Heidfeld et ses équipiers visent haut pour Rebellion au Mans

Rebellion Racing alignera deux prototypes LMP1 Lola-Toyota B12/60 Coupé au départ des 24 Heures du Mans. L’équipe suisse vise une place sur le podium à l’arrivée et tentera de rééditer sa performance des deux années passées en finissant en tête des équipes privées.

Rebellion comptera parmi ses pilotes 3 pilotes qui connaissent bien la Formule 1 pour avoir eu la chance d’en piloter : Nick Heidfeld, le plus expérimenté, Neel Jani et Nicolas Prost, surnommés ensemble, les "3N".

L’équipe suisse est satisfaite de sa journée de test au Mans du dimanche 9 Juin. Toutes les dernières évolutions et mises à jour ont été validées par les pilotes et les ingénieurs ont été rassurés sur le potentiel de la voiture pour la course à venir.

Le trio des "3N" sera réuni dans la Lola-Toyota numéro 12. Ils connaissent déjà le succès puisque tous trois, associés, ont remporté le Trophée Endurance FIA LMP1 aux 6 Heures de Silverstone et aux 6 Heures de Spa et obtenu un podium historique aux 12 Heures de Sebring en mars dernier.

Neel Jani est certain d’être prêt pour cette course mythique et il évoque son programme d’entraînement : "Nous sommes fin prêts. Mon entraînement pour les 24 Heures du Mans
a été le même que celui pour les autres courses. J’ajoute une préparation spéciale de mon invention pour m’exercer aux relais de nuit qui sont l’une des grandes spécificités de la course au Mans. Je me réveille au milieu de la nuit (à 3h du matin par exemple) et m’entraîne à conduire dans un jeu vidéo sur Playstation pendant un certain temps avant de me recoucher."

Le Suisse sait qu’à la régulière Rebellion ne peut rivaliser avec les voitures Toyota et Audi officielles, même s’il pense en être plus proche à présent : "Depuis l’an dernier, nous
améliorons la voiture courses après courses. Nous savons que nous n’avons aucune chance face aux Toyota et Audi officielles mais nous en sommes plus proches que l’an dernier en terme de performance et de chrono."

Jani espère des conditions de course et de piste particulières afin que Rebellion puisse tirer son épingle du jeu : "Si quelques-unes d’entre elles venaient à connaître des
problèmes en course, nous serions alors dans une meilleure position
que jamais pour en tirer profit. Et si, par dessus tout ça, le temps sur la piste était aussi pluvieux que lors de la journée d’essais de la semaine dernière, cela pourrait devenir encore plus intéressant pour nous..."

Heidfeld veut voir le drapeau à damiers

Nick Heidfeld compte quant à lui sur l’expérience engrangée afin d’observer des progrès : "C’est toujours une grande émotion d’être au Mans. L’année
dernière, je suis arrivé au Mans après seulement trois courses
courues avec l’équipe. Cette année, je viens au Mans avec davantage de
courses au compteur et bien plus de temps passé dans la voiture."

L’Allemand regrette de n’avoir pas pu apprendre autant qu’il l’aurait souhaité lors des essais de la semaine passée, à cause de la pluie :
"Mais
Le Mans reste une course spéciale. Chaque édition des 24 Heures du
Mans vous oblige à repartir de zéro. Et la journée pluvieuse de tests
que nous avons connu la semaine dernière, ne nous a pas permis
d’apprendre énormément de choses sur la voiture. Notre voiture est la
même que celle de l’an dernier. Nous commençons à bien la connaître.
Mais il nous faut encore tester les améliorations spécifiques que nous
avons apportés pour Le Mans."

L’an dernier, Rebellion avait terminé au pied du podium au classement général, à la 4ème place. Heidfeld sait que ce sera dur d’atteindre le podium tant convoité : "Cette année, il sera difficile de faire
mieux que l’an passé. Nous ferons de notre mieux."

C’est pourquoi l’Allemand vise d’abord la ligne d’arrivée : "Le premier objectif
sera évidemment de finir la course."

A l’inverse de Jani, l’ex-pilote Lotus en F1 n’a pas de préparation spécifique aux 24 Heures : "Je n’ai pas de façon particulière
de me préparer pour Le Mans. J’ai l’habitude de penser chaque course,
l’une après l’autre."

Il est plus confiant que l’an passé concernant son pilotage car la capacité de carburant embarqué sera plus grande que l’an passé. "Au Mans, l’an dernier, l’une des clés de la
course avait été la gestion du carburant, la chose qu’il fallait avoir
tout le temps en tête. Gérer le carburant n’est pas vraiment mon truc
 : ce que j’aime, c’est surtout appuyer à fond ! Donc, je vais faire en
sorte d’améliorer cela. Car si finir à la 4ème place l’an dernier a
été un bon souvenir pour moi, il n’en a pas été de même en ce qui
concerne mon pilotage pour économiser le carburant ! Cette année, la
réglementation nous donne plus de capacité de carburant. À ce stade,
nous ne savons pas encore si ce sera un avantage suffisant pour
pousser
un peu plus ou si nous devrons suivre la même stratégie de gestion du
carburant que l’an dernier."

Heidfeld compte en tout cas beaucoup sur son équipe : "Je me sens prêt pour la course. Mais dans
une course comme Le Mans, vous n’êtes jamais vraiment tout à fait
prêt. Beaucoup de choses peuvent arriver. Et il vous faut une équipe
solide derrière vous..."

Nicolas Prost aimerait bien un podium

Le "dernier N" de la Lola-Toyota numéro 12, Nicolas Prost, en sera lui déjà à sa sixième édition des 24 Heures du Mans, et il avoue avoir un peu de pression sur ses épaules. "Cette 90ème édition est ma 6ème participation aux 24 Heures du
Mans, la 5ème en LMP1 avec Rebellion. J’ai toujours un peu de pression
à l’approche de la course car c’est une course longue et difficile."

"Mais c’est une bonne pression liée à l’envie de bien faire", précise-t-il.

Comme Heidfeld, le Français ne s’est pas entraîné spécialement pour Le Mans : "Je n’ai pas
de préparation spécifique pour cette course. Chacun d’entre nous
s’entraîne toute l’année pour être au top au moment de chaque course."

Ce n’est pas le carburant qu’il a peur de mal gérer, mais le sommeil : "Une des grandes difficultés des 24 Heures du Mans est la gestion du
sommeil pour laquelle il n’existe pas réellement de préparation."

Nicolas Prost a le même objectif que ses équipiers : terminer le plus haut possible, et finir premiers des équipes privées. Il va même jusqu’à espérer une place sur le podium.

"Nous
allons nous attacher à faire ce que nous avons fait pour les trois
courses précédentes de la saison, se classer à la première place des
équipes privées... et essayer d’aller le plus haut possible. Cette
année, nous avons une bonne équipe, une bonne voiture et un équipage
qui fonctionne très bien. Nous pouvons donc être ambitieux : une place
sur le podium serait une fantastique récompense pour toute l’équipe !"