Ils auraient dû arriver en F1 : Dan Wheldon
Sauber le voulait en 2006
Tout comme Dario Franchitti, Dan Wheldon reste aujourd’hui encore l’un des Européens les plus brillants en IndyCar. Mais le Britannique a bien commencé sa carrière en Angleterre, au milieu de noms que l’on retrouve aujourd’hui en Formule 1.
Passé par le karting lors de ses jeunes années, Wheldon arrive en Formule Ford en 1997, dans le championnat britannique. Quatrième du classement lors de sa première saison Dan Wheldon poursuit dans le même championnat mais subit alors la loi d’un pilote plus jeune que lui de deux ans : Jenson Button.
Alors que Button se voit engagé en F3, celui qui est désormais son ami ne voit pas de bonne perspective pour la suite de sa carrière en Europe et s’exile aux Etats-Unis. Première saison sur le continent et déjà un titre en US Formula 2000. Il rejoint ensuite la Formule Atlantic, dont il est vice-champion en 2000, et l’Indy Lights la saison suivante, atteignant donc l’antichambre de l’IndyCar.
Une seule saison dans chaque discipline et chaque année le titre de meilleur débutant en poche, Wheldon progresse vite. En 2002, il se voit désigné pilote d’essais de l’équipe Panther Racing, avec laquelle Sam Hornish Jr domine alors le championnat.
Son équipe lui offre deux courses à la fin 2002 mais c’est Andretti Racing, écurie qui débute dans la discipline, qui l’engage pour 2003. Wheldon continue sur sa lancée puisqu’il obtient le titre de meilleur débutant dans la catégorie reine de la monoplace US. Il remporte ensuite ses premières courses en 2004, ce qui l’amène à terminer vice-champion.
2005 est l’année Wheldon puisqu’il remporte six victoires dont les 500 miles d’Indianapolis en mai, et obtient le titre à la fin de l’année. Et bien que l’IndyCar soit assez peu populaire en Europe, de tels résultats font écho jusqu’en Formule 1.
Managé par Julian Jakobi, manager de Juan Pablo Montoya, le nom de Wheldon circule dans les paddocks de F1, et on lui prête des contacts avec Williams, avec Honda mais surtout avec Sauber. L’écurie suisse veut en effet en faire son pilote d’essais en 2006 dans l’éventualité de remplacer Jacques Villeneuve ou Nick Heidfeld en 2007.
Ne sachant pas alors que Jacques Villeneuve ne terminera pas la saison, Dan Wheldon demande des garanties : il veut un poste de titulaire en 2007. Une assurance que Sauber ne lui donnera pas.
« J’ai bel et bien reçu une proposition pour aller en Formule 1 » avait confirmé Wheldon. « Au début j’aurais été pilote d’essais, mais je souhaitais participer à des courses en 2007 mais on ne pouvait pas me le garantir ».
« Aucune des offres que j’ai reçues n’était suffisante pour me faire quitter l’Amérique, même si je pensais que ce que j’ai accompli l’an dernier m’aurait permis d’avancer. J’ai beaucoup de respect pour Mario Theissen, nous verrons ce que le futur nous réserve ».
Mario Theissen veut un pilote d’essais auquel il peut donner de l’expérience et avec lequel il peut construire une relation durable, il engage alors le jeune Robert Kubica. Wheldon reste donc aux Etats-Unis où, en 2006, il signe avec Chip Ganassi et termine vice-champion à égalité de points avec Hornish. Il en a fini avec la F1, de manière définitive.
Scott Dixon sera le nouvel équipier de Wheldon et lui fera de l’ombre avant que l’Anglais ne retourne chez Panther Racing. Licencié fin 2010, il se retrouve sans volant pour 2011 et ne doit sa participation aux 500 miles d’Indianapolis qu’à Sam Schmidt, écurie qui aujourd’hui engage deux pilotes français.
Wheldon gagne son deuxième Indy 500 dans le dernier virage une course folle, rappelant qu’il est toujours aussi rapide et fiable. Alors que Wheldon est préposé au développement de la nouvelle monoplace appelée à entrer en compétition en 2012, Sam Schmidt lui offre une autre opportunité, lors de la dernière manche de la saison 2011 à Las Vegas, où il relève le défi de partir dernier et de potentiellement gagner 5 millions de dollars.
Malheureusement, l’accident dont lui et 14 autres pilotes sont victimes au onzième tour lui coûtera la vie à 33 ans seulement. On apprendra par la suite que Wheldon avait signé le matin même un contrat avec Andretti pour revenir en 2012 à temps complet, une association qui aurait sans doute permis de le ramener sous les projecteurs.
Son agent de toujours, Adrian Sussman, dira de Wheldon après sa mort qu’une « grande partie du succès de Dan était de toujours s’assurer que tout était géré. Il avait un souci du détail incroyable et voulait toujours que tout soit parfait ».