dans la mesure où les élévations de terrain apportent du caractère au circuit. Je pense qu’il y a au moins trois endroits pour dépasser. Globalement je suis heureux de la configuration du circuit.

Pour en revenir à la montée du premier virage en particulier, elle a déjà fait parler d’elle dans le paddock F1, notamment pour le départ. A quel point cela sera-t-il difficile pour les pilotes quand ils vont y arriver en peloton, avec beaucoup d’essence et un gros freinage à faire ?

C’est vrai, je suis un peu inquiet par le premier tour, principalement parce que ce virage est si lent, il me semble même qu’il faudra passer la première vitesse. C’est un vrai virage à 180°, qui invite à dépasser mais la corde est en aveugle. J’espère que nous n’aurons pas de problème au début de la course. Ça pourrait être un souci mais c’est comme ça et les pilotes auront à y faire face.

Le Circuit des Amériques est le premier circuit construit spécifiquement pour la F1 aux États-Unis. A quel point pensez-vous que cela aidera à l’image de la F1 aux États-Unis, en comparaison avec la NASCAR ou l’IndyCar ?

Cela devrait être énorme, évidemment, comme vous l’avez dit il est construit à cet effet. Nous avons beaucoup de circuits mais aucun qui ne pouvait accueillir proprement la Formule 1. Cela devrait renforcer la base des fans de F1 aux USA. Pour avoir parlé à des fans d’Indycar et de NASCAR, ils sont intéressés par la Formule 1, cela crée de la curiosité. Le fait d’avoir un circuit pour la F1, cela va cultiver la différence.

Vous avez conduit sur les circuits les plus emblématiques de l’Amérique au cours de votre carrière, tels que Long Beach et Watkins Glen. Y a-t-il d’autres pistes aux États-Unis que vous pouvez comparer au Circuit des Amériques, ou est-ce que cette nouvelle piste est tout à fait unique ?

La piste est complètement unique, je ne pense même pas que l’on puisse la comparer aux autres pistes partout dans le monde. Chaque piste possède son propre caractère et ainsi de suite. Dans mes favoris je mets Elkhart Lake dans le Wisconsin, et Road America, qui est fabuleux pour les dépassements. Road America a un peu de tout, du lent, du rapide, et toutes les caractéristiques que, je pense, un pilote apprécie sur un circuit. Mais il n’est pas aux normes de la F1. Concernant Austin, je serai très curieux d’obtenir les réactions des pilotes une fois les premiers essais terminés.

Le New Jersey a des plans pour la Formule 1, mais la course inaugurale a été reportée à 2014. Êtes-vous confiant que la course aura finalement lieu et pensez-vous qu’il soit important que les États-Unis aient deux courses de F1 en une saison ?

Je ne sais pas si je peux exprimer de la confiance sur cette course. J’ai été informé par les promoteurs qu’ils travaillent dur, qu’ils sont motivés et je dois donc les croire et espérer que cette course ait lieu. Pour la deuxième partie de votre question, tout à fait : les États-Unis peuvent absolument accueillir deux courses de F1 ! Regardez la NASCAR, tout le public qu’ils ont alors qu’il y a presque une course par semaine. Je ne pense pas que ce sera un problème d’avoir deux courses, surtout avec la taille de ce pays. Avoir une course à proximité de New York, qui est le centre financier du monde si l’on peut dire, c’est de bon augure pour les sponsors et tout le reste.