Heidfeld : la Formule E ne fera pas de l’ombre à la F1
Du moins, pas dans l’immédiat
Sebastian Vettel avait récemment critiqué le nouveau championnat de Formule E qui oppose des pilotes au volant de monoplaces propulsées exclusivement par de l’énergie électrique et donc dans un “silence” assez impressionnant.
Ce championnat a débuté le week-end passé par une course dans les rues de Pékin et Nick Heidfeld semble au contraire séduit par ce championnat. Il faut dire que l’ex-pilote de F1 y participe au sein de l’équipe montée par Leonardo di Caprio.
“J’aime bien Sebastian (Vettel) et je ne sais pas dans quel contexte il a fait ces déclarations,” déclare Nick Heidfeld. “Je pense toutefois que la Formule E ne peut pas rivaliser avec la F1 à l’heure actuelle et ce n’est d’ailleurs pas son objectif. C’est un concept très différent.”
“L’existence de ce championnat est toutefois justifiée par le développement du marché de la voiture électrique et de l’intérêt des grands constructeurs pour celui-ci. Ce championnat aura-t-il du succès ? Nous le verrons bien. La F1 a actuellement mauvaise presse, mais cette discipline est toujours au sommet du sport automobile et cela ne devrait pas changer avant longtemps. Cela ne signifie pas qu’il ne peut pas y avoir quelque chose à côté,” poursuit Heidfeld.
La Formule E n’est pas prête à faire de l’ombre à la F1, notamment parce que par ses performances, une monoplace de ce championnat est plus proche d’une F3 que d’une F1.
“Par rapport à une F1, les performances sont assez modestes,” reconnaît Nick Heidfeld. “Nous avons environ 300 chevaux en qualification et les voitures pèsent 900 kilos. En outre, les pneus Michelin ne sont pas des slicks, ce sont des pneus que l’on peut utiliser aussi bien sur le sec que sous la pluie. L’une des raisons qui m’ont poussées à disputer ce championnat, c’est la qualité de l’opposition. Il y a de très bons pilotes en Formule E, nous n’avons pas à rougir face à la F1.”
Nick Heidfeld a aussi été l’une des nombreuses victimes du phénomène des “pilotes payants” en F1. Aujourd’hui, à l’âge de 37 ans, il n’espère plus un volant en F1, mais il s’inquiète pour les jeunes qui veulent y accéder.
“Par rapport aux années précédentes, la différence est énorme. Il est difficile aujourd’hui d’accéder à la F1 grâce à son seul talent. Je ne veux pas critiquer les équipes, car il est évident qu’elles préféreraient engager leurs pilotes sur la base de ce qu’ils sont capables de faire en piste, mais elles doivent aussi avoir de l’argent pour les payer. La F1 est beaucoup trop chère pour de nombreuses équipes et c’est dommage, mais c’est comme ça.”
Que pense Heidfeld de ces très jeunes pilotes qui accèdent à la F1, notamment Max Verstappen qui fera ses débuts l’année prochaine à l’âge de 17 ans ?
“Nous avons vu que cela avait bien fonctionné avec Kimi Raikkonen, mais même lui était plus vieux que Max. Il serait préférable et plus sûr qu’il y ait un âge minimum pour accéder à la F1. Il est possible que des pilotes très doués comme Raikkonen et Max puissent s’en sortir, mais c’est difficile à prévoir à l’avance,” ajoute Nick Heidfeld.