Interview de Bruno Senna

Le deuxième volant Williams a enfin été attribué et c’est Bruno Senna qui a décroché la timbale. Le Brésilien a devancé sur la ligne Rubens Barrichello et Adrian Sutil, les deux autres favoris pour ce baquet tant convoité. Âgé de 28 ans, le neveu du regretté Ayrton Senna se voit donc offrir une nouvelle chance de montrer son talent en Formule 1 après une fin de saison difficile chez LRGP.

Maintenant que vous avez été confirmé en tant que pilote Williams, quels sont vos sentiments pour 2012 ?

Je suis vraiment heureux de faire partie d’une équipe porteuse d’un héritage fantastique. Je suis très fier que Williams m’ait choisi pour piloter durant cette année importante pour eux. Tout le monde est extrêmement motivé pour 2012 et c’est formidable d’en faire partie. Il est vrai qu’ils n’ont pas eu la meilleure saison l’année dernière mais, il est clair que l’équipe est sur une nouvelle voie. Tout le monde se sent solidaire pour rendre cette année meilleure. J’espère vraiment que je pourrai montrer ce que je sais faire, non seulement pour l’équipe mais aussi pour moi-même. Ce sera intéressant de voir ce que nous pouvons réaliser ensemble.

Quels sont vos objectifs pour cette saison 2012 ?

Il est difficile de se fixer des objectifs avant le début de saison mais, j’ai l’intention de pousser la voiture à 100% de ses limites pour en obtenir le maximum de performance.

Quelles sont vos réflexions sur le moteur Renault après avoir couru avec la saison dernière ? Et que pensez-vous qu’il puisse apporter à Williams en 2012 ?

Après quelques courses avec le moteur Renault en 2011, j’ai appris beaucoup de choses sur lui. C’est un très bon moteur facilement exploitable. C’est une autre étape positive pour l’écurie. En tant que pilote, vous devez avoir toutes les armes possibles à votre disposition pour avoir un rendement optimal et être compétitif en course. Je suis sur que nous pouvons développer la voiture encore plus loin avec le moteur Renault et il sera intéressant pour moi d’être en mesure de donner un feedback à l’équipe selon mes expériences précédentes.

Que pensez-vous de votre nouveau coéquipier, Pastor Maldonado ?

Pastor est un grand pilote. J’ai couru contre lui en GP2 et nous nous sommes toujours bien entendus. Il a été un adversaire coriace dans le passé et ce sera encore plus difficile maintenant que nous avons la même voiture. Nous allons certainement essayer de nous battre l’un l’autre mais, comme nous sommes coéquipiers, nous allons travailler ensemble pour faire avancer l’équipe.

Pouvez-vous nous parler de ce que vous avez déjà fait à l’usine jusqu’à maintenant ?

Je suis venu à l’usine Williams, à Grove, avant et après Noël pour des tests dans le simulateur et dans le gymnase. Vous avons également effectué des travaux d’évaluation sur la piste mais pas dans une voiture de F1. Le but principal de l’équipe était de m’évaluer et de comprendre comment tirer le meilleur partir de moi en tant que pilote. Mais c’était aussi très utile pour moi car ça m’a permis de me familiariser avec quelques procédures. Quand nous commencerons les essais, je n’aurai pas besoin de penser à cela et donc je serai capable monter tout de suite dans la FW34 et de piloter.

Donc vous avez déjà eu l’occasion de travailler avec vos nouveaux ingénieurs ?

Je pense que nous avons bien commencé et maintenant, je suis impatient de travailler avec eux tout au long de la saison. La relation entre un pilote et un ingénieur est quelque chose que peu de gens peuvent comprendre. Vous avez besoin de respect mutuel, de vous comprendre et de savoir comment travailler ensemble. Cette relation peut faire une vraie différence sur votre performance globale.

Comment a commencé votre carrière en sport automobile ?

Je suis un fan du sport automobile depuis mon plus jeune âge et bien sûr, mon oncle (Ayrton Senna) a eu une grande influence. Depuis que j’ai mis les pieds dans un kart, je n’ai jamais voulu faire autre chose. Je suis très privilégié d’être en mesure de faire ce que je j’aime. Courir en Formule 1 a toujours été mon rêve.

Une fois, vous aviez dit que que si l’on vous donnait la chance de conduire une Formule 1 du passé, vous choisiriez la Williams de 1993 avec les suspensions actives. A quel point est-ce important pour vous de faire maintenant parti d’une équipe avec un tel héritage dans le sport automobile ?

L’équipe a une histoire étonnante et le fait de me balader dans le musée me fait juste baver ! J’ai vu beaucoup de ces voitures en piste et je me suis toujours demandé quel effet ça fait de rouler avec aujourd’hui. Je n’en ai jamais piloté donc je pense qu’il serait bien d’en essayer une à suspensions actives à Goodwood, juste pour avoir une idée !

Vous avez beaucoup de soutien de la part de votre pays, le Brésil. Comment ressentez-vous cela ?

Je me sens très fier d’être Brésilien en cet instant. En sachant le soutien énorme des gens qui étaient derrière moi dès le début, cela donne un super sentiment. Savoir que des sponsors m’ont choisi pour représenter leurs noms me donne encore plus de motivation pour leur donner de bons souvenirs.

Votre oncle Ayrton a couru pour Williams. Qu’est-ce que cela représente pour vous au moment où vous intégrez l’équipe ?

Ce sera très intéressant de courir pour une équipe pour laquelle mon oncle a couru. Certaines personnes sont encore là et ont travaillé avec Ayrton et je suis heureux qu’ils me donnent une chance de prouver ce que je vaux. Avec un peu de chance nous pourrons nous rappeler de quelques bonnes choses et en créer de nouvelles aussi.

Si on accélère le temps, quels sont les objectifs à atteindre qui vous rendraient heureux ?

J’espère qu’à la fin de 2012 nous aurons extrait 100% de la performance de la Williams Renault FW34, quelle qu’elle soit. C’est la chose la plus importante. Je veux juste sortir le maximum possible de la voiture et tirer le meilleur de l’opportunité que l’on m’offre. C’est une année très importante pour l’équipe et pour moi car elle conditionnera aussi mon futur. J’espère que ce futur sera long et fructueux, cela commence maintenant.