Ils auraient dû arriver en F1 : Valentino Rossi

Le seul pilote de l’histoire des sports mécaniques à avoir remporté le championnat du monde de catégorie reine en moto et à avoir été champion du monde de Formule 1 est John Surtees. Après avoir été quatre fois champion en 500 cm3 entre 1956 et 1960, dont les trois dernières fois en remportant simultanément le championnat 350 cm3, Surtees passe en F1 à la fin de l’année 1960. Il sera champion du monde en 1964.

Plusieurs décennies se passent sans que pilotes de deux roues ne viennent se mêler aux sports automobile. Les années 90 voient l’éclosion d’un génie sur deux roues : Valentino Rossi. Encore adolescent lorsqu’il accède au championnat du monde 125 cm3, Rossi ne tarde pas à gagner. Une année pour apprendre, une année pour gagner. Et il gardera ce rythme en 250 cm3 puis en 500 cm3.

Dernier champion de l’histoire de la 500 cm3, il est également premier champion de l’histoire de la MotoGP après le passage aux moteurs à quatre temps. Après trois titres chez Honda, l’Italien emmène son numéro 46 désormais célèbre chez Yamaha, alors en grandes difficultés. Rossi remporte sa première course pour la marque au trident, et obtient le titre en fin de saison.

Alors sept fois champion, on lui prête une certaine lassitude de la moto d’autant que bien qu’ayant beaucoup de concurrents, aucun n’arrive réellement à le mettre en danger sur une saison complète. La rumeur se répand comme une trainée de poudre, Rossi voudrait aller en F1 !

Cet intérêt est confirmé lorsque Ferrari annonce qu’elle lui offre trois jours d’essais en pré-saison 2006. Rossi court donc aux côtés de Michael Schumacher à la fin janvier 2006 à Valencia. Manque de chance pour Rossi, il court sur une piste humide et part rapidement en tête-à-queue. Les deux autres journées se passeront mieux, puisqu’il fera des temps dans le rythme de ses concurrents et relativement proches de Schumacher, sans toutefois que les conditions dans lesquelles il roule ne soient dévoilées.

« Ce fut un test intéressant, puisque c’était mon premier essai en Formule 1 dans des conditions officielles » explique alors Rossi. « Je dois dire que je me suis senti à l’aise, je n’ai pas eu de problème particulier. Je n’étais pas là pour montrer quoique ce soit mais juste pour développer ma connaissance des Formule 1 ».

Il perd le titre MotoGP en 2006 au profit de Nicky Hayden, son ancien équipier chez Honda, et à la fin de l’année, la spéculation reprend sur son arrivée en F1, d’autant que Schumacher vient de prendre sa retraite. Mais de nouveau, Rossi se concentre sur la moto, ayant un titre à récupérer.

« J’ai un contrat jusqu’à la fin de 2008 avec Yamaha, après cela on verra » confie-t-il alors. « Je pense courir jusqu’à mes 31 ou 32 ans en motos, je verrai si je dois trouver de quoi me stimuler les prochaines saisons, mais pour l’instant je suis totalement motivé ».

Rossi perd de nouveau le titre en 2007 au profit, cette fois, de Casey Stoner. Mais l’Italien ne se démotive pas, au contraire. Il ne pense alors plus à la F1, signe pour deux années supplémentaires chez Yamaha et gagne de nouveau le titre en 2008 et 2009.

Alors que rien ne semble le détourner de la moto, des paroles de Luca di Montezemolo début 2010 sèment le doute. Le président de Ferrari se sert cependant de Rossi pour militer à l’introduction d’une troisième monoplace par équipe.

« Nous voulons une troisième voiture, et si nous l’avions je ferais tout pour avoir Valentino » explique di Montezemolo. « Quand il aura gagné le championnat de MotoGP cette année, ce sera assez. Il faut aussi qu’il gagne en Formule 1 ».

Oui mais voilà, Rossi ne gagne pas. Son association avec Yamaha bat de l’aile, et en tant qu’Italien il réalise son rêve, et aussi celui de tous les tifosi, il signe chez Ducati. Malheureusement pour lui, l’association ne fonctionne pas, et Rossi ne gagnera jamais au guidon de la Desmosedici.

De vagues rumeurs apparaissent, comme c’est le cas dès que Rossi semble vouloir faire évoluer sa carrière. Et alors qu’il signe son retour chez Yamaha pour 2013, c’est le pilote lui-même qui ferme, définitivement cette fois, la porte à la F1.

« J’en ai fini avec la F1, malheureusement. Je suis trop vieux, le train est passé. Mais je continuerai à encourager Ferrari, Alonso et Raikkonen ».

C’est sur ces mots que Rossi enterre ses espoirs de Formule 1 et prouve que finalement, John Surtees est sûrement unique…