Interview de Romain Grosjean avant Interlagos
Repartir du bon pied au Brésil
Après ces deux courses où le public s’est déplacé en masse, la Formule 1 va au Brésil. Qu’avez-vous retenu de ces deux week-ends de course et que pensez-vous que ça en dise sur la santé et la popularité de votre sport en Amérique du Nord ?
C’était génial de piloter aux Etats-Unis. C’était la première course à domicile de l’équipe. Nous avons réussi à y marquer un point, ce qui était fabuleux. Il y a un amour pour la F1 là-bas, tout comme au Mexique. Les fans mexicains sont les meilleurs au monde. Le marché américain progresse, si nos résultat continuent à être bons on s’y rendra pour d’autres courses et nous aurons une belle base de fans.
Malgré un bon rythme au Japon, les deux dernières courses ont été très compliquées pour Haas. Qu’est-ce qui fait que vous passez d’un week-end aussi bon qu’à Suzuka à des courses compliquées comme Austin et Mexico ?
Cela dépend surtout des caractéristiques de la piste, du tracé, de l’asphalte, et du fonctionnement des pneus. Nous analysons toutes les choses qui nous sont arrivées lors des dernières courses. Nous sommes passés de bonnes performances à être nulle part en qualifications mais à un niveau correct en course et enfin lors de la dernière course, rien n’allait. J’aurais dû aider l’équipe afin de trouver des solutions, mais nous n’en avons pas trouvé. Nous voulons et pouvons faire mieux.
Lorsque la F1 se rend au Brésil, l’héritage d’Ayrton Senna est omniprésent. De toutes ses courses, en avez-vous une qui sort du lot ?
Le Brésil est toujours un rendez-vous unique grâce à Ayrton Senna. Il était l’un des noms les plus célèbres en Formule 1. Je me rappelle de sa victoire à Interlagos en 1991, lorsqu’il ne pouvait même plus soulever le trophée car il avait trop mal aux bras après avoir piloté.
Interlagos a été re-surfacé avant l’édition 2014 du Grand Prix. La piste avait-elle beaucoup changé entre 2014 et 2015 ? Qu’attendez-vous cette année ?
On verra, nous pensions que Mexico aurait changé mais ce n’était pas le cas. Il y avait peu de différences au Brésil entre 2014 et 2015, ils avaient changé les vibreurs mais c’était dommage de remplacer ces énormes vibreurs verts et blancs. La piste y a laissé un peu de son esprit mais reste néanmoins très amusante à piloter.
C’est également un des rares circuits anti-horaires du calendrier, cela représente une différence, ou un tour est-il un tour, quel que soit l’endroit ?
Un tour est un tour. Honnêtement, on sait que c’est Interlagos et on roule en sens anti-horaire à cause de l’énorme ligne droite et des virages à gauche. Les muscles du cou souffrent plus qu’à l’accoutumée.
Interlagos semble être une piste très physique sur laquelle la chaleur joue un rôle important sur les performances des voitures et des pilotes. Comment l’abordez-vous ?
C’est un circuit difficile où l’on a peu de temps pour se reposer. Même les lignes droites nous en empêchent. On y est en altitude, à 800 mètres, ce qui n’est rien face à Mexico mais ça reste toutefois loin du niveau de la mer. La chaleur et l’humidité peuvent compliquer la course, mais c’est un peu ce qu’on recherche !
L’an dernier, les trois hommes sur le podium avaient opté pour une stratégie à trois arrêts. Qu’est-ce qui fait qu’elle peut mieux fonctionner que la classique stratégie à deux arrêts ?
Je pense que c’est la dégradation des pneus et leur fenêtre d’utilisation, selon les composés. Si l’on est en pneus tendres, plus rapides que les médiums mais plus fragiles, on ira vers trois arrêts, alors que si l’on est en médiums, le rythme est moins bon mais la dégradation est faible, c’est comme cela que c’est calculé.