Interview - Abiteboul : Beaucoup de hauts et de bas cette saison

Renault a vécu des jours heureux et des mésaventures

Par Emmanuel Touzot

25 novembre 2017 - 14:10
Interview - Abiteboul : Beaucoup de (…)

Cyril, pouvez-vous nous dire quel était votre meilleur moment cette saison ?

"Elle a été faite de hauts et de bas donc il y a eu pas mal de bons moments. L’un d’eux est Mexico, qui a été en même temps un mauvais moment, ce qui peut s’avérer surprenant. Le meilleur moment se doit d’être important et montrer que certaines choses ont fonctionné et d’autres non. Nous avions fait beaucoup d’efforts pour être compétitifs et c’était le cas le vendredi, mais nous avons pris trop de risques du côté du moteur avec des abandons et des problèmes. Ces problèmes sont difficiles, qu’ils nous arrivent ou qu’ils arrivent à nos clients, car il y a la réputation de Renault et de nombreux efforts sont faits. Et en même temps, Mexico était un grand moment car Max a gagné dans ces circonstances, c’est un moment étrange dont je me souviendrai".

Pouvez-vous nous dire quel impact Carlos Sainz a eu sur l’équipe depuis qu’il est arrivé ? Il s’est qualifié septième puis deux fois huitième et a marqué dès sa première course. Comment le jugez-vous ?

"Je dirais que ce résumé répond à la question. Il a apporté beaucoup d’énergie, sa motivation et sa volonté de progresser afin de montrer ce dont il est capable en dehors de l’environnement Red Bull, qui est très positif mais qui peut s’avérer parfois difficile à supporter pour un pilote. Il a réussi cela et il a marqué des points. Nous espérons qu’il en marquera encore ce week-end mais il a montré qu’il est important. Et aussi, il a été capable d’apporter des idées. Il comprend très bien le fonctionnement de la voiture et les fondamentales de son fonctionnement. La création de la prochaine voiture n’est pas terminée et il pourra y apporter son jugement".

Vous espérerez, comme toutes les équipes, avoir amélioré votre châssis la saison prochaine, et vos clients attendent une progression du côté du moteur, afin que Red Bull et McLaren puissent gagner l’an prochain. Devons nous prévoir un moteur Renault au niveau de Ferrari et Mercedes ?

"Je ne veux pas faire de promesses. Il faudra d’abord travailler sur la fiabilité car nous avons vu cette saison qu’il faut apprendre à marcher avant de courir et je crois que nous avons été trop agressifs en certaines circonstances en voulant extraire trop de puissance. Il faudra d’abord accumuler un maximum de kilomètres en essais. Red Bull prévoit un gros développement de leur voiture avec un changement de philosophie mais si le moteur n’est pas fiable, ça ne sert à rien.

Cyril, pensez-vous que Daniel et Max puissent avoir le maximum de puissance du Renault sans prendre de risque ce week-end ?

"Ils en auront, mais la question se pose pour tous les motoristes. Mercedes a plus de potentiel que ce qu’ils montrent actuellement. Cela s’est vu avec le changement de rythme qui a suivi le changement de moteur pour Lewis au Brésil et je pense qu’il aura la même ce week-end. Chaque constructeur qui participe doit trouver un bon équilibre entre performance et fiabilité. Pour répondre à la question, non, ils pourraient avoir plus, les six pilotes qui utilisent un moteur Renault pourraient avoir mieux, mais ce serait aux dépens de la fiabilité".

Beaucoup de choses se sont produites depuis un an avec le départ de Bernie, l’arrivée de Liberty. Quel est le moment que vous considérez comme le plus important dans le management de la F1 par Liberty et quel est l’idée que vous aimeriez voir importée l’année prochaine ?

"Je pense que le style et l’ambiance ont changé, ils ont été capables d’ouvrir le paddock aux fans et aux réseaux sociaux. C’étaient des victoires faciles pour eux mais c’était important. Nous voulons maintenant des mesures plus conséquentes et une vraie direction dans laquelle ira Liberty sur des décisions importantes qui seront prises avec la FIA, la FOM et les actionnaires. Ce sera important de comprendre leur vision de la F1 car on a eu beaucoup de discussions mais pas de décisions. Ce n’est pas une critique, juste un fait. Il va falloir prendre des décisions dans les prochains mois et j’espère qu’on ne s’éloignera pas de ce qui est important".

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