Interview de Vettel : Il est important de savoir déconnecter
Le repos est essentiel en dehors des courses
Comment une star du sport comme vous fait-elle pour décompresser ? Arrivez-vous à déconnecter totalement ou avez-vous toujours la F1 à l’esprit ?
Vous savez, nous avons un gros objectif à atteindre chaque année, le titre, et cela nous occupe la plupart du temps. C’est donc important de savoir déconnecter, de s’éloigner du stress, de se calmer de temps en temps. Pour cela je n’ai pas de méthode spéciale. Comme tout le monde j’ai d’autres passions. J’adore me retrouver au calme, sortir avec des amis, retrouver ma famille ou tout simplement dormir ! Toutes les choses normales que l’on ne peut pas faire quand on est sur la route ou en voyage. Comme toute personne normale, vous êtes heureux de quitter le boulot pour vous reposer, être à la maison et faire autre chose.
Cette saison il y a 20 courses. Est-ce une limite ?
Je pense que 20 c’est un bon chiffre mais c’est un gros chiffre aussi. Pas seulement pour nous les pilotes mais aussi pour toute l’équipe qui doit parfois passer d’une course à l’autre en moins d’une semaine. Ce n’est pas si facile, tout le monde doit en avoir conscience. Nous avons de plus en plus de courses, de plus en plus dispersées sur le globe, ça n’arrange pas les choses. Je pense qu’on doit en rester à 20.
Quand la saison s’arrête, il y a 2 à 3 mois sans rouler. A-t-on toujours la F1 à l’esprit ainsi que la nouvelle saison ?
C’est important de déconnecter encore une fois. Quand la saison est finie, c’est bien de savoir que vous allez avoir un peu plus de temps pour vous. Mais plus il y a de courses, plus l’hiver est court. La saison se termine à la fin novembre, vous n’avez que décembre et le début du mois de janvier avant de devoir vous y replonger pour de bon, pour se préparer. Physiquement ou dans le simulateur. En février les essais de la nouvelle voiture commencent. Le rythme revient vite donc il est très important de bien profiter du temps libre que nous avons avant ça. Il n’y a que 6 à 8 semaines vraiment "off" pour recharger ses batteries et ensuite cela repart pour 10 mois très intenses. Heureusement une belle pause en août est devenue obligatoire.
Vous avez mentionné vos amis et votre famille, sont-ils importants pour garder les pieds sur terre ?
Oui, il faut être bien entouré et au final vous êtes responsable du cercle de personnes que vous laissez évoluer autour de vous. Il faut savoir faire le bon mélange, si je peux dire. C’est extrêmement important. Je pense que ce sont eux qui doivent vous empêcher de prendre la grosse tête ou vous permettre de garder les pieds sur terre si jamais vous commencez à perdre un peu la raison. Je pense aussi que vous réalisez vous-même quand le changement arrive. Il ne sert à rien de se mentir à soi-même et finalement tout est une question de discipline. Il ne faut pas se laisser emporter par tout ce que vous pouvez faire et que vous ne pouviez pas faire avant.
Si vous pouviez faire ce que vous voulez pendant une journée et qui n’implique pas de piloter, que choisiriez-vous ? Lire, écouter de la musique, aller dehors ou quelque chose de bien plus fou ?
Honnêtement, avec le manque d’essais, nous ne roulons plus tant que ça, donc je choisirais bien une journée à piloter ! C’est un sentiment très spécial et difficile à expliquer. Si je devais choisir autre chose.... hmm ce serait difficile. Ça dépend de la journée en fait, de comment vous vous sentez. Se reposer ou faire autre chose. Nous sommes tous des fous de voiture et nous aimons la vitesse donc si je peux aller m’amuser avec une voiture, je pense que je choisirais ça.
Si vous pouviez choisir un Grand Prix que vous aimeriez répéter plusieurs fois de temps en temps, quel serait-il ? Quel est votre favori ?
Difficile de répondre mais je pense que j’aime beaucoup le Japon. Premièrement le circuit est énorme et l’atmosphère tellement différente. Les gens sont très amicaux, très fous aussi mais de manière positive de sport automobile et de F1 en particulier. C’est super sympa à voir et c’est toujours spécial quand vous allez au Japon et que vous voyez les fans de la F1 et des différents pilotes. Mais il ne serait plus spécial si nous y allions trop souvent. Il faut un bon mélange de cultures pour créer cette atmosphère et vous l’appréciez. A venir trop souvent le choc de culture ne serait plus là.
Quelle place a la famille Red Bull dans votre vie ?
Cruciale et très importante ! Vous ne voyez que peu de choses pendant une course mais nous passons énormément de temps ensemble. Cela commence l’hiver pour la nouvelle voiture, le temps à l’usine et en essais. Il y a aussi tout le temps passé à préparer les courses puis à les analyser. Tout cela concerne beaucoup de gens à l’intérieur de l’équipe. Je ne pense pas qu’on trouve une telle atmosphère ailleurs que chez nous, c’est une vraie famille.