Interview – Boullier préfèrerait qu’Alonso reste mais...
...à une condition !
Nextgen-Auto.com a pu rencontrer Eric Boullier dans le motorhome de McLaren à Spielberg.
Pendant cette interview exclusive, le directeur de la compétition de l’écurie basée à Woking a également évoqué, outre les sujets évoqués hier, le cas de Fernando Alonso.
Le Français n’est pas très surpris de voir Sebastian Vettel et Lewis Hamilton peu enclins à avoir l’Espagnol comme coéquipier, comme ils l’ont déclaré en conférence de presse jeudi dernier.
"Je ne suis pas vraiment étonné... tout champion du monde veut se mesurer au meilleur mais pas forcément avec le même matériel, donc le but c’est de battre les autres. Mais faire rentrer un loup dans la bergerie n’est jamais très bon. Quand vous avez un statut, entre guillemets, de numéro 1, comme Vettel et comme Hamilton, même s’ils ne le disent pas officiellement, ils sont quand même les patrons dans leurs écuries respectives, ils n’ont pas forcément envie d’avoir quelqu’un d’autre qui vienne déranger leurs plans."
Dans ce cas, n’est-ce pas une bonne nouvelle pour McLaren-Honda ?
"Non. C’est plus compliqué que ça, à la fin, ce n’est pas forcément le pilote qui décide."
Ce n’est donc pas une raison de se réjouir ?
"Non, ça ne marche pas comme ça. Mais à la fin chacun fait ce qu’il veut, vous savez. Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir la paire de pilotes qui corresponde au ’projet Mclaren-Honda’. Avec Fernando, quoi qu’il arrive, il ira où il voudra, que ce soit ailleurs ou chez nous, on le verra bien."
Boullier explique selon lui ce qui importe le plus dans la constitution d’une paire de pilotes.
"Dans une écurie ce que vous voulez en premier, c’est avoir deux pilotes qui se respectent. C’est la clé. S’ils se respectent, alors vous avez une saine émulation au sein de l’écurie parce qu’ils essayent de battre l’autre, mais tout en se respectant. Si vous faites rentrer deux caractères incompatibles, c’est la guerre et là vous détruisez votre équipe."
Au final, le directeur de la compétition de McLaren-Honda aimerait qu´Alonso reste au sein de l’écurie, mais le pilote doit aussi montrer qu’il le veut.
"Je préfère qu’il reste ici à condition qu’il croit en notre projet. Un pilote qui ne croit pas en votre projet, ce n’est pas très utile."
La question qui se pose alors, c’est de savoir si Alonso y croit toujours actuellement…
"Il faut lui demander, ce n’est pas à moi à répondre à sa place."
Boullier estime-t-il alors qu’Alonso et Vandoorne correspondent parfaitement au projet McLaren-Honda ?
"Tout à fait. C’est ce que je veux aujourd’hui et dans le futur."
A l’heure où la « silly season » va débuter, pense-t-il qu’il y aurait d’autres pilotes qui pourraient mieux convenir à ce projet ?
"Non. Aujourd’hui, je suis très satisfait," conclut-il avec le sourire.