Interview de Daniel Ricciardo

"Je ne serai pas à court de motivation"

Par

27 février 2012 - 13:45
Interview de Daniel Ricciardo

Avec ses 11 Grands Prix disputés la saison dernière pour le compte de l’équipe HRT, Daniel Ricciardo n’est plus un débutant au sens propre du terme. Titulaire chez Toro Rosso en 2012, l’Australien de 22 ans aura pour coéquipier un vrai rookie en la personne de Jean-Éric Vergne. Comme le Français, Daniel Ricciardo devra rapidement prouver qu’il mérite sa place afin de ne pas connaître le même sort que Sébastien Buemi ou Jaime Alguersuari avant lui.

Qu’est ce que vous avez et que Jean-Éric Vergne n’a pas ?

Avec les 11 courses que j’ai faites, disons que la première chose que je devrais avoir c’est être un peu moins nerveux lors des premières manches. C’est évidemment un grand moment de disputer sa première course de F1 alors peut être que vous êtes un peu plus nerveux que normalement. Donc je suppose que maintenant que je suis déjà passé par là, je vais être un peu plus détendu à Melbourne que lui. Enfin je ne sais pas. Il y a les distances de course aussi. En World Series FR 3.5, le championnat qu’il a disputé l’an passé et que j’ai fait aussi avant, nous faisons des courses de 45 à 50 minutes. Et en F1, c’est minimum une heure et demie. Donc c’est l’autre chose que j’ai déjà expérimenté et pas lui. Je vais lui laisser l’excuse pour une ou deux courses mais après cela, il va falloir trouver autre chose (rires).

Comptez-vous déjà les jours qui vous séparent de Melbourne, votre premier Grand Prix à domicile ?

Je fais un compte à rebours. J’ai dit qu’il (Jean-Éric Vergne, ndlr) serait peut être nerveux car ce sera sa première course mais, ce sera aussi une grosse affaire pour moi. C’est ma première en Australie, le début de la saison et dans un sens, j’aurais l’impression que ce sera aussi ma première course de F1. Tout me semble très réel cette année et je pense qu’il y aura beaucoup de gens de Perth (sa ville natale, ndlr) qui viendront à Melbourne, donc beaucoup de fans je suppose. Je ne serai pas à court de motivation.

Comment gérez-vous la pression ?

Pour arriver à ce niveau, c’est vrai qu’il a fallu composer avec un peu de pression. Juste le fait d’être avec Red Bull, ça donne toujours de la pression pour être performant mais, nous nous mettons de la pression sur nous-mêmes aussi. Je suis sur que Jean-Éric et moi-même nous voulions être ici, nous voulions être pilotes de Formule 1 donc, on s’est mis la pression pour y arriver. En F1, je pense qu’il y a plus de pression extérieure car le monde entier vous regarde. Mais finalement, nous sommes toujours les seuls à piloter la voiture, c’est ça qui est important. Pour gérer cela, il faut profiter de ce que nous faisons et ne pas penser à d’autres choses qui pourraient nous déconcentrer. Mais, c’est bien aussi d’avoir d’autres centres intérêts. J’aime écouter de la musique par exemple. Ça enlève un peu de pression.

Que ressentez-vous à l’idée de piloter aux côtés des héros de votre enfance ?

Oui, je ne vais pas vous mentir, c’était plutôt cool de se retrouver en piste avec ces gars-là, Alonso, Schumacher, Webber. Ce sont des gars que je regarde depuis que je suis gamin et à qui je voulais ressembler. Mais vous devez vite passer à autre chose. Pendant un court moment, vous les regardez mais maintenant, je dois les traiter comme des rivaux et des adversaires. Parfois, il serait bon de se dire simplement « hey mec, comment ça va ? », mais au lieu de ça, vous devez hocher la tête et vous concentrer sur vos affaires. C’est tout.

Que diriez-vous à un jeune qui vous regarde et qui veut accéder à la Formule 1 ?

Je pense qu’il faut de la discipline, c’est très important. J’ai du partir d’Australie à 17 ans pour venir vivre en Europe par mes propres moyens. Ce n’était pas simple mais quand vous commencez à vivre seul, vous pouvez vous laisser un peu emporter. Oublier vos études, devenir paresseux, manger n’importe quoi parce que votre maman n’est pas là pour vous dire ce que vous ne devez pas faire. Donc rien que pour ces choses de base, il faut être très discipliné. Mais il ne faut pas non plus se prendre trop au sérieux. Il faut continuer à avoir du plaisir dans ce qu’on fait. J’ai commencé à piloter quand j’étais jeune parce que j’aimais ça. Et je pense qu’il est important de s’assurer que ça continue.

Quelles sont vos qualités qui vous ont aidé à obtenir un volant en course ?

Probablement que mon rire et mon sourire ont retenu leur attention et qu’ils se sont dit : "nous devons avoir cet enfant". Non, non pas vraiment (rires). Je crois que depuis les essais junior Red Bull, quand je n’ai pas gagné un championnat, je suis arrivé deuxième. Les résultats sont essentiels. Et je pense que lorsque nous avons testé la Red Bull, Jean-Éric et moi-même, les gens savaient que la voiture était la plus rapide 99% du temps et c’est ce que nous avons montré aussi. Donc je pense que nous avons montré de la vitesse et de la maturité en même temps. Nous avons tous les deux gagnés des courses à des niveaux assez élevés et dans les moments tendus, nous avons plutôt bien géré les choses.

Pensez-vous que vous serez plus fort que Jean-Éric Vergne ?

Je pense surtout que les résultats doivent prouver quelque chose. Je pense, par exemple, que si JEV fait mieux que moi cette année, obtient de meilleurs résultats mais, que je suis le plus beau, le plus souriant et que je dis salut à tout le monde, c’est quand même lui qui continuera à piloter. Le résultat est la chose la plus importante.

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos