Interview de Rob White, directeur technique de Renault Sport F1

"Nous cherchons une nouvelle optimisation chaque année"

Par Franck Drui

25 février 2013 - 18:05
Interview de Rob White, directeur (...)

La saison 2013 étant la dernière des moteurs V8, que reste-t-il à optimiser sur le RS27 ?

2013 sera effectivement la dernière saison des V8, après huit ans de bons et loyaux services. Ils vont céder la place aux V6 en vue de la saison 2014. Ainsi, les moteurs, mais aussi les règles qui les entourent, sont désormais arrivés à maturité. Les seuls changements autorisés concernent la recherche de la fiabilité, ou des modifications légères permettant d’adapter le moteur à l’évolution des monoplaces. Mais cela ne nous empêche pas de chercher une nouvelle optimisation chaque année. Nous travaillons main dans la main avec nos partenaires afin de leur apporter le soutien nécessaire dans le but d’atteindre le plus haut niveau de performance. Le meilleur exemple est celui qui concerne les échappements à effet Coanda qui sont apparus l’année dernière. Grâce à une utilisation légèrement différente du moteur, nous pouvons encore gagner en efficacité. Dans ce domaine, nous avons travaillé d’arrache-pied pour grappiller les derniers millièmes de seconde que nous pouvions tirer de chaque pièce. Cela a été fait en étroite collaboration avec chacune des écuries. Voilà pourquoi conserver d’excellentes relations avec nos partenaires est encore plus important cette saison.

Voulez-vous dire que les principaux gains de performance se déroulent sur le plan opérationnel plutôt que technique ?

Tout à fait. À ce stade de développement du V8, nous avons davantage à gagner en optimisant les procédures et les opérations en piste, tout en travaillant avec les écuries et les partenaires, afin d’être idéalement préparés. Il faut nous assurer d’avoir mis les points sur les ‘i’ et les barres sur les ‘t’ en amont de la saison avant de pouvoir parer à toute éventualité. Nous avons énormément travaillé sur la cartographie et le calibrage des nouveaux moteurs, tout en essayant de solutionner ce qui nous avait causé des problèmes de fiabilité l’année passée.

Quelles modifications avez-vous opérées ?

Nous n’apportons pas de changement fondamental, mais disposons plutôt d’un plan d’action qui doit nous permettre de résoudre chacun des problèmes dont nous avons souffert en 2012. Contrairement aux saisons précédentes où des clarifications avaient été apportées à la réglementation technique, il n’y a aucun changement majeur à prendre en compte cette année. C’est un point très positif, car cela nous permet de travailler davantage l’optimisation de notre performance.

Risquons-nous d’assister à une nouvelle « course des échappements », comme les années passées ?

Pas tout à fait concernant les quatre équipes que nous équipons et qui ont adopté une attitude à la fois agressive et conservatrice. Fondamentalement, cela reste le même package mais il leur faut rester agressifs pour produire la meilleure performance et rester au sommet. À nous d’accompagner au mieux chaque équipe dans cet objectif.

Le moteur V6 faisant son arrivée en 2014, comment allez-vous partager vos ressources entre le développement et l’exploitation cette année ?

Concernant le V8, le développement se résume à la préparation de chaque Grand Prix, tout en nous assurant que la qualité soit au rendez-vous. Évidemment, cette année, l’étude et le développement du V6 mobiliseront une bonne partie des ressources habituellement allouées au V8. Il nous faudra rester concentrés jusqu’au Grand Prix du Brésil. Le nouveau V6 sera le plus grand changement de ces dix dernières années. Nous devons avoir la tranquillité d’esprit que tout fonctionne cette saison du côté de la piste.

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