Interview de Gunther Steiner, directeur de Haas F1

Les Etats-Unis méritent plus de courses en F1

Par Alexandre Combralier

19 octobre 2016 - 09:10
Interview de Gunther Steiner, directeur

Gunther Steiner s’apprête à disputer l’une des courses les plus importantes de la saison pour Haas : le Grand Prix à domicile, aux Etats-Unis. Au Japon, il y a deux semaines, la performance des Haas a été plus qu’encourageante avec deux voitures placées en Q3, une première dans l’histoire de l’écurie.

De quoi avoir un surcroît de confiance avant ce week-end, n’est-ce pas ?

C’est difficile à dire, mais je pense que nous avons beaucoup appris. Nous continuons d’apprendre. Nous avons trouvé un bon équilibre pour la voiture. Avec notre nouvel aileron avant, nous avons trouvé un bon réglage. J’espère que nous pourrons bien faire à Austin, comme nous avons été performants au Japon, mais rien n’est sûr. Vous savez, tout le monde dans le paddock fera du bon travail. Donc, nous verrons ce qu’il va se passer. Nous savons que la voiture peut être rapide. Nous avons simplement besoin d’en tirer le meilleur.

Les récentes évolutions aérodynamiques ont porté leur fruit chez Haas. Jusqu’à quel point ?

Je pense que c’était très significatif. Le retard pour faire marcher le tout, c’est comme quand vous êtes à un GP et que vous avez des problèmes en EL1 et EL2, vous vous concentrez pour trouver comment marchent les pneus, comme pour les données et ce genre de choses basiques. Vous ne pouvez développer une nouvelle pièce sur la voiture sans ça. Nous avions eu des problèmes en EL1 et en EL2 à Singapour et en Malaisie, donc nous n’avions pas fait du bon travail sur l’aileron. Mais au Japon, nous avions eu des bonnes sessions d’essais libres et l’aileron est revenu à la vie là-bas.

Être rentré en Q3 avec les deux voitures au Japon était une grande réussite…

En F1, arriver en Q3, c’est l’une des choses dont vous avez besoin. Vous avez besoin d’être rapide. Durant la course, les circonstances sont différentes, mais sur un seul tour, vous devez être rapide. Pour moi, cela signifie autant que marquer des points à la première course, en Australie. Avoir les deux voitures en Q3, c’est fantastique, et je pense que tout le monde dans l’équipe serait d’accord avec ça. Je ne dirais pas que nous avions été surpris, parce que nous avons senti que nous étions vraiment bons. Nous l’avons fait. C’était un moment fantastique…

Après une bonne qualification, le tout est de valider le samedi par une course excellente le dimanche. Comment s’y prendre ?

Normalement, si vous démarrez en bonne position, c’est beaucoup plus facile de gérer la course, parce que vous êtes à l’avant. A Suzuka, nous ne nous attendions pas à chausser les durs et les médiums pour les faire durer aussi longtemps qu’ils ont duré. Nous devions avoir une stratégie à deux arrêts de toute façon, parce que nous avions commencé en pneus tendres. Nous étions les voitures les plus proches des Williams en vitesse, mais nous n’étions pas fixés : pourraient-elles adopter une stratégie à un seul arrêt ? Mais elles l’ont facilement réalisé. Williams a fini devant nous. La piste s’est améliorée et ils ont fait durer leurs pneus, donc nous avons fini 11e, encore une fois.

Cela fait 5 fois cette saison qu’une Haas termine à la porte des points !

Le milieu du peloton est très serré. Parfois, nous sommes devant le peloton, comme au Japon. Nous étions presque aussi rapides que les Force India sur un tour, et plus rapides que les Williams et les McLaren. Mais parfois, vous êtes un petit peu court sur la fin. C’est très serré autour de nous. Donc, pour finir dans les points, vous avez besoin d’un petit peu de chance. Parfois, nous oublions que c’est notre première saison et que nous sommes plus performants mieux que prévu.

Haas a-t-elle des espoirs de progresser encore en cette fin de saison ?

Il faut tirer le maximum de chaque petit élément dans la voiture. Il faut motiver les pilotes pour accomplir cet effort supplémentaire et prendre principalement les meilleures décisions pour vos pneus, quand vous les testez en essais libres, pour connaître le bon réglage pour vous.

Le premier Grand Prix aux USA pour Haas est bien entendu symbolique…

Je pense que c’est très important. Nous voulons assurer un bon spectacle, faire du bon travail, et ce que nous voulons principalement faire, c’est attirer plus de public, non seulement pour voir Haas, mais aussi pour assister à une course de F1 en général. J’espère que beaucoup de gens nous suivent. Nous le verrons dimanche.

Souhaitez-vous plus d’une course aux Etats-Unis, comme Bernie Ecclestone par exemple ?

J’aimerais voir plus de courses en F1. Si vous regardez les USA, c’est toujours l’économie la plus importante du monde. La F1 est l’un des sports les plus importants à l’échelle mondiale. Les Etats-Unis méritent plus de courses de F1.

Mais une telle perspective ne jetterait-elle pas de l’ombre sur le COTA ?

Pas selon moi. Cela signifierait plus de courses à une heure correcte aux Etats-Unis, et non pas à 2 heures du matin. Je pense que cela aiderait. Je pense qu’une autre course renforcerait l’autre à Austin.

La prochaine course pour Esteban Gutierrez sera aussi à domicile, au Mexique. Comment gérer ce surcroît d’adrénaline ?

Je pense que ce sera très positif pour l’équipe. Notre équipe aime être sous le feu des projecteurs, et j’espère que nous le serons. Et si nous avons des bons résultats, nous le serons. Nous ne voulons pas attirer l’attention parce que nous sommes basés aux USA, ou qu’Esteban est né au Mexique. J’espère que nous attirerons l’attention en raison de nos résultats. Nous avons eu de bonnes dernières courses, malgré la pression. Je pense que nous continuerons simplement sur cette dynamique.

A Austin, ce sera aussi le 100e départ de Romain Grosjean en F1…

100, c’est un bon nombre. Romain a hâte d’en arriver aux 200. Il est toujours assez jeune, parce qu’il a commencé en F1 assez jeune. Je pense que quand vous atteignez un cap, comme les 100 courses, et que vous avez connu le succès qu’il a connu, c’est quelque chose de sympathique à célébrer.

Depuis février, Haas a beaucoup grandi…

L’équipe a grandi partout. Juste faire tout fonctionner ensemble, c’était le plus important, de même que mieux comprendre nos procédures. Tout le monde a beaucoup grandi. Tout le monde devrait être fier de ce que nous avons accompli. Nous ne l’avons pas fait en recrutant 100 personnes de plus. Nous l’avons fait avec les gens qui sont ici, avec nous, depuis le début. Ils ont appris, et ce qu’ils ont appris, ils l’ont immédiatement appliqué la semaine suivante. C’est ainsi que vous grandissez.

Austin devient peu à peu un classique de la F1. La ville est-elle vraiment à la hauteur de Singapour ou de Monaco ?

C’est une cité sympathique. Les gens aiment les USA, et Austin est un endroit agréable. Je pense que les membres de l’équipe préfèrent Austin à Monaco et à Singapour, parce que c’est simplement un endroit cool.

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos