Interview d’Esteban Gutierrez avant Monza

Sa proximité avec Ferrari rend le moment unique

Par Emmanuel Touzot

31 août 2016 - 16:24
Interview d'Esteban Gutierrez (...)

Ferrari et Dallara sont deux entreprises italiennes en partenariat avec Haas. Comment leur savoir commun a-t-il aidé l’équipe à être aussi compétitive pour cette première saison ?

C’était important de profiter de l’expérience de Ferrari et de Dallara. Pouvoir en profiter a été la clé de ce succès.

Vous avez passé beaucoup de temps avec Ferrari, d’abord avec un moteur Ferrari lors de vos deux années chez Sauber, et ensuite en tant que troisième pilote de la Scuderia Ferrari l’année dernière. Est-ce utile de connaître aussi bien Ferrari, ses employés et sa méthodologie ?

C’est très important. Ferrari travaille d’une manière très particulière, que je trouve très intéressante, mais il faut comprendre le fonctionnement pour que ça soit efficace. Par exemple, le changement de moteur chaque année était très important, et l’avoir vécu chaque saison m’a permis d’arriver ici avec beaucoup d’expérience.

Avant la pause estivale, vous avez pu monter dans une Ferrari de nouveau et tester les Pirelli prévus pour 2017 en conduisant une voiture de l’année dernière. Comment ça s’est passé, et que pouvez-vous dire au sujet de ces pneus plus larges qui seront utilisés l’an prochain ?

Les pneus sont plus larges pour que l’on ait plus de grip mécanique, ce qui est le but. Nous aurons plus d’appui aérodynamique et c’est un bon avant goût afin de m’y préparer, tout comme l’équipe, mais aussi pour que Pirelli puisse développer de bons pneumatiques pour l’année prochaine.

Vous avez établi la vitesse la plus rapide à Monza sous l’ère des V8 lors de leur dernière saison en 2013, en atteignant 341.1 km/h. Comment ressent-on une telle vitesse sur un circuit de presque six kilomètres ?

C’était génial ! C’était fou car je me rappelle exactement le moment en course, avec le DRS, à pleine vitesse, et je ressentais cette vitesse avant d’arriver au freinage, c’était très impressionnant.

Monza est le circuit le plus rapide sur lequel se rend la Formule 1. Qu’est ce qui permet d’atteindre de telles vitesses ?

C’est intéressant car on a beaucoup de sections rapides, essentiellement les lignes droites avec peu d’appuis, et ça affecte immédiatement le freinage pour les virages serrés. Quand on freine sur de longues distances, l’appui est important, mais du fait que l’on en embarque peu sur ce circuit, il faut s’adapter de manière différente à la voiture et adapter également les réglages à ce problème.

Où sont les opportunités de dépassements à Monza ?

A peu près partout, la première chicane, la deuxième chicane, et avant la Parabolique. C’est un circuit qui en offre beaucoup.

Est-ce que les dépassements à Monza ressemblent à une course de dragsters où il faut être le plus rapide et le plus efficace ?

Oui, totalement.

Monza est un circuit avec beaucoup d’histoire et possède les fans les plus passionnés. Comment décrire l’ambiance de ce Grand Prix ?

C’est un grand classique. Les gens, l’ambiance, les Italiens, les Tifosis, et nous utilisons des moteurs Ferrari, donc c’est super de venir ici et de profiter de leur soutien, surtout moi puisque j’étais chez Ferrari l’année dernière en tant que troisième pilote et que ça m’a rapproché de l’Italie.

Avez-vous eu l’opportunité de marcher sur l’ancien tracé, surtout l’ovale ? Si oui, qu’est ce qui vous est passé par la tête quand vous avez vu les virages relevés et réalisé que les voitures des années 1950 et 1960 se battaient sur une telle piste ?

Oui je l’ai fait, et j’aurais aimé pouvoir courir dessus, j’aurais trouvé ça fantastique. C’est incroyable à quel point c’est raide, et l’on ne peut qu’imaginer comment c’était à l’époque, quelle folie c’était. C’est génial de penser à tout ça, car c’est l’esprit de notre sport.

Auriez-vous aimé courir à cette époque pour voir comment c’était, ou préférez-vous courir avec les dernières technologies disponibles ?

C’est une question compliquée, mais j’adore cette ère classique. Tout est relatif, car à cette époque les technologies étaient très innovantes également, puisque nous repoussons toujours les limites de l’innovation. J’aimerais bien essayer, voir comment c’était, car je sais comment c’est aujourd’hui et on a toujours envie d’avoir ce qu’on n’a pas.

Quels moments retenez-vous à Monza comme marquants dans votre carrière ?

J’ai gagné quelques championnats ici, deux pour être exact, la Formule BMW et le GP3. Je m’en rappelle exactement. C’était avec un tour de qualification puisque remporter le point de la pole position était suffisant pour gagner le championnat, c’était très particulier. C’est toujours un sentiment unique de venir ici.

Quel est votre virage préféré à Monza ?

Je dirais la chicane Ascari. C’est un triple virage, très rapide, on freine très tard. C’est l’un de mes virages préférés sur la saison.

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