Interview de Jean-Michel Jalinier, PDG de Renault F1

"Le succès engendre de l’ambition"

Par Franck Drui

26 février 2013 - 10:19
Interview de Jean-Michel Jalinier, (...)

Quel bénéfice tire Renault de son engagement en F1 ?

Pour commencer, nous devons parler de bénéfices au pluriel plutôt qu’au singulier. S’impliquer en F1 se fait sur plusieurs niveaux, tant sur le plan technique que commercial. Les solutions et les développements menés par notre équipe d’ingénieurs de Viry sont à la pointe de la technologie et l’expertise acquise est directement relayée sur notre gamme de produits commerciaux. Tout au long de l’année, une équipe d’ingénieurs Renault est intégrée dans notre dispositif. Une trentaine de personnes, soit 10 % de nos effectifs de Viry, est totalement intégrée au programme moteur F1. Ils suivent le développement de nos moteurs et les processus mis en place pour réussir au plus haut niveau des sports mécaniques. Ils connaissent la pression de la compétition. Toute cette expérience est transmise à nos équipes de la maison-mère. Nous bénéficions également de cette participation en F1 sur le plan marketing. Gagner contre des écuries bien établies et très respectées montre la capacité de la technologie Renault. Ces résultats peuvent être utilisés dans de nombreuses campagnes au sein du réseau Renault, tant en interne qu’en externe. Sur un plan plus global, les succès de Renault en F1 nous permettent de toucher de grands marchés que nous aurions du mal à pénétrer autrement, comme la Chine et l’Inde.

Quels sont vos objectifs principaux en 2013 ?

2012 a été une saison pleine de succès en termes de résultats avec nos quatre partenaires. Trois de nos quatre écuries ont gagné des courses – c’est la première fois depuis 1983 qu’un motoriste gagne avec trois écuries différentes – et nos quatre écuries terminent dans le top 10 du classement des Constructeurs. Nous avons atteint des objectifs impressionnants, dont un troisième doublé aux championnats Pilotes et Constructeurs avec Red Bull Racing, notre 150e victoire et notre 200e pole position. Le succès engendre de l’ambition. Nous avons encore beaucoup à montrer en 2013. Nous devons nous fixer des objectifs au moins aussi élevés. Les mêmes succès, avec une meilleure fiabilité.

Comment atteindre de meilleurs résultats ?

Nous avons eu des problèmes de fiabilité durant la saison. Nous avons réagi en mettant en place des procédures et des mesures pour éviter que cela ne se reproduise. Nous avons aussi conscience que cette saison sera la dernière des V8. Nous allons donc progressivement nous concentrer sur la motorisation 2014. Nous avons besoin d’être à notre meilleur niveau dès le début de la saison. Cela signifie que nous devons offrir un service optimal pour chacun de nos partenaires, que nos moteurs soient fiables et que nous soyons capables d’aider chaque écurie à progresser.

Comment la transition du V8 vers la motorisation 2014 va-t-elle s’opérer chez Renault cette année ?

L’arrivée d’une nouvelle réglementation est le plus grand défi des motoristes sur ces dix dernières années, et peut-être même depuis toujours. Nous préparons cette révolution depuis que nous avons eu connaissance du règlement en 2011. Une partie de l’équipe travaillait sur cette nouvelle motorisation dès que la réglementation était connue. Et cette équipe gonfle continuellement. Ce sera encore le cas cette année, jusqu’à ce que le nouveau moteur nécessite une majorité de nos ressources. Seule une petite partie de l’équipe restera concentrée sur l’exploitation du V8 et sa fiabilité durant la seconde moitié de la saison. C’est la raison pour laquelle il est important que tout soit parfaitement en place pour débuter ce nouveau championnat.

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