Horner juge la pénalité de Mercedes trop clémente

Et il est suspicieux vis à vis de leurs progrès

Par Camille Komaël

26 juin 2013 - 17:03
Horner juge la pénalité de Mercedes trop

Le chef de l’équipe Red Bull, Christian Horner, ne s’est pas encore remis de l’affaire des essais de Mercedes avec Pirelli, en mai dernier. Vendredi, le Tribunal International de la FIA a décidé d’infliger à Mercedes une réprimande ainsi qu’une interdiction d’effectuer les essais pour jeunes pilotes. Horner est déçu de cette sanction.

"Ils ont déclaré le test illégal, mais la sanction pour avoir fait ces essais n’a pas été à la hauteur de l’infraction, selon nous."

Le Britannique réclame à la FIA plus de clarté. "Je pense que nous avons besoin de plus de clarté de la part de la FIA afin de nous éclairer sur ce qui est permis et sur ce qui ne l’est pas."

L’issue du procès convient à Horner, puisque le tribunal a reconnu que Mercedes n’avait pas respecté les règles. "Le verdict a été, je pense, juste. Ils ont jugé Mercedes coupable d’avoir enfreint les règles sportives et le code sportif."

Mais ce qui pose problème à Horner, on l’a bien compris, c’est la pénalité qu’il trouve bien trop faible et qui pourrait dès lors encourager d’autres équipes à faire elles aussi des essais avec leurs pilotes titulaires et leur voiture actuelle. "Ce qui est légèrement troublant, c’est la clémence de la sanction."

"Le problème avec une pénalité comme celle qui a été donnée à Mercedes, est qu’elle n’est pas particulièrement forte pour dissuader d’enfreindre les règles sportives. J’imagine que ça a été reçu avec un énorme soupir de soulagement à Brackley [lieu de l’usine de Mercedes, NDLR]."

Une connivence entre Ecclestone et Mercedes ?

Il est également apparu que Bernie Ecclestone, apprenant la pénalité donnée à Mercedes, s’est dit soulagé. "Juste une réprimande c’est ça ? C’est super."

Une autre rumeur est que Toto Wolff aurait appelé Ecclestone après le verdict, lui proposant de l’inviter à dîner à Silverstone.

Ross Brawn s’est défendu en expliquant que c’était pénalisant de louper ces essais pour jeunes pilotes. Horner veut bien le croire, mais pense quant à lui que finalement c’était bien plus bénéfique de faire les essais avec les pilotes titulaires, plutôt qu’avec un pilote peu expérimenté en F1 au volant.

"Oui, c’est probablement gênant pour eux de louper les essais pour jeunes pilotes. Mais c’est insignifiant comparé au bénéfice de faire rouler vos pilotes titulaires sur une piste qui a plein de gommes après un week-end de Grand Prix, et ce pendant 1000 kilomètres."

Christian Horner précise qu’évidemment les pilotes titulaires sont ceux qui vont le plus aider à faire progresser la voiture. "Si on ne fait pas d’essais avec les jeunes pilotes pendant l’hiver, c’est qu’il y a une raison. On a une quantité de test limitée avec nos voitures, et on choisit de mettre nos pilotes titulaires au volant parce que ce sont eux qui nous donnent le retour le plus pertinent."

Ferrari et Mercedes ont-ils eu un avantage ?

Si Christian Horner en veut surtout à Mercedes, il n’oublie pas que Ferrari avait également effectué des essais, eux avant Barcelone et avec une voiture 2011.
"La chose la plus importante afin d’avancer est d’avoir des clarifications sur ce qu’on peut faire et ne pas faire, pas seulement avec une voiture de 2013, mais aussi avec une voiture 2011 et concernant les essais de pneus en général."

Christian Horner se souvient que, juste après ces essais, Ferrari avait remporté le Grand Prix d’Espagne. Il s’interroge donc sur le rôle qu’ont pu jouer ces essais sur la compréhension des pneus Pirelli par la Scuderia. "Ferrari, dans le cadre du règlement, a fait rouler cette voiture. Mais est-ce qu’il est juste pour un concurrent de faire plus de 1000 kilomètres d’essais avec des pneus avec lesquels vous pouvez potentiellement courir un GP, et ce en plein milieu de la lutte pour le championnat ?"

Horner est encore plus suspicieux en ce qui concerne Mercedes et leurs soudains progrès en terme de dégradations de pneus. "Le Grand Prix juste après leurs essais, ils ont eu une de leurs dégradations les plus basses. Ce peut être une simple coïncidence, et je suis sûr que le circuit (Monaco) tend plus vers cette hypothèse."

"Mais à Montréal, ils n’ont pas eu les problèmes de pneus qu’ils avaient eu avant, donc on va voir", conclut-il, probablement curieux de voir l’issue du GP de Grande-Bretagne.

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